♡CHAPITRE 47♡

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Les conversations animées remplissaient en échos chaque pièce de la demeure des Bakugo. Des rires bruyants se répercutaient sur les parois à double vitrage des fenêtres, alors que la salle à manger était comblée par les bruits de couverts qui s'entrechoquaient. La maison tout entière semblait revivre, privée depuis longtemps de cette atmosphère conviviale et chaleureuse. 

Obnubilé par son plat, Izuku était le seul à ne pas participer aux discussions. Il ne prêtait presqu’aucune attention à la tablée, se contentant de s’empiffrer de riz et du meilleur porc pané qu’il ait jamais goûté –après celui de sa mère. 

— Fais attention mon chéri, tu risques de t’étouffer... Conseilla Inko en voyant la vitesse déroutante avec laquelle son fils dévorait son plat. « Tiens, prends un peu d'eau. » Continua-t-elle en lui servant un verre d'eau. 

— Oui Izuku "chéri" fais une petite pause… Ton plat ne fuira pas… Renchérit Katsuki d'une voix suave et taquine. Comme pour mimer les paroles d’Inko et embarrasser encore plus le goinfre, il avait pris soin d’accentuer chaque syllabe du mot « Chéri ». 

Le vert se retint d’adresser une grimace à son meilleur ami comme à chaque fois que ce dernier tentait de l’emmerder sur le caractère surprotecteur de sa génitrice. Au lieu de cela, il l’ignora et s’appliqua à manger moins rapidement. Il s’était laissé emporter par le goût incroyable de son Katsudon, mais on ne l’y reprendra plus. Cela ferait trop plaisir au cuistot déjà assez imbu de sa personne. 

— Alors Izuku, comment ça se passe à la maternité ?Entama Masaru. 

— Bien. Répondit aussitôt le désigné avec un sourire timide. « Il y a toujours autant de boulot, mais je m'en sors. » 

— Il prendra deux mois de congés à la fin de l’année ! Annonça fièrement sa mère. 

— C’est vrai ? Ça tombe bien, Mitsuki et moi voulions organiser un petit voyage de famille en décembre. 

— Oui, l’année a été assez mouvementée pour nous tous. Un peu de repos ne nous ferait pas de mal. Et puis ce ne sera pas tous les jours que Katsuki et Izuku auront du temps libre à passer avec leurs parents, autant en profiter. 

Les deux jeunes hommes s’étonnèrent de l’absence de reproches dans le ton de la quinquagénaire. Auparavant, cette dernière n’aurait jamais manqué une occasion d'user de son sarcasme pour leur rappeler à quel point leur comportement était peu filial. 

— Ah… On dirait que les années t’ont rendu moins incisive et plus sentimentale la vieille… Ne s’empêcha pas de commenter Katsuki. 

Il s’en suivit une conversation acerbe entre la mère et le fils qui laissa tout le monde indifférent du fait de sa récurrence. Toutes les personnes autour de la table avaient fini par comprendre avec le temps que c’était le mode de fonctionnement de leur relation. Ces êtres au même caractère indomptable et joueur étaient capables de se lancer des piques pendant plus d’une heure sans qu’aucun des deux ne s'offusque. Ils se chamaillaient, se cherchaient puis se retrouvaient à la manière d'un chat et sa pelote de laine. 

Le dîner avança toujours sous une ambiance légère et taquine. Bientôt, le père de famille se leva et disparu dans le couloir menant, entre autres, à la cuisine et à son bureau. La lumière de la salle à manger le talonna quelques minutes plus tard, alors que des voix s’élevèrent dans la pièce, chantonnant un air que le cerveau d’Izuku reconnu immédiatement. Accompagné de la mélodie populaire chantée à tous les anniversaires, le gâteau fit son apparition orné de deux bougies représentant les chiffres deux et huit. La pâtisserie n’avait même pas encore été posée sur la table, que le prince du jour sentit ses yeux lui picoter et sa gorge se nouer. Enfin face à lui, il prit une grande inspiration et souffla délicatement sous les encouragements de sa famille. La larme traîtresse qu’Izuku avait tenté, tant bien que mal, de retenir ne s’échappa qu’une fois les ampoules rallumées. 

— Regardez-moi ce grand garçon qui pleure pour une petite surprise de rien du tout. Commenta Mitsuki, le sourire aux lèvres. « Attention Izuku, si tu commences à pleurer Inko te suivra. »

À peine avait-elle fini sa remarque que tous entendirent les reniflements de la petite femme. Katsuki se désespéra de la sensibilité du duo mère-fils, au moment où la femme qui l'avait mise au monde se déplaça pour aller réconforter les Midoriya d’une simple main sur leurs épaules. 

Pendant qu'Izuku observait son oncle découper le gâteau surchargé de crème, il se demanda ce qu'il avait bien pu foutre au cours de ces cinq dernières années. Camouflé sous l'excuse de son désir d'indépendance, il avait cherché à s'éloigner de personnes si chères à son cœur. Il s'était tenu à l'écart pendant si longtemps, mais il avait suffi d'une journée pour lui rappeler à quel point leur présence et leur soutien étaient indispensable dans sa vie. À cet instant, rien n'aurait pu être meilleur. Il se sentait aimé, d'un amour chaleureux à l'image d'un rayon de soleil en plein hiver. Il se sentait en paix, comme une marée basse sous le regard bienveillant d'une pleine lune. Enfin, il se sentait heureux et tellement comblé qu'aucun son ne pouvait s'échapper de ses lèvres. Son cœur pansé et baumé voulait garder jalousement cette sensation de plénitude incomparable à aucune autre.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin