♡CHAPITRE 46♡

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Une fois Katsuki de nouveau absorbé par ses tâches culinaires, Izuku se reconcentra sur le message envoyé par son amoureux. Il lut les mots, complètement attendri, son sourire niais refit surface rapidement et il redevint ce dégoulinant concentré d'amour.

Après avoir lu, relu et observer le précieux cadeau à satiété, le vert réfléchit à ce qu’il pourrait bien répondre. Il pensa tout d’abord à copier l’acte de son petit ami, mais il se ravisa en repensant à sa coupe de cheveux pas très glorieuse. Cependant, la perspective d'envoyer une réponse classique ne l’emballa pas non plus. Il voulait également faire un geste pour améliorer leur complicité.

Alors, à contre cœur et de façon furtive, il prit un selfie. Le dos droit et visage complètement crispé. À la vue du résultat, le jeune homme tourmenté effaça l’horreur aussitôt. La photo, très loin de la qualité de celle qu’il avait reçue, ressemblait plus à une photo d’identité ratée, qu’à un cliché qu’on envoyait à son amoureux. Normalement, elle aurait dû être adorable ou sexy, certainement pas aussi affreuse et formelle.
En même temps, le décor ne s’y prêtait pas vraiment. Il avait capturé l’image dans la hâte, de peur que son meilleur ami ne le surprenne et ne prenne cette aubaine pour le tanner encore plus qu’il ne l’avait déjà fait. Peut-être devait-il changer de pièce ? Cela l’aiderait sûrement à se détendre et à prendre des clichés plus intéressants.

Conforté dans son idée, le vert quitta la pièce en indiquant brièvement au cuisinier qu’il s’en allait. Ce dernier ne le remarqua même pas, trop occupé à se débattre avec l’huile chaude servant à cuire le porc pané.
Il marcha précipitamment à travers l'un des nombreux couloirs de l'immense demeure des Bakugo, cherchant avec dévotion le coin parfait.

Une vingtaine d'années en arrière, le petit Midoriya avait pour habitude de se perdre dans ces couloirs, qu'il considérait comme étant sans fin à l'époque. C'était un véritable labyrinthe pour une jeune tête qui apercevait le monde en format XXL.

Izuku avait initialement prévu de se diriger dans une salle d’eau, mais trouva définitivement le grand jardin de l’arrière-cour plus commode –en espérant que personne ne s’y trouverait. La partie la plus aménagée et intéressante du jardin était accessible de la salle de séjour. Mais pour des raisons d'intimité, le puériculteur opta pour le petit espace vert que l'on retrouvait en passant par la baie vitrée du bureau principal.

En se rapprochant du bureau luxueux où étaient entreposés des centaines de livres traitants de sujets divers, Izuku se sentit bête de ne pas avoir appréhendé de retrouver du monde dans cette pièce, qui était aussi libre d’accès et populaire que la pièce à vivre ou la cuisine. Originellement, la pièce avait été attribuée à Masaru-san, le père de Katsuki, mais l’ambiance y était tellement agréable qu’elle avait reçu, au fil du temps, plusieurs fonctions. Bureau, lorsque l’architecte quinquagénaire s’en servait ; salle d’étude, lorsque Katsuki –et parfois lui– investissait la pièce pendant des périodes d’examens ; deuxième salon, où ils recevaient parfois des invités importants ; et même salle de sieste, parce qu'étonnement, les coussins y étaient d’une douceur sans précédent –il pouvait en témoigner puisqu'auparavant, il avait passé plus son temps à y roupiller, qu'à réviser.

Plus Izuku avançait, plus il entendait très distinctement les voix de sa mère et de Mitsuki-san, provenant de l'endroit tant convoité. N’ayant réellement pas envie d’être apostrophé, alors qu’il était plein de détermination pour envoyer la meilleure photo de lui qui soit à son homme, l’épieur se cacha dans une des chambres vides, adjacente au bureau, en entendant les voix féminines se rapprocher.

Des bruits de pas et des bribes de conversation atteignirent son refuge avant de se tasser au loin, sans qu’il n’eût pensé à respirer un seul instant. La voie enfin libre, le jeune aventurier s’élança sans interruption jusqu’à son point d’arrivée.
Lorsqu’il atterrit finalement sur le lopin de terre, il prit une grande inspiration et sourit de toutes ses dents, fier de lui. Puis il entreprit aussitôt de tester la luminosité avec la caméra frontale de son smartphone.

Le soleil n’était plus à son zénith depuis longtemps. S’il ne s'agissait pas d'une période d'été, l’astre aurait sûrement déjà mis les voiles, mais au lieu de cela, il offrait une chaleureuse luminosité de fin d’après-midi.

Profondément soulagé et heureux que tous ses efforts aient payé, lzuku fit son plus beau sourire à l’objectif avant de prendre plusieurs clichés à différents profils. Il en fit plus d’une dizaine avant de se décider à arrêter pour examiner le rendu.

Dans sa bulle, toute sa concentration réquisitionnée sur une seule et une tâche, le modèle trouva la photo parfaite qu'il s'empressa d'envoyer à son chéri, non sans une bonne réprimande pour avoir été distrait en plein cours et un message d'encouragement pour les prochaines heures à venir.

En tout, il avait passé presque une heure à rêvasser devant une simple photo et à confectionner la réponse parfaite. Les émotions enfin retombées, l'amoureux transit se sentit épuisé par toute cette agitation et un peu idiot aussi d'en faire tout un plat à chaque fois qu'Eijiro était concerné. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher, d'incarner complètement l'adage, signé Katsuki Bakugo à l'apogée de son adolescence :

« L'amour, ça rend niaisement con. »

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant