Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKU

♡CHAPITRE SPÉCIAL - Partie 1♡

Ce chapitre a été un vrai défi pour moi parce que je n'en ai jamais écrit d'aussi long. Il fait près de 3000 mots donc je l'ai divisé en 3 parties.

Bonjour à tou-te-s et bonne année 2021. Je vous souhaite de rester en bonne santé tout au long de cette nouvelle année. Que ce soit une année de renouveau et d'accomplissement personnel. Une année où vous prendrez du temps pour vous.
Peut-être que tout ne sera pas rose comme en 2020, mais on y arrivera. On célébrera des victoires (grandes ou petites) et on apprendra de nos échecs.

Belle année à tou-te-s et bonne lecture😊

(Pour ceux qui ont raté l'info, il s'agit d'un chapitre spécial qui raconte la soirée où Izuku et Eijiro se sont mis ensemble. )
___________________________

Le jour avait depuis longtemps pris la poudre d'escampette, laissant place à une nuit glaciale d'hiver. Malgré la température négative qui ne cessait de décroître au fil des heures, la masse d'individus se baladant dans les rues ne suivait pas le mouvement. Ils étaient tous attirés comme des insectes par les illuminations et attractions de Noël qui pullulaient déjà dans la grande ville du nord, alors que le mois de décembre venait à peine de montrer le bout de son nez.

En observant des touristes s'émerveiller sur le caractère féerique des soirées d'hiver à Sapporo, Eijiro ne pouvait s'empêcher de froncer ses sourcils d'incompréhension. Le cadre avait quelque chose de magique –ça, il ne le niait pas. Mais comment pouvait-on occulter ce froid sibérien ?

La neige n'avait pas cessé de tomber depuis le 1er décembre. Malgré toutes les couches de vêtements qu'il portait ; les bottes rembourrées, les gants épais, les chaussettes en laines et la doudoune la plus chaude qu'il possédait ; le rouge pouvait toujours sentir son échine trembler à chaque coup de vent. Les extrémités de ses membres étaient engourdies, tandis que l'air peinait à trouver le chemin jusqu'à ses poumons. Le courroux de la météo s'abattait sur la ville, et pourtant, à voir les expressions de toutes ces personnes autour de lui, il avait l'impression d'être le seul à le subir véritablement.

Lorsque le frileux aperçut son lieu de rendez-vous au loin, il eut un regain d'énergie qui lui fit accélérer le pas. Ses mains gantées ancrées dans les poches, la silhouette recourbée et le nez farouchement camouflé derrière le haut col de sa doudoune, Eijiro ne faisait plus attention à l'animation de la rue marchande. Il traçait dans le seul but d'en finir, ne serait-ce que temporairement, avec cet enfer glacé.

La chaleur tant espérée l'enveloppa lorsqu'il franchit la porte de l'izakaya. Guidé par l'habitude, il retira ses chaussures, puis ses gants avant même qu'un membre du personnel ne vienne lui indiquer où les poser. Chaque emplacement correspondait au numéro d'une table et à voir les articles qui comblaient déjà le sien, il déduisit facilement que son compagnon de soirée était déjà présent. À la simple idée de le rejoindre, ses mauvaises pensées envers le climat extérieur s'amenuisèrent. Son cœur s'apaisa et un sourire doux pris place sur son visage. Il n'y avait rien de mieux qu'une soirée bien arrosée en compagnie d'une personne chère après une longue journée. Enfin débarrassé de ses effets, Eijiro pénétra pleinement dans l'espace de restauration et slaloma entre les tables pour gagner la sienne. Il n'eut aucun mal à la repérer puisqu'une tête verte, reconnaissable entre mille, lui servit de balise.

Son complice Izuku sirotait sa boisson, distraitement assis à une table du fond. Lorsque le jeune homme l'aperçu, il leva le bras d'instinct pour lui faire remarquer sa présence, tout en souriant délicatement. Sourire auquel l'homme à la chevelure écarlate répondit aussitôt, en l'accompagnant d'un bref geste de la main. Il arriva finalement à destination et s'assit non sans saluer son, désormais, vis-à-vis.

— Salut. Lança-t-il à bout de souffle en s'asseyant confortablement sur un coussin prévu à cet effet.

— Salut. Répondit l'autre accompagné d'un sourire timide. « Il fait un froid de canard dehors n'est-ce-pas ? »

— Ne m'en parle pas, j'ai mal au dos tellement je n'ai pas cessé de grelotter depuis tout à l'heure.
À cette phrase, le vert pouffa de rire et releva la frilosité extrême d'Eijiro. Ce dernier crut entendre un faible « mon pauvre » s'échapper des lèvres de son interlocuteur et cela le fit rigoler aussi.
« Tu m'as attendu pendant longtemps ? » Demanda-t-il alors après quelques instants.

— Non, je suis arrivé il n'y a même pas dix minutes. Mais j'ai eu le temps de te commander du saké chaud*... Dit-il en indiquant du menton la serveuse qui se dirigeait déjà vers eux avec un plateau contenant ladite boisson. « ... Et un plat de ramen* comme tu l'aimes. »

— Ah merci ! Prononça-t-il à l'adresse de la nouvelle arrivée, mais aussi à celle d'Izuku. « C'est tout ce dont je rêvais après ce bain de fraîcheur. Tu es vraiment aux petits soins avec moi. » La troisième personne retourna à ses occupations, Eijiro ne perdit pas de temps pour goûter l'alcool à la température agréable, mais son ami resta étrangement silencieux.

Plus concrètement, il s'était figé momentanément, avant de regarder le rouge d'une façon indescriptible et celui-ci l'avait bien perçu. Il avait aussi perçu, camouflé derrière son petit bol de saké, les rougeurs qui s'étaient installées sur les pommettes du vert ainsi que son embarras lorsqu'il avait détourné les yeux et prononcé un faible « C'est normal. ».

Ce n'était pas la première fois qu'il se comportait ainsi en sa présence. En réalité, cela faisait un moment qu'Eijiro avait remarqué ses réactions étranges à la suite d'une phrase qu'il avait dite ou d'un geste qu'il avait fait. Les railleries et les accolades au bord de la suggestivité, qui auraient paru normal pour les deux hommes il y a quelques mois, étaient devenues sources d'embarras d'un côté et de questionnement.

Pourquoi cela ?

Ô, il avait sa petite idée sur la question. Mais il préférait ignorer la petite voix dans sa tête qui lui suggérait que, peut-être par un bienheureux hasard, le vert avait un faible pour lui.
Parce que serai complètement surréaliste qu'une personne comme lui puisse éprouver une attirance pour un homme aussi perdu et paumé que lui.

Et pourtant, cette idée persistait dans sa tête, se frayant ainsi un chemin jusqu'à son cœur avide d'amour. À chaque rougeur, chaque regard en coin, chaque sourire admiratif, le garçon esseulé ne pouvait se refréner d'entrevoir un futur où cet être si prévenant serait aux petits soins avec lui de façon plus intime.

Suite à la dernière pensée, Eijiro se mordit imperceptiblement la lèvre et regarda une fois de plus son vis-à-vis qui sirotait sa boisson complètement recroquevillé sur lui-même. Peut-être pensait-il qu'en courbant un peu plus son dos et en rentrant un peu plus la tête, il arriverait à disparaître et à embarquer son embarras avec lui.

________________________

* Saké chaud : Son véritable nom est "Nihonshu". Il s'agit d'une boisson alcoolisée japonaise à base de riz qui peut se déguster à des températures différentes et à diverses occasions.

* Ramen : Les ramens sont des mets japonais constitués de nouilles de blé, servies dans un bouillon généralement à base de viande ou de poisson, accompagnées de légumes mais aussi de viande (porc, bœuf, poulet...) ou de fruits de mer.