♡CHAPITRE 51♡

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Un soupir de bien-être échappa les lèvres d'Izuku alors que ce dernier s'étalait sur les draps fleuris recouvrant son matelas qu'il affectionnait tant. Cette fois-ci, il pouvait vraiment dire que sa journée s'achevait.
En rentrant, Eijiro et lui avaient tout juste eu la force de retirer les tupperwares remplis de nourriture que Katsuki -avec l'appui de sa mère- avait entassé dans son bagage supplémentaire, pour les ranger sur les étagères du réfrigérateur. Ils avaient ensuite pris une douche rapide –bien qu'il en avait déjà pris une avant son départ de la villa des Bakugo.
Sa famille prévenue de son arrivée, Izuku put enfin se prélasser dans son lit en attendant qu'Eijiro finisse de vérifier le verrou de la porte d'entrée et le rejoigne.

Alors qu'il savourait son instant de repos et de tranquillité, Eijiro le prit par surprise en éteignant l'ampoule centrale, avant de s'écrouler, de tout son poids, sur lui. Il voulu, tout d'abord, protester et se plaindre de la lourdeur du plus jeune, mais au final il n'en fit rien, laissant le rouge chatouillé son cou du bout de son fin nez.

— Pas trop lourd ? Marmonna le coupable, d'une voix étouffée.

— Si, tu pèses une tonne. Répliqua celui en dessous, bien que tous les deux connussent déjà la réponse à cette question évidente. Malgré les mots d'Izuku, le rouge ne bougea pas d'un iota, acquiesçant lascivement, bien trop occupé à se gaver des effluves qu'il avait tant cherchés durant la matinée.

Si leur couple n'était pas vraiment doué avec les mots, ils pouvaient néanmoins se vanter de l'être avec les silences. Ils jonchaient assez souvent leurs conversations pour que chacun ait, plus ou moins, développé la capacité de les déchiffrer selon les circonstances. Et avec le temps, le plus vieux possédait presqu'un mode d'emploi de ceux d'Eijiro.

Même si, à l'instar du jour suivant celui où le vert avait appris l'état de sa mère, Eijiro n'avouerait jamais le vide qu'avait causé l'absence et le silence radio de son petit ami, ses actions parlaient pour lui.
Son comportement "collant" et peut-être "enfantin" était une simple illustration de son manque affectif. Un manque qu'Izuku se donnait une joie, et parfois même un devoir, de combler.

Après quelques longues secondes, l'homme avide de contacts détacha son buste de celui de sa proie pour se mettre à califourchon. Il rapprocha son visage assez près de celui du tacheté, lui vola un baiser, puis deux, puis trois, avant de l'embrasser lentement. Izuku ne se priva pas de participer et cala, en plus de cela, une main dans la nuque de son petit ami afin d'accentuer leur baiser. La main restante se retrouva contre son bassin dans le but de rapprocher leurs corps déjà parfaitement fondus l'un contre l'autre. Ils se câlinèrent, s'embrassèrent pendant d'interminables minutes, grattant à chaque fois quelques secondes de plus malgré leur éreintement apparent. Cependant, aussi longue et tentante que pouvait être n'importe quelle activité, le corps conservait toujours le dernier mot quant à son exécution. Leurs paupières lourdes et leurs mouvements devenus lents par le manque de repos, les poussèrent à reporter ce moment de douce passion à un autre temps. Un temps où ils seraient mieux maîtres de leurs corps.

Allongés l'un contre l'autre, Eijiro parcourait délicatement l'avant-bras d'Izuku en attendant que le dieu des songes veuille bien l'emporter. Du bout de ses doigts, il pouvait sentir chaque frisson que procuraient ses caresses, pourtant anodines, à un Izuku à moitié endormi.

— Izuku ? Chuchota-t-il pour vérifier si son amant était toujours conscient.

— ...Hum ? Répondit difficilement celui-ci, la conscience progressivement happée par le royaume des rêves. Eijiro chercha le visage de son petit ami dans la pénombre, il s'assura que ce dernier soit à la verge de s'endormir complètement, puis reposa sa tête contre sa poitrine.

— Je... Hésita-t-il quelques instants. Le cœur battant à mille à l'heure, il cherchait la bonne formulation pour exprimer, avec clarté, ses sentiments actuels. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu à dire ces mots de vive voix. Des mots qui l'avaient tant fait souffrir, qui l'avaient emprisonnés et réduit à l'état d'un simple pantin. Esclave de ses sentiments et à la merci de la personne en qui il espérait le plus.

« Izuku... » La gorge nouée, il prit une grande inspiration avant de prononcer les mots qui signeraient véritablement le début de son aliénation.

« Je t'aime. »

Le silence suivit sa déclaration hasardeuse. Un silence qu'il avait espéré, mais qui le heurtait maintenant qu'il avait su rassembler son courage pour prononcer cette phrase, dont les racines s'étaient implantées pendant si longtemps au fond de sa gorge et entre ses poumons. Eijiro ferma les yeux pour calmer son organe vital affolé. Il ravala difficilement sa salive et se berça du rythme cardiaque régulier, ainsi que de la respiration lente de l'homme endormi. Et comme si ce dernier avait, d'une manière ou d'une autre, perçu sa détresse, il le serra un peu plus fort contre sa poitrine et glissa ses doigts dans les mèches rougeâtres.
Si seulement le marchand de sable avait attendu quelques secondes de plus, avant de l'emporter dans le monde des rêves, peut-être aurait-il pu être témoin de la scène dont il se languissait depuis si longtemps.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now