♡CHAPITRE 9♡

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Pour un travailleur dans le domaine médical, les bonnes journées étaient celles où il n'y avait pas de drame. Elles étaient loin d'être rares, mais les mauvaises journées restaient bien trop présentes.

Pour Izuku, ce jour-là, était une bonne journée. Son service s'était déroulé sans accroc et maintenant, il partait retrouver l'homme qu'il aimait. Le cœur heureux qu'Eijiro prenne ce genre d'initiative. Cependant, le vert ne voulait pas que cela affecte ses études. Aussi, il se sentait coupable de jubiler à l'idée que son petit-ami ait pu délaisser ses cahiers pendant un après-midi pour passer du temps avec lui.

À la vue de la chevelure rougeoyante d'Eijiro. Le flot de sentiments contradictoires qui engloutissait l'esprit d'Izuku se calma et ne laissa place qu'à une immense quiétude. Le bouclé traversa la route à double voie puis se posta devant celui qui l'attendait. Ce dernier se leva enfin et vint déposer délicatement un baiser sur le front pâle du tacheté.

— Tu as passé une bonne journée ? S'enquit l'homme au iris carmin après s'être décollé de son amant.

— Pas mal. Répondit Izuku en précédent sa réponse d'un hochement de tête « Et toi ? ».

— Je vais pas me plaindre... Alors qu'est-ce qu'on fait ? La question parut surprendre Izuku quelques instants, puis son expression se transforma en un rictus moqueur.

— Ne me dis pas que tu n'as rien prévu ? Dit-il en croisant ses bras au-dessus du rabat de sa besace qu'il avait porté en bandoulière.

— Bah non... Répondit le rouge qui gratta sa nuque, fortement embarrassé. « J'aurai dû ? » Izuku ne put s'empêcher de rire gentiment de son copain. C'était tout Eijiro d'agir impulsivement. Sans doute, avait-il planifié leur rencontre sans réfléchir à ce qu'ils feraient des deux heures et cinquante et une minute qui leur restaient. Enfin, c'était déjà bien qu'ils puissent se voir.

— Faisons ce que tu fais d'habitude alors...

— D'habitude ?

— Oui.

— D'habitude... Je... Reste chez moi jusqu'à l'heure des cours... Dit Eijiro avec une certaine hésitation.

— Ça me va.

— Mais tu es sûr ? Tu veux pas plutôt qu'on aille quelque part ?

— Non, non c'est bon.

— Ok... Par contre on devra se prendre quelque chose à manger parce que j'ai pas fait les courses.

Eijiro redirigea son petit-ami vers l'arrêt de bus où il était descendu plus tôt, tout en continuant leur discussion. Ils avaient l'air si fusionnels ainsi : la main du rouge collé au bas du dos d'Izuku, tous les deux souriant de bon cœur en se jetant quelques fois des regards complices.

Lorsque le bus arriva, ils s'engouffrèrent dans le véhicule et s'assirent côte à côte sur une place double, déposant leurs bagages respectifs sur les cuisses. À cet instant, un silence s'installa entre eux. Chacun appréhendait les prochains événements. C'était une nouvelle manœuvre pour leur couple et cette dernière pourrait s'avérer bénéfique ou au contraire rompre l'équilibre fragile qu'ils avaient obtenu jusqu'à maintenant.

Izuku, qui était proche de la fenêtre, observait les paysages défiler. Ne sachant pas quoi faire de ses dix doigts posés sur son sac, il les triturait comme à chaque fois qu'il était gêné ou stressé.

Eijiro, qui posait son regard un peu partout dans le bus, ne remarqua que plus tard le comportement de son petit-ami. Après une longue hésitation, sa main gauche recouvrit les paluches du vert et les saisit avec tendresse et fermeté.

Au contact brulant de la pomme de son petit-ami les mains d'Izuku stoppèrent leur action. Le regard émeraude détailla leurs mains entremêlées, il remonta le long du bras assez musclé du rouge, se stoppa quelque temps au niveau de ses fines lèvres, puis rencontra ses iris cinabres. Dieu qu'il aimait ce regard. Aussi éblouissant et chaleureux qu'un coucher de soleil -encore plus lorsque son propriétaire souriait.

Izuku se pencha pour reposer sa tête sur l'épaule de son petit-ami. Ses doigts amincis caressèrent la peau ferme de son avant-bras, ensuite, ils retournèrent se lier à la main chaude d'Eijiro. Il ferma les yeux et un sourire apaisé trôna sur son visage durant le reste du trajet.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now