♡CHAPITRE 22♡

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Eijiro était paumé. Assis sur un banc à proximité de son lieu de travail, il fixait son téléphone, désormais chargé, qui n'affichait toujours aucun nouveau message. Au début, cela l'avait un peu plus frustré, mais finalement, il s'était dit que ce silence n'était pas normal. Son petit ami ne l'aurait jamais laissé sans nouvelles délibérément, il avait sûrement dû se passer un truc. Préférant ignorer les petites voix qui supposaient qu'Izuku l'avait abandonné, car il en avait marre de lui ; il se concentra sur celles qui excluaient tout abandon. Peut-être avait-il eu un problème avec son portable, une urgence à son travail ou encore peut-être était-il malade. Oui, ces suppositions étaient plus supportables. Partagé entre l'envie d'avoir le cœur net en l'appelant et la peur de découvrir la véritable raison de son silence, il resta là à observer un écran noir.

Ses heures de caisses étaient terminées depuis une demi-heure et depuis cette même demi-heure, il réfléchissait à comment avoir des nouvelles du vert, son petit ami depuis un an. Extérieurement, cela paraissait tellement stupide de réfléchir autant, juste pour appeler ou rendre visite à un homme qui, en théorie, lui appartenait. Enfin quoi... C'était parfaitement normal d'avoir envie d'être avec son petit ami. Mais pour Eijiro, tout cela était nouveau. Pas qu'il n'avait jamais eu besoin de la présence d'Izuku, mais ce besoin n'avait jamais été aussi pressant et puissant. Le rouge avait l'impression que tous les recoins de son être réclamaient les petites attentions de l'homme aux yeux d'émeraude.

Avec un zèle nouveau, le rouge composa frénétiquement le numéro de son petit ami et lança l'appel. Il porta rapidement le téléphone à son oreille comme par peur de changer d'avis. Les sonneries défilèrent, mais aucun signe de la voix du vert. Alors d'un pas solennel, il s'engagea vers la route du domicile de ce dernier.

Il eu suffi de quinze minutes de trajet pour ramener Eijiro à son état naturel. Son aplomb devint de l'histoire ancienne face à la porte de celui qui tourmentait ses pensées. Il n'avait pas encore les clés de son appartement alors si le vert s'avérait ne pas être là, ce serait bien embêtant. Il inspira et expira profondément pour se redonner de la prestance avant de sonner brièvement. Une, deux, puis trois autres sonneries résonnèrent dans le vide. Il semblerait que le propriétaire des lieux soit hors de portée de ces signaux sonores. Le rouge s'apprêta à sonner une dernière fois lorsqu'il entendit du bruit derrière lui. C'était l'ascenseur de l'immeuble qui déposait visiblement une personne à l'étage où il se trouvait. Un homme en tongs en sortit. Il portait un short large fleuri ainsi qu'un T-shirt blanc où était inscrite la phrase « J'aime les pêches ». Le goût vestimentaire, mais surtout la chevelure identifiable entre mille lui confirmèrent l'identité de cet homme qui se trouvait maintenant devant lui.

— Eijiro ? Il se retourna complètement à l'entente de son prénom, un mince sourire aux lèvres.

— Salut. Répondit-il avec un bref geste de la main.

— Ça fait longtemps que tu es là ? Je ne t'ai pas fait trop attendre ? Désolé, j'étais à l'épicerie faire quelques courses. Maintenant que son vis-à-vis le disait, le rouge remarqua un sac contenant plusieurs articles au bout de son bras.

— Je viens juste d'arriver.

— Ah d'accord. Le silence se fit dans le couloir puis Izuku s'empressa de sortir un trousseau de clés de sa poche afin d'ouvrir la porte.

Le seuil à peine franchit et la porte refermée, Eijiro attira son petit-ami dans ses bras. Il plongea son nez dans sa nuque, à la racine de la chevelure verte, et respira profondément son odeur.

L'autre jeune homme resta pantois devant cet élan d'affection.

— Eijiro ? Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il après avoir repris ses esprits.

— Rien, j'avais juste envie de le faire. Chuchota l'intéressé son visage toujours pressé contre la peau du tacheté. Après une éternité, il se détacha légèrement pour observer le visage de son homme. Alors, il remarqua le serre-tête noir qui ramenait ses indomptables cheveux vers l'arrière. « Ça te va bien. » Dit-il en regardant toujours le haut de son crâne. Celui qu'on venait de complimenter rougit et bredouilla un léger « merci » à l'adresse de son partenaire.

Le sac de course commença à peser lourd dans la main d'Izuku alors il se dégagea de l'étreinte et se dirigea vers la cuisine. Eijiro se débarrassa de ses affaires puis alla le rejoindre silencieusement. Dos à la porte, le maître de maison s'activait et sortait toutes les courses pour ensuite les ranger.

— Tu veux de l'aide ? Demanda le rouge.

— Non c'est bon, il n'y a pas beaucoup de choses. Assura l'autre en continuant ses affaires.

— Ok. Il emprunta une chaise au mobilier de la cuisine et s'y assit pour observer Izuku. « Au fait, tu vas bien ? »

— Oui ça va. Répondit l'autre toujours dos à lui. Eijiro hésita à aborder le sujet des messages, il ne voulait pas qu'Izuku pense qu'il avait des comptes à lui rendre.

De toute façon, le vert ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il l'avait habitué ces trois messages quotidiens. Un le matin pour lui souhaiter une bonne journée, un autre à la fin de son service pour l'indiquer qu'il était rentré et enfin, un dernier le soir avant de s'endormir.
Les journées d'Eijiro étaient maintenant rythmées par ces notifications alors il était normal qu'il ne veuille plus s'en passer.

— Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis notre séparation à l'arrêt de bus alors je me suis inquiété.

— Ah oui, c'est vrai constata Izuku après une petite réflexion. Désolé... J'ai été occupé donc j'ai pas pu t'envoyer de message.

— Tu n'as pas à t'excuser, c'est pas si grave. Mentit Eijiro, alors que quelques heures plus tôt, c'étaient ses collègues et les clients qui avaient payé pour l'oubli du vert et supporté sa mine froissée.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now