Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKU

♡CHAPITRE SPÉCIAL - Fin♡

Arrivés à leur point de séparation, les deux amis restèrent plantés bêtement face à la porte de l'appartement. Celui au regard de jade repoussait l'entrée dans son domicile, pendant que les jambes de l'autre aux yeux rubis semblaient scotchées sur place, ne souhaitant pas avancer et encore moins reculer pour s'en aller. Les secondes s'écoulèrent où chacun chercha ses mots, sinon un point à fixer.

Tout à coup, gagné par une hardiesse soudaine, Izuku fit un pas en avant et agrippa la manche de son vis-à-vis. Le front baissé et les oreilles complètement écarlates, il tint fermement le bout de doudoune glacée et humide, puis s'exprima.

— Eijiro, ce que je vais dire te paraîtra peut-être bizarre ou un peu incongru, mais j'ai envie de me déclarer une bonne fois pour toute.
Il marqua une pause, le temps de chercher sa respiration et continua.
« Tu me plais. » Dit-il dans un souffle. « C'est même plus que ça, je t'aime. Depuis plusieurs mois ou peut-être même depuis le début, je n'en sais rien. Tout ce dont je suis sûr, c'est que plus le temps passe, plus mes sentiments pour toi grandissent et c'est tout juste s'ils ne veulent pas s'échapper à chaque fois que j'ouvre la bouche. »

La prise se raffermit un peu plus, quittant le bout de vêtement pour l'avant-bras. Il fit un pas de plus vers l'homme de son cœur, avant de planter son regard rempli d'une cacophonie de sentiments dans celui d'Eijiro dont l'organe vital n'arrêtait plus de battre frénétiquement.

Il avait eu raison.

Non, c'était encore au-delà de ce qu'il avait entrevu. Ce n'était pas de l'attirance, mais bien de l'amour. Un amour complètement déraisonnable, qui arrivait pareillement à un cheveu sur une soupe délicieuse.

Cependant, aussi inopportune que cette déclaration pouvait l'être, le rouge ressentit une joie indicible éclater dans son cœur et se répandre dans son être. Il papillonna des yeux un bon nombre de fois pour mettre de l'ordre dans ses pensées, en vain. Derrière la joie se cachaient d'autres sentiments difficilement déchiffrables qu'il ne chercha pas à énumérer. La conclusion vint tout simplement, comme une évidence dans son esprit embrouillé : Ce genre d'aubaine, il l'avait cherché depuis assez longtemps pour savoir qu'il n'avait aucun droit de la laisser passer.

Alors, sans autres formes de réflexion, Eijiro sortit la première phrase qui lui vint.

— Izuku, est-ce que je peux t'embrasser ?

— Hein ? S'étonna l'homme amoureux qui ne s'attendait certainement pas à une réponse pareille.

Sans trop savoir pourquoi, il bafouilla un « oui » que le plus jeune perçu aussitôt, n'attendant pas une meilleure réponse pour retirer ses gants et poser sa grande paume contre le visage rond face à lui. D'une douce pression, il l'invita à relevé un peu la tête, avant de fondre langoureusement contre les lèvres gercées sous l'action du froid.

La sensation était exquise, encore bien meilleure que celle qu'il avait ressenti plus tôt en caressant la main de son aîné. Les feux d'artifices présents dans sa tête se répercutèrent jusqu'à son aine et à cet instant, il ne désira qu'une chose : Faire perdurer le moment.
Ainsi, il posa sa main sur ce qu'il supposa être la taille de son partenaire et le rapprocha un peu plus de lui afin d'approfondir leur baiser. Le vert, suivant les directives de la main pressante dans son dos, fondit comme il le put dans les bras de son cadet. Il passa ses bras autour de son cou, enfouissant sa main gauche gantée dans la chevelure écarlate et façonnant son corps de façon à ce qu'il adopte chaque courbure de celui du sportif, camouflé derrière une montagne de vêtements.

Après un long moment de béatitude, les deux hommes se séparèrent, les respirations complètement pantelantes. Leurs lippes, malmenées par la précédente activité, étaient légèrement enflées et avaient adopté la couleur de la passion. Ils s'observèrent pendant quelques instants dans le silence le plus total, avant qu'Izuku ne prenne ses distances.

— Je ne suis pas sûr de la signification de ce baiser... Dit-il en déverrouillant sa porte. « Mais si tu le veux, tu peux rester pour la nuit. Il se fait tard et la température n'est pas des plus agréables dehors n'est-ce-pas ? » Il se tenait dans l'entrée, le ventre retourné d'appréhension et le sourire crispé.

En contemplant le tableau dépeint face à lui, Eijiro sut que ce moment, aussi maladroit soit-il, était décisif. Il ne pouvait pas savoir ce que leur réservait l'avenir et pourtant, l'impression qu'il faisait le meilleur choix de sa vie avait persisté depuis sa rencontre avec cet homme aux pommettes assaillies par les taches de rousseur et à la chevelure rebelle. Alors, de manière résolue, il traversa l'encadrement et rejoignit Izuku, pour le meilleur comme pour le pire.

J'espère que ça vous a plu.😊