♡CHAPITRE 21♡

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Izuku se laissa le temps d'assimiler toutes les révélations faites par la mère de son meilleur ami. Les secondes passèrent et il prit conscience de la situation. Cela se refléta sur son visage. Ses traits sérieux dus à une réflexion intense, se changèrent progressivement en traits inquiets. Il tenta de parler plusieurs fois, mais ne savait que dire en premier lieu, tellement de questions avaient germées dans son esprit. 

Assis sur son canapé depuis le début de l'appel, il s'adossa pour tenter de remettre de l'ordre dans ses pensées.

— M-mais... Elle ne m'a rien dit de tout ça tout à l'heure... Elle m'a dit que c'était rien de grave et qu'elle pourra sortir dans une semaine au moins... Expliqua alors le vert après des minutes de silence. À cet instant, il ressemblait plus à un enfant qui refusait de voir sa mère comme une menteuse plutôt qu'à un puériculteur de presque 27 ans qui avait assez de bases en médecine pour savoir que cette dernière faisait un déni de maladie.

— Je te l'ai déjà dit, n'est-ce pas ? Elle n'a pas conscience de son problème. Et puis même si elle le savait, elle ne t'aurait rien dit, tu la connais... 

— Oui... Chuchota-t-il simplement.

— Je ne t'ai pas dit tout ça pour que tu t'inquiètes ou que tu te morfondes. Enchaîna la blonde. « Tu es grand maintenant, tu as des responsabilités et il est hors de question que tu te relâches sous prétexte qu'Inko a un petit coup de mou. Il y a des gens ici pour s'occuper d'elle, moi en premier. Donc tu n'as pas à te sentir coupable de ne pas être là. Mais appelles là plusieurs fois dans la semaine ou même tous les jours si tu as du temps parce que rien ne peut remplacer l'amour d'un fils. Izuku, Inko a besoin de toi, alors sois fort. »
Le jeune adulte luttait une fois de plus contre ses larmes. Ce n'était plus un pleurnichard depuis longtemps, pourtant, il avait plus pleuré en deux jours que pendant les cinq dernières années passées loin de sa famille. Enfin, cela lui confirmait au moins que ses glandes lacrymales étaient en parfait état. Il hocha faiblement la tête en marmonnant un autre « oui » à l'adresse de son interlocutrice.

— Bon alors c'est quoi l'excuse pour ton silence ? Je suis sûre qu'il y a un garçon derrière tout ça. C'est ça hein ?

— Hein ?! Quoi ?! Le changement rapide du ton de Mitsuki pour un autre plus léger désorienta Izuku. Elle était passée du coq à l'âne avec une telle facilité qu'il n'eût pas le temps de tout comprendre.

— C'est qui celui qui occupe tes pensées au point que tu en oublies ta mère ? Réexpliqua-t-elle. C'est vrai qu'elle était au courant de son orientation sexuelle songea le vert. Lors de son coming-out en fin de lycée, c'était elle qui l'avait défendu auprès de sa mère et qui avait apaisé toutes les craintes d'Inko. 

Izuku qui se pensait discret, se rendait compte que son attitude distante et cachottière n'avait pas échappé à grand monde et avait éveillé les soupçons sur ce qui se passait réellement à Sapporo*.

— M-mais il n'y a personne Mitsuki-san ! Mentit-il, trop honteux de dévoiler ses problèmes relationnels.

— Oui, bien sûr, va dire ça à Inko. C'est elle qui croit tout ce que tu dis. Pour que le fils à sa maman que tu es change ses habitudes, il faut une grosse raison derrière tout ça ! Alors c'est qui ? 

De peur de bégayer une réponse pas du tout crédible, le vert se tue un instant. 

— Personne il n'y a que mon travail. Déclara-t-il finalement avec toute l'assurance dont il pouvait faire preuve.

— Hum... répondit Mitsuki, pas du tout convaincu. Il faut dire que son sixième sens ne l'avait jamais trahi.
 Izuku déglutit en se rappelant du nombre de fois où elle avait découvert ses bêtises avec Katsuki lorsqu'ils étaient enfants. Ils avaient beau se démener pour tout camoufler, rien n'échappait à son œil expert couplé à son sixième sens hors du commun. « Tu es aussi cachottier que ta mère quand il s'agit de relation amoureuse... C'est parce qu'elle ne m'avait rien dit qu'elle s'était laissée embobinée par les belles paroles de ton géniteur. » Le jeune homme ne répondit rien, ne voulant pas aborder le sujet de son "géniteur" comme elle le disait si bien. « Mais bon ! » Continua-t-elle comme si elle avait compris le message. « Puisque tu ne veux pas lâcher le morceau, je vais aller interroger Katsuki. Aller bye ! »

— Hein ?! Mitsuki-san ! Cria-t-il dans le vide alors que la femme mûre avait déjà raccroché. Pourquoi est-ce que cette famille finissait toujours leurs appels aussi brutalement ? Hier soir, c'était Katsuki qui n'avait même pas attendu sa réponse avant de raccrocher et aujourd'hui, c'était sa mère. En voilà un autre point commun. 

D'un air boudeur, le jeune homme se leva pour faire le ménage. Dans sa journée d'hier, il n'avait pas eu une seule seconde à accorder à son appartement. De plus, il avait besoin d'ordonner ses pensées qui commençaient à saturer.



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*Sapporo: Capitale de l'île montagneuse d'Hokkaido dans le nord du Japon. C'est la cinquième ville japonaise en nombre d'habitants et la troisième en superficie. Elle se trouve à plus de mille kilomètres en voiture de Tokyo et a un climat plutôt froid.

Source : Wikipédia

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now