♡CHAPITRE 48♡

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Hanta tentait de résister à l'appel alléchant du sommeil sans que ses efforts ne semblent porter leurs fruits. Ses paupières devenaient de plus en plus lourdes et son corps s'affaissait de fatigue. La seule chose dont il rêvait à cet instant était de fondre dans son doux futon, direction le fantastique monde des rêves. Et pourtant, il tenait bon. Ne sachant pas trop pourquoi, il s'obstinait à ne pas laisser Eijiro seul pour ces prochaines heures d'attente.

À la vue de la silhouette du rouge assise à même le sol devant sa porte d'entrée, Hanta avait tout d'abord pensé au pire, mais il s'était tout de suite rassuré en apercevant un léger sourire sur le visage de son ami. Son cœur s'était quelque peu alléger, néanmoins une part d'inquiétude avait subsisté.
Eijiro Kirishima n'était pas un être très sociable malgré l'apparence qu'il renvoyait aux premiers abords. Il était en tout point cette connaissance avec qui l'on se sentait proche et à qui l'on donnait toute sa confiance assez rapidement. Le genre d'ami sur qui l'on pensait tout savoir, sans pour autant saisir l'un dixième de sa véritable personnalité.
Eijiro était un penseur, il réfléchissait beaucoup et passait plus de temps à monologuer dans sa tête qu'à exprimer ses maux à haute voix. De même, il semblait grandement apprécier la solitude.

C'était pour toutes ces raisons qu'il était difficile à Hanta de ne pas croire que sa soudaine envie de compagnie ne cachait pas une raison complexe.

— Arrête de fixer cet écran, tu vas le trouer. Plaisanta Hanta. Depuis leur installation dans le modeste salon, son cadet n'avait pas cessé, une seule fois, de contempler son écran de portable accompagné d'une expression faciale où attendrissement et tristesse s'entremêlaient.

Pour seule réponse, l'observateur se contenta de sourire faiblement. Il éteignit son écran d'une simple pression sur un bouton situé à la lisière du smartphone, avant de déposer la face de ce dernier contre le bois de la table basse.
Loin de détourner son attention de l'outil technologique, Eijiro commença à dessiner des arabesques invisibles sur son téléphone retourné tout en fixant sa canette de bière à peine entamée, sa tête rouge reposant paresseusement sur la paume de sa main gauche.

— Je n'arrive pas à me lasser de cette photo. Sourit-il distraitement. « Il est parfait. » Déclara-t-il ensuite, avant que son sourire ne se fane.

— À entendre le ton que tu emploies, on ne dirait pas que c'est une bonne chose... Ne s'empêcha de remarquer Hanta.

— Si... Enfin, lorsque j'ai reçu la photo j'étais profondément surpris et heureux, mais maintenant... Tout ce bonheur est comme surplombé par une couche de–
Eijiro s'arrêta un instant, son visage froissé par la réflexion. Il prit le temps nécessaire pour trouver le mot exact qu'il voulait employer, mais ce mot ne lui vint pas. Il fixa ses mains, maintenant suspendues dans le vide comme si elles essayaient de donner forme à quelque chose, sans que cela ne l'aide à saisir ce qu'il voulait exprimer. Alors, il ferma ses poings et termina tout simplement en soupirant.
« Je ne sais même pas ce que c'est... Je trouve juste qu'il est différent. »

— C'est vrai que sa nouvelle coupe lui donne un air plus mature.

— Non ce n'est pas seulement ça... C'est un tout. L'interlocuteur marqua une énième pause, semblant réfléchir à ses prochains mots. Le silence s'installa dans la pièce et le propriétaire des lieux, dorénavant bien réveillé, attendait patiemment que son ami torturé aille au bout de ses pensées.
« Son sourire... Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas vu un sourire un aussi éblouissant sur son visage. Il a l'air heureux et en paix sur cette photo, ce n'est pas la même chose quand il est avec moi. Plus je la regarde, plus je ne peux m'empêcher de penser que c'est moi qui détruis sa sérénité et qui enlève ce sourire de son si beau visage. »

Le plus jeune se mura dans le silence après sa tirade. Sa taille plutôt élancée semblait se rapetisser face au poids de ses propres paroles et pourtant, cela ne dissuada pas Hanta de parler sans langue de bois.

— C'est bien que tu en sois conscient. Commença-t-il après quelques secondes muettes. « C'est vraiment bien que tu puisses voir quels sont tes manquements, mais il ne faut pas que ça obscurcisse ton jugement. » Le noiraud délaissa sa posture nonchalante pour s'accouder lourdement sur la table, puis il entrelaça ses doigts et se pencha un peu plus en avant comme si cela aiderait ses mots à mieux se frayer un chemin vers les oreilles de son vis-à-vis.
« Eijiro... Je ne sais pas ce qui te donne une si basse opinion de toi-même, mais laisse-moi te dire une chose que je sais : Izuku n'est pas parfait. Il n'est pas parfait, autant que toi tu n'es pas médiocre. Il a des défauts de la même façon que toi aussi, tu as des qualités.
Si tu étais tant une source de malheur pour lui, je ne pense pas qu'il continuerait de te regarder comme il le fait. S'il est encore à tes côtés, à croire en votre couple, c'est parce qu'il voit ton énorme potentiel et tes qualités. C'est aussi parce que tu lui apportes bien plus de choses positives que tu ne le croies.
Arrête de te focaliser sur une infime partie et regarde le tout dans son ensemble. Vois Izuku pour ce qu'il est et estime-toi plus. C'est comme ça que tu arriveras à véritablement faire bouger les choses dans votre couple. »

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant