♡CHAPITRE 15♡

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Katsuki Bakugo de son surnom « Katchan » savait toujours quoi dire à Izuku. À chaque situation il avait la réplique exacte, comme si ce dernier possédait un mode d'emploi lui expliquant comment marchait l'homme au regard de jade. 

De simples mots venant de lui eurent pour effet de précipiter les larmes d'Izuku qui tenta vainement de se retenir. 

Les gouttes d'eau salées se transformèrent progressivement en torrent. Sa respiration s'affola tandis que du mucus essayait farouchement de s'échapper de ses deux narines. Ses petits sanglots devinrent des cris de désespoir. Tout ceci sous l'oreille attentive de son ami d'enfance.

Cela devait faire au moins cinq minutes que le vert pleurait, mais il n'en connaissait plus la raison. Car tout ceci, rien que pour sa mère malade, lui semblait exagéré. On lui avait affirmé qu'elle n'avait rien de grave et Katchan ne pouvait pas lui mentir sur ce genre de sujet. Même si ce dernier montrait une attitude détachée, Izuku était sûr que son ami avait dû se renseigner un minimum sur l'état réel de sa maman avant de l'appeler. Le vert se sentait coupable d'avoir délaissé sa mère et demeurait inquiet pour son état, mais ces larmes, qui ruisselaient sur ses joues, n'en étaient plus le fruit. Présentement, il avait l'impression de relâcher tout ce qu'il avait dû retenir depuis tellement longtemps. À chaque nouvelle larme, son âme s'allégeait un peu plus et ses cris, couplés au silence de Katsuki, pansaient les plaies de son cœur usé. 

Une quinzaine de minutes plus tard Izuku se calma enfin. Ses larmes continuaient de couler de temps à autre et ses reniflements étaient perceptibles pour son correspondant, mais au moins il ne sanglotait plus. 

— Eh ben, j'ai bien fait de prendre un forfait illimité moi. Dit calmement Katsuki après s'être assuré que le vert était disposé à l'écouter. « Alors ? C'était quoi ça ? » 

— Rien... Répondit l'autre d'une voix faible. 

— Tu te fous de moi ? N'ayant aucune réponse Katsuki soupira d'exaspération. « C'est lui ? » Demanda-t-il alors qu'il avait déjà deviné la réponse. 

— J'ai pas envie d'envie d'en parler Katchan... Je suis fatigué et-

— Si tu raccroches, tu me trouveras demain devant ta porte. Anticipa son correspondant. « Non mieux, j'irai directement au travail du raté qui te sert de mec pour lui refaire le portrait. » Il y avait assez de rage dans la voix de Katsuki pour faire comprendre au bouclé que ce dernier était tout à fait capable de le faire. 

— Ne le mêle pas à ça Katsuki ! Il n'a rien fait ! S'empressa de rétorquer Izuku en haussant un peu le ton. 

— ALORS DIS-MOI POURQUOI TU PLEURAIS COMME UNE MERDE TOUTE À L'HEURE ! Hurla-t-il à en percer les tympans de celui qui l'écoutait. Izuku resta silencieux un moment comme un enfant que l'on réprimandait. Il savait que la discussion ne pourrait être évitée, car Katsuki n'était pas comme lui ou Eijiro. Lui, il n'attendait pas, ne négociait pas. Il préférait toujours régler les problèmes sans attendre et dire ce qu'il pensait sans langue de bois. Alors le bouclé se résigna. 

— Je suppose que je me suis surestimé... Je pensais pouvoir tout encaisser, mais c'est pas le cas visiblement. Chaque phrase était ponctuée d'une pause plus ou moins longue pendant laquelle Izuku cherchait ses mots. « La dernière fois que j'ai versé des larmes, c'était il y a six mois lorsque j'étais parti au ciné avec Eiji... Le film était tellement drôle que j'en avais pleuré de rire. » Rigola-t-il. Ses yeux recommencèrent à lui piquer et sa gorge s'était renouée. « Katchan, j'en peux plus... » Continua-t-il dans un premier sanglot. « J'ai peur... Je veux plus avoir mal... Je veux plus aussi qu'il ait mal. Je veux qu'on soit heureux sans qu'il n'y ait quelque chose qui viendra tout gâcher à chaque fois... Je veux pouvoir construire quelque chose avec lui sans avoir peur que ça s'effondre au moindre petit vent... Je veux... » Les reniflements et les pleurs le coupèrent dans son élan. Au moins cette fois, il arrivait à contrôler sa voix. 

— Tu lui as dit tout ça ? 

— Non... Jamais... Articula-t-il après s'être un peu rasséréner. « Si je fais ça, il va me quitter... Il va me dire que je mérite mieux, mais Katchan je ne veux pas mieux, je le veux lui... » 

L'ami d'enfance du vert inspira profondément, tout aussi épuisé que révolter par la situation. 

— On n'a pas tout le temps ce qu'on veut Izuku. Ça fait un an que vous tournez en rond et pourtant toi, tu continues d'espérer comme un con. Combien de temps encore, tu penses continuer à perdre ton temps ? Ce mec n'en vaut pas la peine, je te l'ai déjà dit. C'est un froussard, un lâche, une petite bite qui s'est laissé dominée par un ado comme lui et qui continue de le laisser faire. 

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now