♡CHAPITRE 11♡

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La sensation de plénitude qui enveloppait Izuku lorsqu'il retrouvait les lèvres et les bras de son partenaire était indescriptible. Alors c'était ça être amoureux ? Le vert découvrait au fil des jours une nouvelle facette de ce sentiment puissant. Toutes ses découvertes ne l'effrayaient que plus. Le jeune homme se sentait proche du point de non-retour, de ce niveau où il ne serait plus qu'esclave de ses sentiments.

À peine avaient-ils touché à l'eau diffusée par le pommeau de douche qu'ils s'étaient jetés l'un sur l'autre. Aussi tendrement qu'avidement, se laissant aller au plaisir d'être à deux. Ils se caressaient en ayant pour seul témoin que l'eau tiède ruisselant sur leur corps. Plus personne ne se souciait des mètres cube d'eau qui se perdaient. Même pas Izuku, qui, en temps normal détestait le gâchis. Ce dernier paraissait ne plus être en pleine possession de ses moyens.

À chaque fois que les iris enflammés de son petit-ami se posaient sur sa personne, il semblait entrer en transe. Un état particulier d'hypnose où le rouge avait le plein pouvoir sur lui. Malmenant son cœur et son esprit à sa guise. Près d'Eijiro, l'homme devenu méticuleux sur le contrôle de ses émotions était assujetti par le désir d'appartenir complètement à celui qui pourrait sûrement devenir l'amour de sa vie. Toutefois, le vert essayait tant bien que mal de réfréner ses pulsions. Il ne se l'avouerait jamais à haute voix, mais son être était constamment tiraillé par l'angoisse. Eijiro n'était pas à lui, pas encore et peut-être qu'il ne le sera jamais à la vue des récents évènements.

— Attends Eiji... C'est trop tôt... Je ne peux pas... Déclara le vert en stoppant son petit-ami qui dirigeait ses mains vers son bassin. Celui-ci, assez frustré, regarda Izuku avec incompréhension.

— Comment ça trop tôt ? Tu veux qu'on prenne plus notre temps ?

— Non... C'est euh... Comment dire... Izuku chercha une excuse plausible à sortir à son amant. Il ne put se résoudre à lui dire que c'était le souvenir de leur dernier ébat qui l'avait aussitôt refroidi. Il ne s'était même pas rendu compte de la plaie béante que cela avait laissé dans son cœur avant cet instant. Et puis cette malencontreuse aventure ne s'était déroulé qu'il y a moins d'une semaine, il lui faudrait sûrement plus de temps pour s'en remettre. « Je... On devrait s'arrêter là et terminer cette douche, on gaspille de l'eau. » Ajouta-t-il finalement.

Eijiro le considéra longtemps avant d'acquiescer en soupirant. Il se doutait bien qu'il y avait autre chose, le vert ne savait pas mentir, mais pour ne pas gâcher l'instant, il se retint de lui poser d'autres questions. Sans un mot, il prit le gel de douche et un gant sur l'étagère d'angle murale à la gauche d'Izuku, ouvrit le bouchon à clapet et en renversa un peu de son contenu sur le gant. Il redéposa la bouteille à sa place, mouilla le gant et commença à savonner le torse de son petit-ami.

Une odeur musquée caractéristique se propagea dans l'étroite cabine. La senteur boisée, presqu'animale, était puissante et délicate à la fois. Elle évoquait à Izuku la masculinité exacerbée d'Eijiro, mais aussi sa douceur inégalée.

Lors de leur première rencontre, le rouge avait été le seul à lui venir en aide alors que ses courses s'étaient étalées au sol devant les portes du centre commerciale. Le sac de course, pourtant solide à vue d'œil, avait cédé face au poids des achats et Eijiro, tel un preux chevalier, l'avait secouru et était même partit lui chercher deux nouveaux sacs. Pendant les mois qui avaient suivi cette rencontre, ils s'étaient recroisés plusieurs fois. Dans le fameux centre commercial, dans la rue, dans des bars. Puis était venu le jour où ils avaient décidé de véritablement faire connaissance. Autour d'un verre, ils avaient parlé pendant des heures. En ce temps-là, tout était simple, il n'y avait pas de sentiments amoureux, juste une forte affinité. Eijiro n'avait pas ce regard coupable qu'il lui adressait maintenant de temps à autre et Izuku n'avait peur de rien.

Le plus vieux se laissa aller au doux contact du gant qui parcourait sa peau. Dans son esprit, cet instant semblait encore plus intime que tous les rapports qu'ils avaient déjà eus. Il n'avait même rien de sexuel. Là, c'était purement un langage du cœur. Eijiro prenait soin de lui comme s'il s'agissait d'une pierre précieuse. De sa pierre précieuse. Il lui montrait tout l'attachement qu'il avait à son égard et Izuku voulait en faire de même. Il voulait participer à ce dialogue silencieux et montrer aussi à son petit-ami ce qu'il ressentait. Alors lorsque le rouge eut fini sa tâche et s'apprêta à le rincer, Izuku saisit le gant et le gel de douche et s'entreprit de le nettoyer aussi avec toute la délicatesse dont il pouvait faire preuve. Aimant indirectement chaque parcelle du corps de son amoureux.

Les inquiétudes et interrogations avaient été, encore une fois, relayées au dernier plan.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now