♡CHAPITRE 52♡

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Le mois d'août touchait à sa fin, alors que chaque jour se succédait, identique au précédent. Pas de fluctuations, ni de rebondissements, juste la belle monotonie qui apaisait les esprits de nos deux protagonistes et les comblait de joie. Pour Izuku, il n'y avait meilleur sentiment que la sérénité. La sérénité de percevoir des rentrées d'argent stables tous les 25 du mois. Celle d'avoir un toit sous lequel s'abriter ou encore une famille qui nous aime et nous choie. Dernièrement certains tourments de son âme s'étaient évaporés, balayés par des vents doux de paix et d'amour. Qu'elle soit temporaire ou qu'elle marque la fin d'un long périple, la nouvelle dynamique de son couple s'était ajoutée aux raisons, pour lui, de se réjouir.

Après son mince épisode à la capitale, les choses avaient, une fois de plus, changé entre Eijiro et lui. Les beaux jours occasionnels s'étaient invités sur la durée, pendant qu'Izuku peinait de plus en plus à résister au comportement très énamouré du plus jeune. Comme à chacune de ces périodes pendant lesquelles le miel coulait à flots, ce dernier était devenu bien plus affectueux, mais surtout bien plus présent, qu'à l'accoutumé. Il répondait systématiquement à ses appels ou messages et sautait sur toute occasion susceptible d'allonger, mais surtout de rendre unique leur temps passé ensemble. En un mois environ, Izuku avait eu l'occasion de redécouvrir bien plus de facettes de son Eijiro en couple, que lors de leur année entière de relation. Et, il y avait assez d'inédits pour que l'envie d'Izuku de s'y jeter corps et âme, dans l'espoir que cette situation s'éternise, n'en soit que plus accrue.

Les récents évènements l'avaient permis également de comprendre mieux le rapport qu'avait pu entretenir Eijiro et son ancien petit-ami. Étant lui-même consumé par l'amour qu'il portait à son cher et tendre, il ne pouvait qu'imaginer à quel point cela avait pu être difficile pour celui-ci de ne pas recevoir en retour tout l'amour, toute l'attention et tout le respect qu'il donnait. Eijiro était un véritable concentré de passion. Fort de toutes ses années à le côtoyer, Izuku pouvait affirmer avec conviction qu'il était de ces êtres qui se jetaient corps et âme, sans filtres et sans protection, dans les bras de l'élu de leur cœur quitte à en finir éraflées. Ce qui arrivait systématiquement si cet amour inconditionnel ne s'avérait pas être réciproque.

Mais le vert voulait être digne cette affection. Il voulait panser chacune des blessures de son âme par des baisers d'un amour vrai, mais surtout il voulait que le rouge puisse voir à travers lui l'avenir radieux et heureux dont il rêve depuis si longtemps.

La tête encombrée par la guimauve de ses pensées, Izuku arriva à l'adresse indiquée par son GPS. Afin de mieux savourer leur dimanche, Eijiro lui y avait donné rendez-vous sans donner de plus amples détails. Le lieu se fit tout aussi avare en informations puisqu'il s'agissait d'une rue marchande étonnamment très peu peuplée. Plusieurs commerces semblaient délaissés depuis un bon bout de temps, et il en valait de même pour la bâtisse face à lui.

Alors qu'Izuku s'interrogeait sur les plans de son petit ami en l'invitant dans un endroit aussi peu conventionnel pour un rencard, la porte, de ce qui semblait être un ancien restaurant aux allures traditionnelles et rustiques, s'ouvrit, dévoilant l'auteur de son déplacement.

— Pile à l'heure ! Déclara-t-il joyeusement. Izuku n'eut pas le temps de répliquer que les mains du rouge obstruèrent sa vue.

— Eiji où est-ce qu'on va ? Pourquoi on est ici ? Demanda le plus vieux d'une voix soucieuse. Il n'était pas très fan de surprises, préférant tout contrôlé, mais il semblerait que son compagnon en était devenu maître ces derniers temps. Après celle de son anniversaire, il avait eu droit à des dîners aux chandelles ou encore à des petites sorties improvisées à chaque fois qu'ils avaient assez de temps.

— Tu verras bien. Retorqua l'intéressé. La porte, au vitrage camouflé par des papiers journaux, claqua derrière eux, en même temps qu'il entraînait Izuku dans l'étrange édifice. Au son de sa voix, on pouvait facilement déceler son excitation et sa fierté.

Ils marchèrent sur ce que les oreilles d'Izuku identifièrent comme du parquet, puis montèrent maladroitement trois marches. L'odeur de jasmin, qui avait effleuré ses narines depuis l'entrée, s'intensifia tout en restant subtil, et à cet instant, Eijiro libéra sa vue. La pièce n'était ni trop vaste, ni trop étroite. Le plus vieux vérifia bien que c'était du parquet à leur pied avant de s'attarder sur la décoration du lieu. Des couvertures et des coussins gisaient à même le sol en compagnie d'un panier en osier tissé remplis de produits dont il identifia quelques-uns comme étant des bouteilles d'huiles essentielles. Il y avait aussi un seau à glace lumineux gorgé de boissons qu'il reconnut aussitôt pour l'avoir déjà vu chez Hanta lorsqu'ils buvaient encore ensemble tous les trois. Deux verres à flûte étaient disposés juste à côté sur un petit plateau, pendant qu'un autre plus grand contenait toutes sortes d'encas.

Izuku se déplaça dans la pièce, slalomant soigneusement les bougies blanches, assorties aux couvertures et aux coussins, parfumées au jasmin disposées çà et là. Elles étaient soutenues par des guirlandes électriques accrochées au mur qui donnait, en tout, une ambiance tamisée propre à la relaxation. En arrivant face au grand drap blanc qui faisait office de rideau, il le déplaça pour découvrir une baie vitrée donnant sur une parcelle sans doute pas plus grande que de 5 mètres carré.

— Ma surprise te plaît ? Demanda Eijiro qui l'avait suivi dans son exploration. Il avait accolé son corps au sien, tandis que ses bras s'étaient noués autour d'Izuku dans le but de le garder tout contre lui.

— Je ne dirais pas le contraire, mais je m'inquiète un peu pour tes finances ces derniers temps. Rétorqua Izuku partagé entre l'émerveillement et l'inquiétude. Il se retourna pour observer son petit ami très loin d'être soucieux.

— Ne t'inquiète pas, je n'ai presque rien dépensé cette fois-ci, ni même les fois dernières d'ailleurs. Le local c'est celui d'Hanta. Il a toujours voulu ouvrir un restau de ramens donc il a économisé assez longtemps pour acheter cet endroit. Je l'aide pour tous les travaux qu'il y a à faire. Récemment on a bidouillé les installations électriques et l'air conditionnée, comme ça marche mieux maintenant, j'ai pensé à emprunter le local juste pour cette journée.

— Oh... Ce n'est pas un peu dangereux que vous fassiez tout ça vous-même ? Ce serait mieux d'appeler des professionnels non ?

— Oui, pour les problèmes majeurs Hanta prévoit de le faire, mais comme il est assez doué de ses dix doigts, il préfère économiser sur quelques travaux. Moi je sers juste de support on va dire. Plaisanta finalement Eijiro.

Izuku se demandait vraiment où son petit ami trouvait tout ce temps, là où lui se débattait pour garder un semblant d'équilibre entre sa vie professionnelle, sa vie sociale et celle qui était privée.

— Et le reste, demanda-t-il en désignant l'installation quelque peu fastueuse.

— Hum... Beaucoup de recyclage et un peu d'achats en ligne. Mais t'inquiète ça coûtait trois fois rien. Je voulais juste qu'on puisse changer un peu de cadre sans se ruiner.

Izuku voulut renchérir en disant qu'ils changeaient déjà assez de cadres ces derniers temps, mais il se ravisa, acceptant les arguments d'Eijiro avec un simple « D'accord si tu le dis... ». Son petit ami avait l'air bien trop enthousiaste pour qu'il ne joue son rabat-joie de service encore plus longtemps.

À ses mots, Eijiro sourit, ravi de pouvoir enfin débuter tout ce qu'il avait pris tant de temps à planifier. Il alla verrouiller l'entrée et revint vers Izuku afin de lui détailler le programme de leur journée.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now