Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKU

♡CHAPITRE 63♡

Honnêtement, cette réponse n'étonna pas Izuku, encore moins qu'elle ne le refroidit. Même si une grosse partie de lui avait espéré qu'Eijiro soit près à passé ce cap, il ne pouvait nier que cette réaction lui seyait comme du sur-mesure.

Ils étaient tous les deux conscients de ce que cela signifierait. Aller à ce mariage, main dans la main, c'était s'exposer au regard du monde dans toute l'imperfection de leur jeune couple. C'était sans doute pour cela qu'il hésitait toujours à en parler à sa famille, même si son envie grandissait jour après jour. Présenter Eijiro à ses proches et connaissances, c'était risquer qu'il n'ait nulle part où se réfugier. Condamner à ce que tout le monde sache, devine tout du moins, ce qui se passait entre les quatre murs de sa maison –pire, dans sa poitrine et dans sa tête. S'exposer au regard extérieur, c'était se livrer aux critiques. Il en avait déjà assez sur le plat au quotidien avec son meilleur ami, mais maintenant il jonglerait entre ses collègues fouineurs et ses parents envahissants, en plus des inconnus curieux.

Cependant, même s'il pouvait trouver des pages, et des pages, de raisons qui le dissuadaient de donner son couple en pâture au monde, son envie de se tenir fier, aux côtés de son homme, sous les yeux de tous, était suffisamment ardente pour outrepasser toutes ses réticences.

— Je ne pense pas que ce sera le cas... Déclara enfin Izuku après avoir pesé les pour et les contre. Ses doigts enfouis sur le crâne du rouge, parfois descendait un peu plus bas jusqu'à sa nuque, ou allaient jouer avec le lobe de son oreille, avant de revenir à leur place initiale. « En plus, je crois que ta venue est bien plus attendue que la mienne à ce mariage. » Plaisanta-t-il « Ça fait un moment que les filles souhaitent te rencontrer. »

Eijiro qui c'était laissé aller aux caresses, en pensant naïvement que la discussion était close, rouvrit ses yeux à la dernière réplique. Il était étonné car depuis qu'ils se connaissaient, Izuku avait toujours fermé les yeux sur les tentatives de ses collègues pour le connaître un peu mieux.

— Depuis quand tu fais attention à ce qu'elles te demandent ? Ne put-il s'empêcher de demander, tout en rigolant à l'idée que son petit-ami se soit tellement fait harceler à chaque fin de boulot, qu'il n'eut plus d'autres choix que d'accéder à la demande de ses deux collègues.

— Depuis que c'est en accord avec ce que je veux. Répliqua Izuku sur le même ton, amusé.

Cette affirmation, pourtant anodine aux yeux du plus vieux, suffit à transformer Eijiro en betterave marinée. Dans la pénombre l'autre ne pouvait sûrement pas le voir, mais lui devinait son visage rouge pivoine de surprise et peut-être aussi d'émoi. Son cœur ne battait plus sereinement dans sa poitrine et ses entrailles semblaient fondre sous la chaleur douce, mais ardente, qui s'y répandait. Il ne pouvait déterminer clairement, ce qui causait une réaction aussi violente de sa part. Était-ce le fait qu'Izuku admette vouloir le présenter à son entourage ? Une chose aussi banale pour n'importe quel autre couple méritait-elle une telle réaction ? Ou avait-il été tellement habitué à être mis de côté –caché du regard des autres, que l'aveu d'Izuku sonnait si exceptionnelle à ses oreilles ?

Eijiro avait l'impression qu'il se mettrait à pleurer, si ce n'était pas pour le sourire qui gagnait progressivement son visage. Il enfouit celui-ci contre la poitrine de l'homme qu'il aimait et resserra son étreinte, comme de peur qu'il ne disparaisse de ses bras.

— .....zuku ? Marmonna-t-il, sa voix s'échappant à peine de l'espace restreint duquel elle était émise.

— Hum ?

— Je t'aime tu sais ?

Cette fois-ci, ce fut au tour du vert de sourire sans restrictions. Bien qu'il s'habituait progressivement à ce genre de déclarations inopinées, cela faisait toujours autant vibrer ses entrailles d'entendre ces trois mots sortir de la bouche de l'homme de ses rêves.

— Hum, je sais... Je t'aime aussi. Répondit-il, tout sourire.

En parsemant le visage du plus jeune de quelques baisers, Izuku se mit à penser que c'était pour ce genre de moments qu'il avait tenu bon et continué d'espérer. Juste pour ce bonheur qui retournait ses entrailles, pour cet instant d'une infinie douceur qu'il pourrait se croire être en train de voler parmi les nuages. Dans leur maladresse, ils s'étaient heurtés. Peurs, espoirs et entêtement s'étaient mélangés dans un combo corrosif qui les avait parfois brisés tous les deux. Peut-être auraient-ils dû s'arrêter en chemin ou ne jamais débuter cette relation, mais les choix avaient été faits. Izuku ne dirait pas qu'il suivrait toujours les mêmes pas si c'était à refaire, mais au moins il ne regretterait jamais le chemin parcouru, car c'était fait et il n'y avait pas de retour possible. Toutes ses expériences les avaient forgés et ils continueraient d'apprendre de leurs erreurs pour trouver des solutions aux futurs problèmes qui se dresseraient. Tout ce qu'il pouvait espérer était que ce genre de moment perdure. Que ce soit le début d'une nouvelle ère pour eux et pour leur relation où les malentendus et les non-dits n'avaient plus leur place.