Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKU

♡CHAPITRE 19♡

Il était presque midi lorsque la cheffe du service de maternité, avait ordonné à Izuku de rentrer chez lui pour se reposer.
Ses yeux bouffis, ses cernes proéminents et son teint pâle n'avaient échappés à personne dans l'enceinte médicale.
Son épiderme était assez délicat, ainsi les larmes, le manque de sommeil ou la fatigue pouvaient laisser des traces difficilement délébiles. Il avait bien tenté de les effacer à son réveil, à coup d'eau froide, mais elles ne s'étaient nullement laissées faire.

À chacune des remarques de ses collègues, le vert s'était contenté d'affirmer qu'il n'avait rien de grave, justifiant son teint par le fait qu'il avait dormi tard la veille. Cependant, face à Mina et son acolyte, ou encore, face à sa supérieure, il avait dû bien trouver une explication un peu moins vague. Il avait opté pour un demi-mensonge, en mentionnant l'état de sa mère et le fait qu'il n'avait pas encore eu le temps de prendre de ses nouvelles. Cela eut pour effet d'attendrir le cœur de la sexagénaire qui dirigeait leur service. Elle l'avait dépêché de finir son service deux heures plus tôt, tout en lui indiquant qu'il rattraperait sans doute ces heures dans les jours à venir. Izuku, d'abord réticent, s'était laissé convaincre en comprenant que ce n'était qu'un emprunt de temps.

De retour dans son appartement, il avait pris une douche, comme pour se redonner une contenance, et avait composé le numéro de sa mère.

— Allô, mon chéri ? Prononça une voix doucereuse de l'autre côté de l'appareil. Se fût comme une plaque de plomb qui se retirait de la gorge du vert. La voix, certes fatiguée, de sa mère l'avait revigoré en un instant.

— Maman... Chuchota-t-il en proie à l'émotion.

— Oh Izuku si tu savais comme je suis heureuse de t'entendre ! Comment tu vas ? Et ton travail, tout se passe bien ? J'ai plusieurs fois voulu t'appeler, mais je n'ai pas voulu te déranger.

— Non maman, c'était à moi de prendre de tes nouvelles, mais je ne l'ai pas fait... Je suis désolé d'être si peu filial.

— Tu n'as pas à t'excuser mon bébé, je comprends parfaitement que tu puisses être occupé. Ton travail à la maternité doit te prendre beaucoup de temps et je suis sûre que tu fais de ton mieux. Izuku pouvait parfaitement imaginer son sourire réconfortant qu'elle lui adressait toujours pour lui remonter le moral. Il aurait tellement voulu être à ses côtés pour recevoir la caresse sur ses cheveux qui allait de paire. « Alors, tu n'as pas répondu à mes questions. Comment ça se passe là-bas ? »

— Bien... Nejire s'est cassé la jambe il y a un mois. Au début, c'était moi qui m'occupais de ses patients puisqu'on travaillait toujours tous les deux, mais, cette semaine ils ont mieux repartis la charge de travail. Mina et Tsuyu vont bien, d'ailleurs Tsuyu s'est fiancée il y a deux semaines. Quant à Shuzenji-san*, elle prévoit de prendre sa retraite l'année prochaine.

Il n'avait cité que les personnes dont il lui avait déjà fait le portrait autrefois. Sa maman s'empressa de souhaiter un bon rétablissement à sa collègue au cheveux bleu clair et de féliciter celles aux mèches vertes. Ses autres commentaires allèrent vers la décision de la doyenne de la maternité, puis vers « La pipelette du service » avant de se reporter sur l'état de son fils adoré. Elle lui demanda plus précisément s'il mangeait et dormait bien, s'il se contentait encore et toujours de son travail ou s'il avait enfin une vie sociale. Ne sachant pas mentir, Izuku resta vague sur ses activités sociales, mais la rassura pour le reste.

Très vite, la conversation dériva sur l'état de santé de la femme au bout du fil. Inko se fit la plus rassurante possible en lui disant que ce n'était rien de très grave, « juste un petit coup fatigue » avait-elle ajouté. Elle expliqua que Mitsuki, la mère de Katsuki, prenait bien soin d'elle et que son séjour à l'hôpital ne durerait qu'une seule semaine.

À cause de la distance, Izuku avait oublié les bienfaits de ces petits moments entre une mère et son fils. Il se sentait léger, encore plus que la veille, et avait l'impression d'avoir assez d'énergie pour conquérir le monde. Cette conversation, quelque peu banale, faisait du bien à ces deux êtres qui n'arrivaient pas à supporter leur séparation, même après des années.

Izuku entendit une porte s'ouvrir et des bruits de pas de l'autre côté du combiné. Sa mère engagea une brève conversation avec le nouvel arrivant. Une deuxième voix, que le vert ne connaissait que trop bien, parvint jusqu'à lui. C'était la mère de son ami d'enfance qui venait de faire son entrée dans la chambre d'hôpital et cette dernière demandait à lui parler directement.

— Izuku, mon chéri, on se parlera plus tard d'accord ? Je crois que Mitsuki a aussi envie de prendre de tes nouvelles. Prends soin de toi, je t'aime.

— Je t'aime aussi maman, je t'appellerai ce soir pour te souhaiter une bonne nuit.

Le court silence qui s'ensuivit réveilla l'appréhension d'Izuku. La conversation suivante ne serait pas aussi insouciante et légère que celle qui venait de s'achever. Sa prochaine interlocutrice pouvait facilement montrer son mécontentement, contrairement à sa mère qui se montrait plus conciliante et compréhensive.

Le vert savait que Mitsuki Bakugo lui remonterait bien les bretelles comme il se doit.

Après d'énièmes bruits de pas et d'une porte qui claque, le jeune pu enfin avoir droit à la voix incisive de la deuxième femme qui l'avait vu grandir.

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* Chiyo Shuzenji est le nom civil de l'héroïne Recovery Girl dans My Hero Academia.

Source : https://myheroacademia.fandom.com