♡CHAPITRE 18♡

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Une sonnerie stridente força le réveil des sens d'Eijiro encore engourdis. Il grimaça d'inconfort avant de chercher paresseusement la provenance du bruit. Se rappelant que son téléphone, reconverti en réveil matin, se trouvait sous son oreiller ; il y plongea sa main et retira l'objet de malheur. Après avoir rageusement éteint l'avertisseur, il se remit bien à plat sur son lit avant de se résigner à s'asseoir non sans lâcher une injure à l'encontre de cette nouvelle journée qui venait de débuter. Somnolant encore quelque peu, le rouge balaya la pièce du regard pour exercer ses sens, qui semblaient aussi heureux que lui à l'idée de quitter son lit. Il bâilla sans grande retenue avant de diriger sa main droite au bas de sa nuque pour se gratter. Merde, il était épuisé.

À la fin de ses cours, Eijiro s'était empressé de rentrer chez lui pour retrouver la fraîcheur de ses draps. Mais avait-il simplement passé la porte que les moments passés avec Izuku, quelques heures plus tôt, l'avaient assailli sans ménagement. Son appartement baigné dans l'obscurité lui avait semblé bien triste et vide tout à coup. Aussi, en repensant à son petit-ami, le rouge avait rapidement consulté sa messagerie pour s'assurer qu'il n'avait pas manqué un de ses messages. Cependant, la déception s'était vite emparée de ses traits en constatant que ses seuls nouveaux messages étaient des promotions provenant de sa maison de téléphonie mobile.

Normalement, le vert n'oubliait jamais de le prévenir lorsqu'il arrivait chez lui. Certes, Eijiro l' ignorait parfois et préférait répondre le lendemain, mais la plupart du temps, il lui répondait aussi vite que possible. Et aujourd'hui était un de ces jours où il avait envie de lui répondre, il voulait savoir qu'Izuku pensait à lui et qu'il avait toute son attention. Égoïstement, le caissier avait besoin de savoir qu'il était le centre du monde de l'homme qui l'avait rejeté sous la douche. Ne se décourageant pas, Eijiro, dont le sommeil était définitivement parti, avait tenté de s'occuper en attendant le dernier message de son petit-ami. Puisqu'il était vingt-deux heures passées, Izuku n'allait pas tarder à s'endormir donc il l'enverrait à coup sûr un « Bonne nuit » suivit d'un mot d'amour qui ravirait son cœur esseulé. Hélas, des heures plus tard l'homme aux yeux d'émeraude n'avait toujours pas donné signe de vie. Las et désespéré, Eijiro avait fini par succomber à la fatigue alors que son horloge indiquait déjà trois heures du matin.

Tous les évènements de la nuit dernière le rendaient grognon. Non seulement il n'avait pas eu droit à ses huit heures de sommeil, mais aussi le silence du vert le peinait.

C'était dans ce genre de moments qu'il se rendait compte de sa dépendance vis-à-vis de l'amour du vert. Il suffisait qu'Izuku détourne son regard de lui quelques secondes pour que ses vieux démons réapparaissent par régiment. Lesquels étaient constamment nourris par son manque de confiance lui.

Eijiro ne s'aimait pas et d'aussi loin qu'il pouvait remonter dans ses souvenirs, cela avait toujours été ainsi. Il n'aimait pas sa faiblesse, il n'aimait pas sa maladresse, il n'aimait pas sa timidité et la liste n'en finissait pas. La seule chose qu'il avait réussi à faire pour y remédier était de se façonner un masque qu'il arborait à l'extérieur. Un masque qu'il façonnait à sa guise pour toujours être à la hauteur des attentes de ceux qu'il voulait garder à ses côtés. Cela avait toujours bien marcher jusqu'à Izuku, ce dernier avait très vite cerné son jeu et découvert sa véritable forme. Il savait décortiquer tous ses sourires de façades et ses airs faussement joyeux ou insouciants. Quand Eijiro avait prédit qu'il s'en irait, comme toutes les personnes qui le découvraient sous son vrai jour, il était resté et avait cru en lui. À son véritable lui. Il continuait tous les jours de le pousser vers l'avant et lui disait souvent que lui aussi méritait d'être heureux. Grâce à lui, Eijiro s'était autorisé à rêver d'un avenir radieux. Mais aussitôt qu'il n'avait plus le regard plein de confiance de son petit-ami à sa portée, sa vulnérabilité et son impuissance, sous la forme de son ex, prenaient le relais et l'enfonçaient un peu plus.

Dans un état de semi-réveil, le rouge se dirigea vers sa salle de bain pour se préparer. Il y mit tellement de temps qu'au final, il rata son bus et fut obliger de dépenser une petite fortune en empruntant un taxi pour arriver à l'heure à son travail. Son téléphone, n'ayant pas été mis en charge pendant la nuit, s'arrêta à peine avait-il pris place derrière son comptoir. Heureusement, un de ses collègues passa par là et accepta de le dépanner le temps de quelques heures.

Entre fatigue, colère, déception et anxiété, le caissier débuta son service en espérant avoir des nouvelles de son remède miracle d'ici peu.


Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now