♡CHAPITRE 38♡

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— C'est... Une idée intéressante... Déclara Izuku, ne sachant que répondre sur l'instant. Être loin de ses proches avait été assez bénéfique pour lui à certains niveaux, mais il était vrai que des fois cela lui pesait de n'avoir aucune famille à Sapporo. Peu importe combien il adorait la solitude, il existait toujours des moments où il voulait recevoir les petits soins de sa mère ou avoir des conversations banales avec son meilleur ami. Dans ces moments, même tous les différents moyens de communication existants en cette ère ne pouvaient le soulager du vide et du manque qu'il ressentait.

— Tu n'as pas l'air très emballé... Jugea Inko avec amertume.

— Non maman ! Ce n'est pas ça ! C'est juste que ça m'a un peu surpris... Mais j'aime vraiment l'idée !

— Alors c'est oui ?! L'expression, autrefois déçue par la précédente réticence de son fils, s'illumina immédiatement de joie, d'espoir et d'excitation.

— Je sais pas... Je ne veux pas t'en demander autant. Tu as déjà beaucoup sacrifié pour moi. Avoua Izuku, plein de culpabilité. À la fin de sa phrase, le rire fluet et harmonieux de sa mère atteignit ses tympans. Alors que le délicieux son mourrait dans sa gorge, Inko dégagea l'une de ses mains, toujours scellées dans la poigne délicate d'Izuku, et la dirigea vers la joue droite de ce dernier. De ses doigts, elle effleura la surface tachetée, avant d'aller jouer avec quelques mèches verdâtres.

— Izuku... Prononça-t-elle doucement en continuant ses caresses. « Lorsqu'il s'agit de toi, on ne pourra jamais parler de "sacrifice". Tu es mon fils et rien ne me rend plus heureuse que m'occuper de toi. » Ses paumes quittèrent le contact du plus jeune et elles se reposèrent sur ses cuisses. « Je sais que tu as quitté la capitale en partie à cause de moi... »

— Non c'est-

— Mon chéri je ne suis pas stupide. Interrompit-elle. « J'avais bien compris depuis longtemps que tu cherchais à te responsabiliser rapidement pour alléger "mon fardeau" ». Les propos de la quinquagénaire désarçonnèrent sa progéniture, dont les actions avaient été mises à nues. Néanmoins, la douceur dans sa voix pouvait indiquer à Izuku que ses répliques ne constituaient en rien des reproches. « Je sais que tu as vite quitté la maison parce que tu espérais que je puisse trouver un partenaire et recommencer ma vie, sans avoir à m'inquiéter pour toi. Et je te jure que j'ai vraiment essayé de le faire... Je suis allé à des rendez-vous et j'ai fréquenté du monde, mais je crois que tout ça n'est plus fait pour moi. »

Le puériculteur voulu répondre, mais il se ravisa. Se contentant de décrypter les mots de sa génitrice. Dans un premier temps, il était étonné qu'elle soit aussi disposée à parler de tout cela, alors qu'auparavant, elle se serait juste contenter de tout garder pour elle. Tandis que dans le second, il se sentait terriblement stupide. Quelle idiotie d'avoir pensé que le bonheur de sa mère se trouvait inévitablement dans l'entretien d'une relation amoureuse. Quelle présomption de croire qu'il savait mieux que quiconque ce dont elle avait besoin.

Il était le premier à refuser qu'on décide et qu'on pense à sa place, pourtant, c'est ce qu'il avait toujours fait pour sa mère.

— Est-ce que... Submergé par une montagne de mots, il peinait à formuler ses questions. « Ton état... C'était à cause de tout ça ? » Demanda-t-il enfin.
Sa mère réfléchit un instant puis expliqua sans grande hésitation.

— En partie. Tu sais, plus les années passaient et plus ça me déboussolait que tu sois aussi autonome. Je n'étais pas préparée à la solitude, donc lorsque tu es parti, j'ai vraiment stressé. Je me suis dit "ça y est, je vais finir mes jours toute seule". C'est à cause de ça que je m'occupais autant... J'ai essayé de m'adapter à cette vie, mais tout ce que j'ai réussi à faire, c'est la fuir. Il faut croire que tout finit par nous rattraper...

Un sourire apaisé se dessina sur son visage, tandis qu'elle poursuivait.

« Maintenant, je ne veux plus nier la réalité. Je veux recommencer à zéro et prendre bien soin de moi. Il faut que j'accepte que tu as déjà grandi et que tu n'as plus autant besoin de moi qu'avant. Peut-être que j'arriverai même à trouver des points positifs à cette nouvelle situation, mais ça doit se faire petit à petit. »

— C'est la première fois que tu me parles de toi et que tu me dis vraiment ce que penses. Rétorqua Izuku après avoir écouté sagement sa mère.

En effet, la femme qu'il connaissait autrefois était douce, travailleuse et compréhensive. Malgré toutes les difficultés rencontrées, elle ne se plaignait jamais. Au contraire, elle répondait toujours présent lorsqu'il s'agissait d'écouter les gémissements de son entourage. Même devant Izuku cela demeurait ainsi.
Seulement, ce dernier n'avait guère besoin de loupe pour déceler ses difficultés. C'est pour cela qu'il avait toujours réfléchi à un moyen de l'alléger, de l'aider et de la protéger.

Mais l'heure n'était plus aux déductions. Le dialogue devait reprendre sa place légitime. Grâce à sa thérapie, la patiente devenait plus bavarde sur ses sentiments et Izuku devait suivre son exemple pour que, plus jamais, des postulats désastreux ne germent dans son esprit vif.

« Dans ce cas, c'est d'accord. Si tu le veux vraiment, alors on va faire les démarches ensembles pour que tu puisses t'installer à Sapporo. »

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant