♡CHAPITRE 53♡

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Aussitôt le programme expliqué ainsi que le reste de la visite terminée, les amoureux avaient pris place sur leur couchette, savourant les délicieux encas spécialement confectionnés par le rouge. Ils étaient accompagnés de verres de rosé bon marché, alors que la minie enceinte Bluetooth d'Eijiro diffusait une playlist composée de mélodies aux paroles aussi mielleuses les unes que les autres.
Habituellement, les slows et les chansons d'amour ne faisaient pas partie des genres favoris d'Izuku. S'il devait choisir parmi plusieurs styles de musique, les chansons pop bien joyeuses, les ballades aussi vieilles que lui-même et les titres dont les textes transpiraient la mélancolie, feraient indéniablement partie des heureux élus.
Néanmoins, le fait qu'il n'était pas très friand de chansons à l'eau de rose n'empêchait guère son thorax de se réchauffer à chaque mot doux bien placé. En fin de compte, aux côtés de l'homme qu'il aimait, il semblerait que ce genre de détails ne comptaient plus. Tout avait un goût nouveau, une saveur différente, remis à jour et agrémentés par l'ocytocine parcourant son sang.

Enfin repu, Izuku posa son verre sur le sol, avant de s'allonger sur le flanc pour observer le visage du plus jeune d'un nouvel angle. Ce visage qu'il connaissait déjà par cœur, mais dont il découvrait les nouvelles subtilités chaque jour, le charmant un peu plus. Son organe vital fit une nouvelle embardée, alors qu'il prenait en même temps conscience de l'ampleur de son enlisement. Savoir que l'on aimait, mais aussi que l'on était, à ce point, dépendant d'une personne était autant terrifiant que grisant.

Après un onigiri* et un dernier rouleau de printemps* engouffré, Eijiro imita son aîné. Il se laissa aller sur leur matelas de fortune et observa, à son tour, son vis-à-vis qui semblait bien perdu dans sa contemplation. Tous les deux se retrouvèrent à se couver du regard, dans un silence seulement perturbé par les déclarations d'amour chantonnées en fond. Izuku passa sa main dans la chevelure lisse de l'homme en face de lui. Il observa les mèches, pourtant en bonne santé, qui perdaient de leur carmin sur les racines, au profit de leur couleur naturelle ; les caressa de toute leur longueur jusqu'à l'arrivée de ses doigts dans le cou de son partenaire, avant de remonter vers sa joue pour la caresser lentement.

— J'adore passer du temps comme ça avec toi. J'aimerais que ça ne s'arrête pas. Déclara doucement Eijiro pour de ne pas briser l'instant.

Ce genre de phrases accrocheuses aussi était devenu le quotidien d'Izuku. Elles parsemaient ses matins et ses soirées, s'insinuant au plus profond de lui pour mieux détruire les faibles remparts qu'il s'était construit. Sa tête lui rappelait sans cesse qu'ils ne connaissaient que trop bien cette phase, que ce genre de moments n'étaient jamais éternels dans leurs couples, mais son cœur venait y mettre du sien en suggérant que cela le serait peut-être désormais. Et juste pour cette fois, il voulait encore faire confiance à cet organe qui le maintenait en vie.

— Moi aussi. Répondit-il simplement, tout en continuant ses caresses.

— Izuku ? Appela Eijiro après quelques secondes silencieuses.

— Hum ?

— Quand commenceras-tu à être totalement sincère avec moi ?

Pris de court, le puériculteur mit fin à ses caresses pour mieux lire l'expression de son petit ami. Ses sourcils étaient légèrement froncés, accentuant sa ride du lion déjà apparente en temps normal et soulignant son sérieux. Le vert tenta de mesurer la portée d'une question comme celle-ci, mais Eijiro se rétracta aussitôt qu'un air de réflexion s'afficha sur le visage tacheté.

« Ah, Désolé ! Je ne voulais pas que ça sonne comme ça ! »
Dit-il, paniqué en retenant d'un geste hâtif la main inactive contre sa joue, de peur qu'elle ne se dérobe.
« Je ne voulais pas que ça sonne comme un reproche ! » Continua-t-il. Il entrelaça ses doigts à ceux d'Izuku puis poursuivit.

« En fait, depuis le début de notre relation, et même bien avant, j'ai remarqué que tu te retenais de dire ou de faire certaines choses en ma présence. C'est comme si... Tu réfléchissais à chacun de tes actes ou à chacune de tes paroles pour les accorder avec les miennes... »

Il fit une petite pause pour reprendre son souffle, mais surtout dans le but d'observer la réaction d'Izuku. Il ne voulait aucunement que ce dernier se sente froissé par ses propos. Et, à en juger par sa mine attentive, il en conclut que ce n'était pas totalement le cas.

« Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour te parler de sincérité, mais c'est justement pour ça que je le fais : pour que cette dynamique change entre nous. Je veux que l'on communique mieux, que tu sois assez à l'aise et en confiance avec moi pour me dire tout ce que tu penses et ressens véritablement. »

Il resserra sa prise, puis retira leurs mains soudées de son visage, avant de les placer sur les couvertures, entre leurs deux corps.

« J'essaierai de faire pareil de mon côté alors s'il-te-plaît, pourrais-tu être plus franc avec moi ? »



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* L'onigiri est une préparation culinaire japonaise consistant en une boulette de riz, généralement enveloppée d'une algue nori (plusieurs espèces d'algues rouges comestibles changeant de couleur une fois séchées).

Source : Wikipedia

* Le rouleau de printemps est un met que l'on retrouve dans la cuisine de l'Asie de l'est et du sud-est. Consommé en apéritif ou en entrée, il consiste en une garniture composée de vermicelles et de legumes frais, enroulée dans une feuille de riz crue. La garniture peut être souvent déclinée en plusieurs variétés (à la farce de porc, de boeuf ou de crevettes etc...).

Source : www.quitoque.fr

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUDonde viven las historias. Descúbrelo ahora