♡CHAPITRE 28♡

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Prendre conscience de l’étendue de l'amour d'Izuku pour lui, fit pâlir Eijiro d’appréhension. Il n’avait jamais douté de tous les compromis que son petit-ami faisait pour lui, mais plus ça allait et plus il se disait que toute cette histoire finirait mal. Et il était évident que le vert y laisserait plus que des plumes. Jusqu'où pourrait-il s’aventurer, pour leur assurer un futur à deux ? Est-ce qu’il ne voyait pas que son amour rampait dangereusement vers une passion ardente qui allait le consumer ? 

Eijiro soupira une unième fois et observa les ombres lumineuses, dansantes sur le plafond, créées par les mouvements du rideau qui filtrait la lumière de la ville. 

— Et tu continues toujours de me vouloir à tes côtés… Le rouge avait envie de crier à Izuku de fuir, d'écouter la personne d’expérience qu’il était et de s'en aller avant le point de non-retour, mais il ne put le faire. Car une partie de son être était heureuse de l’acharnement du vert. Son ego était flatté qu'on se batte autant pour lui et, rien que pour conserver cette sensation de bien-être, il voulait qu'Izuku reste auprès de lui. 
« D’après toi… Jusqu’où on ira toi et moi ? ». Son interlocuteur releva la tête pour détailler le profil faiblement éclairé d'Eijiro. Il chercha à tâtons sa main gauche, puis la tint fermement de ses dix doigts.

— Jusque-là où il faudra. Le silence se réinfiltra et Eijiro ferma les yeux pour profiter de la douce chaleur des paumes de l’homme à côté de lui. Elle se répandait dans tout son être comme un agréable feu de cheminée lors d'un mois rudement hivernal. 

— Tu sais… Commença le rouge, quelques minutes après. « Ce jour-là, je venais d’apprendre qu’il s’était fiancé. Ça n’aurait rien dû me faire, mais... J’ai quand même ressenti un petit pincement. Je me suis trouvé si pathétique… Lui, il continuait sa vie alors que moi… » La gorge serrée, Eijiro se stoppa. Ses prochains mots risquaient d’être accompagné de geignements et il ne voulait en aucun cas qu'Izuku soit témoin de ce spectacle honteux. Lui qui avait déjà tellement pris sur lui pour le soutenir. 

Sentant ses barrières faiblir, Eijiro enjamba son petit-ami, d'un mouvement rapide, et l'emprisonna entre ses quatre membres. Il se détourna de ce regard émeraude qui semblait toujours le sonder et enfouit le haut de sa tête dans l’épaule droite d'Izuku et bloqua fermement  ses yeux contre le tissu du pyjama. « Et pourtant, c’est moi qui suis parti, c’est moi qui ai décidé de commencer une nouvelle vie… » Tenta-t-il d’articuler, d’une voix légèrement brisée. 

Izuku sentit la chemise de son pyjama s'humidifier et passa ses mains dans le dos de son petit-ami pour le consoler. 

— Tu n’as pas besoin de faire la course Eiji… Tout le monde a son propre rythme. Dit-il d’une voix pleine de douceur en continuant ses caresses. 

— Je sais… Répondit l'autre faiblement. « Mais j'en ai marre de vivre constamment dans le passé… Je t’entraîne dans tout ça alors que tu mérites tellement mieux. » Izuku serra un peu plus fortement le corps tremblotant dans ses bras et déposa un baiser sur le crâne qui cherchait à ne faire qu'un avec son épaule. 

— Mais pour moi il n'y a pas mieux que toi. Souffla-t-il alors la voix empreinte d'émotion. Les tremblements se firent plus perceptibles pour celui du haut et le vert mit tout en œuvre pour ne pas succomber. Ses glandes lacrymales avaient déjà déversé tout leur contenu la veille, ainsi il n'était pas prêt à retenter l'expérience. Ils ne ressembleraient à rien en pleurant tous les deux enlacés dans le noir. Ou peut-être que si, il connaissait bien une personne qui, en regardant cette scène, aurait été heureux de chercher, dans tout son vocabulaire, des mots péjoratifs pour les qualifier. 

Remis de ses émotions, Eijiro se détacha faiblement et fit face au regard brillant d'émotions de son petit-ami. Ce dernier dirigea une main, auparavant sur son dos, vers sa joue et la caressa du pouce. Le rouge y répondit en penchant légèrement la tête pour accentuer le contact, le tout en fermant les yeux. 

— Tu es un idiot. Non, en fait on est deux idiots. Un couple de parfaits idiots. Commenta Eijiro après avoir calmé sa respiration, auparavant saccadée. « Je suis désolé d’être aussi con et de te faire du mal. J’essayerai de faire mieux dorénavant. ». Dans un profond soupir, il rouvrit les yeux et prit Izuku dans ses bras. Un avant-bras autour de son cou et un autre faisant le tour du bas de son dos, il emprisonna son petit-ami dans une chaude étreinte regorgeant de culpabilité. « Je serai plus attentif et je te traiterai mieux. » Chuchota-t-il, la tête enfouit dans le cou du vert. 

Izuku ne se fit pas prier pour resserrer, à son tour, ses bras autour du dos courbé son amoureux. Ses émotions au bord de l’implosion, il s’autorisa à verser une seule petite larme, qui se fraya un chemin jusqu’à l’épaule nue d'Eijiro, en réponse à celles que celui-ci avait avaient déposé sur la sienne plus tôt. 

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant