♡CHAPITRE 37♡

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Les rassurants  effluves qui enveloppaient toujours les vêtements de sa mère avaient été remplacés par le parfum fade et neutre des détergents et des substances médicamenteuses. Plus il plongeait son nez dans le cardigan rose clair, plus cela l’éloignait de ce qu'il avait toujours connu. Fort heureusement, les caresses répétitives d’Inko dans ses mèches verdâtres atténuaient cette désagréable sensation.

Se rappelant qu’ils n’étaient pas seuls dans la pièce, Izuku se retira, à contre cœur, de l’étreinte chaude pour prendre place sur la chaise à proximité du lit de la patiente. Cette dernière paraissait rayonner de bonheur, les yeux remplis d'amour et couvant son petit. Il lui sourit chaleureusement et prit sa main, rendue calleuse par les travaux quotidiens, pour y déposer un baiser.

— Si on ne connaissait pas le contexte, on pourrait presque croire que vous êtes amoureux. Interrompit Mitsuki Bakugo. « Katsuki, tu devrais en prendre de la graine, regarde comment Izuku est si attentionné avec sa mère. »

— Ça y est c’est parti. Désespéra l'intéressé.

Habitués aux paroles sans freins de la blonde quinquagénaire, les deux verts n’en fut guère offusqués et rirent même de bon cœur. 

— J’ai bien le droit de profiter de mon fils non ? Ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu en vrai. Et dire que je pensais simplement essayer de faire un appel vidéo pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, maintenant, on peut le fêter tous ensemble. 

La joie de la petite femme ébranla le cœur de toutes les personnes présentes dans la pièce. Si son regard n’était pas obnubilé par les traits de sa progéniture, il n’aurait sûrement pas raté les subtiles expressions tendres qu’arboraient les deux Bakugo.

— Bon Katsuki et moi allons chercher des boissons pour fêter ça. Aussitôt dit, aussitôt fait. La mère entraîna le fils sans même penser à prendre les commandes des Midoriya. L’un n’y fit pas attention, tandis que l’autre comprit parfaitement qu’ils s’étaient éclipsés pour leur laisser un peu d’intimité. Mitsuki n’était certainement pas une personne sans-gêne. Elle savait parfaitement lorsqu’il était préférable de faire profil bas ou non. 

— Tu as fait un bon voyage. Demanda celle à qui on rendait visite, une fois la porte close. 

— Tu m'as déjà posé cette question maman. Se moqua Izuku « Et je t’ai répondu que oui j’ai fait un bon voyage. » 

Grâce à leur ressemblance frappante, personne ne pouvait douter de leur lien de parenté. À l’image de son fils, Inko possédait ce regard aux mille nuances de vert et cette chevelure verte foncée si caractéristique.
Leurs sourcils étaient peu fournis et leurs visages avaient la même forme ronde. 
Cependant, pour marquer une différence, les cheveux de la maman restaient naturellement lisses ; sa figure, ainsi que son corps ne se trouvaient pas jonchés de milliers de taches de rousseur ; et sa carnation semblait un petit peu plus foncée.

— Désolée, c’est juste que tu as tellement de cernes... Ça se voit que tu manques de sommeil. 

— Ne t’inquiète pas maman. Quelques heures sans dormir ne me tueront pas. Et puis je pourrais toujours me reposer une fois rentrer. À l'évocation de son départ, l'expression de la plus vielle se rembrunie. 

— Alors tu es vraiment ici pour une seule journée hein ? C’est si court... 

— Je sais… Mais ce n’est que partie remise, j’ai prévu de prendre des véritables congés pour les fêtes de fin d’année alors on pourra passer tout un mois, voire deux, ensemble. 

— Oui ça sera bien… À la mine d'Inko, on pouvait facilement déceler qu'elle n'était pas particulièrement satisfaite de cet arrangement. Et comment la blâmer. Izuku ne pouvait prendre de véritables congés que tous les deux ans au moins. Ce qui signifiait qu'après les prochaines fêtes, il faudrait encore attendre des années avant de pouvoir profiter proprement une nouvelle fois de sa présence.
« Izuku... tu n’as jamais pensé à revenir ici ? Auprès de ta famille, auprès de moi ? »

Bien qu'il l'avait vu venir, le visiteur s'étonna que le sujet soit abordé si vite. Cette question revenait systématiquement à chacun de ses arrêts à la capitale

— Maman… Soupira-t-il, las de répéter les mêmes arguments. « On en a déjà parlé… De nos jours, c’est difficile de trouver du travail en tant que puériculteur. Même ma place à Sapporo, je l’ai eu parce que mon directeur de stage avait glissé un mot pour moi. Je ne suis pas dans une position assez stable pour jouer les fines bouches avec ce qu'on me donne. »

— Si c’est ça alors je pourrais toujours chercher un emploi dans ta ville et y emménager. Comme ça, on sera plus proche l’un de l’autre. Qu’est-ce que tu en penses ?

Le puériculteur fut pris de court. Il n'avait jamais pensé à cette option, car la femme en face de lui ne semblait pas être le genre de personne capable de commencer une nouvelle vie dans une autre préfecture, loin de tout ce qu'elle avait toujours connu. Cependant, il s'avérait que les données avaient changé et que dorénavant, sa mère ne reculerait devant rien pour être à ses côtés. 

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now