Protège-moi - T.1 Pleine lune [Terminé]

Chapitre 16.3

Avant d'avoir pu interpréter le sens de ses paroles, une main brusque me saisit par la ceinture et me propulsa vers l'ouverture avant que j'aie eu le temps de dire ouf. Je lâchais un cri de frayeur en voyant le vide s'ouvrir devant moi.

Je vais te tuer Sheren, pensais-je avant de fermer les yeux. La chute libre et bientôt le choc avec le sol, inévitable.

Sauf qu'il n'eut pas lieu. Quelque chose me réceptionna, ou plutôt quelqu'un. Des bras solides m'attrapèrent et j'entendis son soupir de soulagement avant même de croiser son regard. Arenht. J'expirais à mon tour. Il me fit descendre le long de son torse, douce torture à laquelle il me soumettait sans le savoir, puis mes pieds touchèrent le sol sans qu'il me lâche pour autant. Heureusement, car la tête me tournait. Ce n'était pas tous les jours que je me faisais jeter d'un immeuble, sans parler de tomber littéralement dans les bras de celui sur lequel je fantasmais. Par réflexe j'avais posé mes mains sur son torse. J'avais une conscience aigüe de son corps, de son souffle juste au-dessus de moi. Au moins mon trouble pouvait être mis sur le compte de la chute surprise. Ses mains autour de ma taille... Je fermais un instant les yeux pour reprendre mes esprits.

— Eh! c'est bon ? T'as récupéré le colis ?

Le colis ? Sérieusement ! Nous levâmes la tête dans un bel ensemble pour découvrir le visage hilare de ce traître.

— Je vais te tuer Sheren, criais-je à voix haute cette fois.

— Apparemment oui, ajouta-t-il en ignorant ma menace. Je te la laisse mon pote, je termine le ménage.

— Ne traîne pas, se contenta de dire Arenht.

Si je me fiais à son air tendu, nous étions encore potentiellement des cibles. Sa bouche esquissa un demi-sourire alors qu'il se détachait de moi. J'en frissonnais, m'entourant de mes bras pour pallier la chaleur de ses bras.

— Désolé pour ça.

— Bonne réception en tout cas, le félicitais-je pour cacher mon trouble.

— Des années d'entraînement, répliqua-t-il en clignant de l'œil.

Il allait me tuer à petit feu à être aussi sexy.

Sheren ne tarda pas à redescendre, un grand sourire accroché aux lèvres. Celui-ci sembla s'élargir sous mon regard furieux. Je marmonnais qu'il ne perdait rien pour attendre. Il nous apprit que rien d'intéressant ne restait dans ce tas de débris. Rien d'exploitable pour Yorsha compris-je. La seule information utile de notre petite virée fut d'apprendre que la surveillance était toujours effective, donc une base qu'ils se gardaient sous le coude.