Cause à effet

By Emirdzae

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En tant qu'homme, lorsqu'on est jeune et irréfléchi, mais surtout sans repère masculin, ça arrive que l'on pr... More

● Pourquoi
● Présentation
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By Emirdzae

- Moi : Wah qu'est-ce tu fais ici ?
- Kamilia : Zyam m'a prévenu donc j'ai voulu venir.
- Moi : Ah ça me fait zizir que tu ne m'aies pas oublié.
- Kamilia : C'est plutôt toi qui m'as oublié. Je t'avais demandé de me rappeler à ta sortie de prison.
- Moi : wAllah j'allais le faire, mais j'ai eu pas mal de choses à faire entre temps.
- Kamilia : Il a fallu qu'il t'arrive ça pour qu'on puisse se revoir.
- Moi : Eh ouais c'est les choses de la vie ma sœur. Sinon ça va toi ?
- Kamilia : C'est à toi qu'il faut demander ça akhi. Moi alhamdulillah.
- Moi : Ouais moi aussi alhamdulillah. C'est qu'une passe, ça va le faire.
- Kamilia : Je suis très attristée pour toi Emir. Tu es une personne formidable avec un très beau fond mais malheureusement tu as trop pris de mauvaises décisions dans ta vie qui t'on pousser à être ce que tu es aujourd'hui, mais maintenant je suis là et comme je t'avais dit au parloir je ne te lâcherais pas.
- Moi : C'est-à-dire ?
- Kamilia : Certes on ne se voyait plus vraiment mais on restait tout de même en contact, tu m'as souvent fait part de ce qui t'arrivait et j'ai très bien compris que tout ça c'était à cause de tes fréquentations et je compte changer ça.

Depuis le jour où je l'avais connu on était resté en contact par message et appel. Nos échanges étaient vraiment très réguliers, elle me faisait part de ce qu'elle vivait et je lui faisais part de moi ce que je vivais. Donc bien entendu je ne lui disais pas tout, du coup elle n'était pas au courant que j'étais père de famille.

Je lui faisais plus part des problèmes liés à la drogue, c'est-à-dire les problèmes que j'avais avec les gens à qui je vendais ou avec qui je vendais, ou bien même les états dans lesquels je me retrouvais après en avoir énormément consommer, ou quand il était arrivé quelque chose à la cité, ou à un de mes frères. Je me confiais seulement sur ça.

- Moi : Carrément, zahma t'es chargé d'une mission.
- Kamilia : Oui on peut dire ça. Je me la suis donnée moi-même cette mission.
- Moi : Laisse ukhty. Tu ne pourras rien y faire, le déclic c'est dans la tête.
- Kamilia : Je vais faire quelque chose, et même ils vont faire quelque chose.
- Moi : Qui ça ?
- Kamilia : Mon frère Heusny et ses deux khey Marwan et Wassim, puis Nouredy un homme que tu vas apprécier.
- Moi : Ça ne changera pas le fait qu'un changement pour pouvoir le débuter il faut avoir le déclic.
- Kamilia : Ça prendra du temps mais tu l'auras.
- Moi : Ouais si tu le dis.
- Kamilia : Tu vas ressortir tes beaux qamis et tes muscs de Dubaï que ton père te ramène à chaque fois et que tu enfouis au fond de ton placard, tu vas déserter le bas des blocs et lâcher les mauvaises fréquentations. Tous les soirs tu seras à la Mosquée avec Heusny, Nouredy et les autres in shâ Allah. C'est bon akhi ?
- Moi : Jamais ! Jamais j'irais salir un endroit tel que celui-ci. Trop sale pour pouvoir ne serait-ce que la regarder de loin.
- Kamilia : Le changement c'est maintenant Emir, et ils vont t'épauler.
- Moi : Mais non guette comment je suis sale. Même pas je les suivrais pour y rentrer.
- Kamilia : C'est sûrement trop d'un coup ce que je suis en train de te demander Emir, mais on prendra notre temps. Ce que je veux c'est qu'à la fin tu regrettes tout ce que tu as pu faire et que tu te repentes sincèrement avec la ferme intention de ne plus recommencer.
- Moi : Hum in shâ Allah.
- Kamilia : Je veux ton bien ya akhi. Je me suis donné comme objectif de te faire arrêter tout ça et par l'aide d'Allah j'y arriverais... In shâ Allah.
- Moi : Allah 7afdak ukhty.
- Kamilia : Allah sahel 3lik Emir. Il faut que tu te mettes en tête qu'on a la chance d'être né de parents muslim, qui plus est, parlent l'arabe donc qui ont pu nous l'enseigner dès notre plus jeune âge et l'arabe c'est la base pour la compréhension de la religion et du Quran. Tu as la chance de savoir tout ça et de connaître énormément de cette religion et je trouve que c'est vraiment un gâchis de ne pas l'exploiter et d'en apprendre d'avantage.
- Moi : Je peux très rapidement reprendre.
- Kamilia : Mais c'est pour ça que je trouve que c'est du gâchis. Tu as perdu tellement de temps à t'enfoncer dans ce milieu dangereux alors que tu aurais pu t'épanouir dans le droit chemin. Tu as tout pour pouvoir le faire. Tu sais le récité, tu le fais en plus, tu sais faire la salah etc. Ça c'est tous des choses que tu faisais avant et que tu as subitement arrêté pour te tourner vers du sale et je trouve ça dommage.
- Moi : In shâ Allah le déclic finira par venir. Plus je passerais de temps avec eux et plus ça m'encouragera à stopper le sale pour le sah. In shâ Allah.
- Kamilia : in shâ Allah. Là quand tu sortiras de l'hôpital, attend toi à les voir tous les jours. Je te jure ils te lâcheront pas une seule seconde, et ça, ce seront des bons frères. Là tu pourras dire ce sont mes frères de religion. Pas tes frérots qui fument en bas des blocs, non ça c'est des demi-frérots, là je t'ai trouvé des vrais frères.
-Moi : J'attends de voir ça. Repasse demain juste avec un frère pour commencer.
- Kamilia : Demain je viendrais avec Nouredy in shâ Allah.

Je prenais plaisir à parler avec elle et j'écoutais vraiment ce qu'elle me disait malgré que je ne savais pas vraiment ce que ça allait donner par la suite. Sûrement que ça n'allait absolument rien changer, ou au contraire que ça allait tout me faire stopper petit à petit, ou encore même que ça allait juste m'apaiser sur quelques points, mais sans plus.

Malgré tout je m'étais laissé faire parce qu'à ce stade ça n'engageait absolument rien. Dans un premier temps j'allais simplement parler avec eux et faire plus ou moins connaissance, dans ma tête je le voyais comme ça. Puis je ne doutais pas que c'était des bonnes personnes parce que Kamilia est une très bonne personne qui est bien entouré.

On n'avait continué à parler sur certaines choses mais plus particulièrement de ça, parce que c'était sa principal occupation après avoir pris des nouvelles de mon état. Finalement elle était partie et elle m'avait confirmé que le lendemain elle serait là avec Nouredy, je le prenais très bien, même quand elle forçait sur le sujet.

J'avais passé la fin d'après-midi avec Ines et le petit à l'arrière de l'hôpital et finalement j'étais remonté. Le lendemain c'était la même routine depuis que j'avais été admis aux urgences. Je passais la journée avec les proches qui venaient me rendre visites, ainsi que les différents médecins et infirmiers et dans l'après-midi Kamilia était venue avec Nouredy.

Ma shâ Allah, la douceur qu'il y avait sur le visage de ce frère, c'était affolant. Rien qu'en le regardant on voyait que c'était une personne vraiment très douce et respectueuse et je m'étais vraiment pas trompé sur lui. Ça m'avait fait bizarre d'être en contact avec un tel homme, moi qui ne côtoyais que des gens qui vivaient pour le sale.

Je n'avais pas été impressionner, mais plutôt gêner, parce qu'il n'avait pas hésité à me prendre dans ses bras, à me tapoter l'épaule et à m'appeler akhi alors que j'étais tout sauf un frère de religion pour lui. J'étais loin de tout ça, mais il cherchait à me mettre à l'aise pour pouvoir mieux s'entretenir par la suite par rapport à tout ça.

On n'avait passé notre temps à parler de différentes choses, sans parler du vrai sujet. Entre temps il y avait d'autres khey qui étaient venus me voir donc au final on n'avait passé la journée tous ensemble et au moment où Kamilia et Nouredy allaient partir, Nouredy s'était rapprocher de moi et il m'avait dit «Akhi je passerais tout seul demain in shâ Allah, pour qu'on parle ensemble, d'homme à homme.»

J'attendais, j'attendais tout simplement de voir ce que ça allait donner parce que malgré que j'avais eu une bonne première impression de ce frère ça ne voulait pas dire que ça allait coller entre nous par la suite. Je le prenais plutôt bien les initiatives qu'ils avaient envers moi, mais ça allait peut-être finir par me brusquer.

J'avais passé ma soirée en appel et le lendemain j'avais attendu la venue de Nouredy. Il était venu dans l'après-midi, on était descendu pour se posé à l'arrière de l'hôpital parce que je n'avais pas eu envie que des meufs de la cité arrivent et que le frère soit face à elles. On s'était posé à deux, à l'écart des gens.

Je n'avais rien dit, j'avais attendu qu'il entame le sujet parce qu'en sah moi je ne savais pas réellement comment ils voulaient procéder tous ensemble. Il n'avait pas perdu de temps, il avait directement enchaîné sur le sujet, mais malgré tout en restant vraiment prudent sur ses mots et à la façon qu'il avait de parler.

- Nouredy : T'es mon frère, vrai ou pas ?
- Moi : Je ne sais pas.
- Nouredy : Moi je te le dis. T'es mon frère et j'en doute pas, t'es une bonne personne et ça j'en doute pas non plus. Tu as juste pris un chemin qui n'était pas celui de la réussite.
- Moi : Ouais ça c'est clair, j'en ai conscience.
- Nouredy : J'aime ça, le fait que tu ais conscience c'est déjà énorme. Tu assumes tes erreurs ?
- Moi : Entièrement, j'assume ce que j'ai pu faire et je ne le nie absolument pas.
- Nouredy : J'aime vraiment ça. Les gens qui savent reconnaître leurs erreurs c'est énorme, et il y en a très peu qui sont comme ça.
- Moi : J'assume entièrement le gars égaré que je suis.
- Nouredy : On va changer ça akhi. Je ne dis pas que je suis LA personne qui va réussir à te faire changer, parce qu'un changement tout d'abord c'est dans la tête et surtout dans le gelb que ça débute, et il faut surtout que la personne concerner soit prête au fond d'elle pour que ça fonctionne. Je ne serais qu'une cause par la grâce d'Allah, si les choses changent.
- Moi : Exactement, c'est ce que j'essayais d'expliquer à Kamilia hier. Je ne refuse absolument pas ce que vous êtes en train de faire pour moi actuellement, je vous en remercie même mais il faut rester réaliste et penser au fait que belek il n'y aura aucun changement ou alors très peu.
- Nouredy : Les frères et moi-même on en est très conscient de ça, mais ce n'est pas ce qui va nous arrêter. On prendra le temps qu'il faudra sans pour autant s'éterniser sur chaque étape.
- Moi : In shâ Allah. Ça me va moi, vous êtes calés sur le sujet et vous avez l'air d'avoir l'habitude donc on va dire que je vais me laisser porter.
- Nouredy : On fera tout pour que tu arrives à oublier ces choses et à te concentrer sur le sah. On l'a fait avec plus d'une personne donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne pas avec toi akhi. In shâ Allah ça le fera.
- Moi : Ouais je vois.
- Nouredy : Je ne doute pas que tu es quelqu'un de bien wAllah, tu es une bonne personne. On a réussi à faire changer des gens par la grâce d'Allah, qui étaient dans le même cas que toi, des frères qui disaient que jamais ils pourraient changer et depuis ils sont là avec nous.
-Moi : Ma shâ Allah, ils avaient eu le déclic au fond d'eux.
-Nouredy : On a aussi échoué avec certains. On se donnait beaucoup plus pour eux, on y allait à fond mais malheureusement ils nous ont échapper.
- Moi : Ouais bah c'est ça hein, si au fond de soit on a pas le déclic ça n'aboutira pas à heja de bon.
- Nouredy : Ouais pour commencer déjà, mais tu sais akhi il y en a ils nous mettaient des bâtons dans les roues.
-Moi : Des gens que vous essayez de résonner ?
- Nouredy : En partie oui, mais surtout des gars qui prenaient à part les frères à la sortie des Mosquées et qui leurs mettaient en tête des choses de fou et malheureusement ces frères nous ont quittés
-Moi : Ah ouais je vois. Vous y êtes pour rien wAllah, vous pouvez pas avoir l'œil partout. Vous aviez fait de votre mieux.
-Nouredy : Malheureusement, on essaye de se surpasser pour les autres frères afin qu'ils restent sur le bon chemin.
- Moi : Ma shâ Allah. Vous avez une Mosquée où vous allez à chaque fois ?
-Nouredy : On va à celle du quartier mais on tourne un peu partout afin d'en trouver une bien, mais wAllahi akhi je te cache pas que c'est dur. Il n'y a que de la discorde dans toutes celles où on va.
-Moi : Ouais j'imagine surtout dans celle-ci. On entend les échos et c'est chaud.
-Nouredy : A'oudou billah. Ga3 on essaye de trouver un endroit pour pouvoir s'installer et se faire notre propre salle de salah parce qu'il y a de quoi devenir mahboul, 3ajib.

Au début il avait beaucoup plus parler de ce qu'ils faisaient avec les frères, ce que ça avait changé sur certains, autant en bien qu'en mal. Il m'avait fait part de beaucoup de choses et il me mettait un peu plus dedans, plus les minutes passaient. Il y allait vraiment en léger, ça c'était vu qu'il avait clairement l'habitude de faire ça.

- Nouredy : Smehli si ça te brusque akhi mais moi je voudrais savoir ce qui t'as pousser à toucher à la drogue et à faire tout ce que t'as pu faire depuis ces dernières années, bien que je sache pas réellement ce que t'as pu faire.
- Moi : Il y a des choses que j'ai vécu avec ma famille auparavant mais dont je ne parlerais jamais, mais bon je ne peux pas dire que c'est ça qui a eu un impact sur ce que je suis actuellement. Ce que j'ai pu vivre auparavant ça m'avait juste renfermé sur moi-même, jusqu'à en devenir limite muet. Il y avait eu différentes choses par ci par là mais encore une fois ça m'étonnerait que ce soit ça qui met vraiment fait basculer. Après en deux milles cinq j'ai perdu mon frère, pas un frérot de quartier, non, ma chair, mon frère de même sang. Suite à ça j'avais énormément changé, enfin en soit j'étais resté le même, un gars très réservé qui se faisait rarement voir, mais j'avais été nourris par la haine, la haine d'avoir perdu mon frère donc forcément j'étais devenu légèrement violent autant dans mes paroles que mes gestes. Plus le temps passait et plus ça ne s'arrangeait pas. wAllah Nouredy j'ai tellement honte de ce que j'ai pu faire à seulement quinze-seize ans. J'ai fait choses impensables, des choses que je ne pourrais jamais dire, pas même à mes frérots de toujours. A chaque fois que l'on me dit «Vas-y parle avec moi, dis-moi des choses sur toi, dis-moi comment tu étais avant. Est-ce que tu as toujours été comme ça ?» Je fais croire que j'étais quelqu'un de bien mais wAllah j'ai honte de ce que j'étais. C'est plus particulièrement vers seize ans que ça à claquer dans ma tête.
- Nouredy : Tu ne veux pas dire ? Je le comprendrais.
- Moi : Non je n'ai pas envie d'en parler. Tu vois je ne le montre pas mais wAllah ça m'affecte vraiment en sah, parce que quand j'y repense je me dis mais comment j'ai pu faire ces choses quoi. Les flashs ils reviennent et je me dis c'est impossible que ce soit toi Emir, petit jeune de quinze ans qui a fait ces choses-là.
- Nouredy : Mais quand tu faisais ces choses-là, tu étais seul ?
- Moi : J'étais avec des connaissances de longue date. On était en maternelle ensemble donc tu imagines bien que ça remonte à loin. C'était des gitans qui avaient l'habitude de bouger partout donc on s'était perdus de vue à un bout d'un moment, et du coup à cette époque ils étaient revenus dans le 19ème et là zeh c'était partie en klawi dans mon crâne.
- Nouredy : C'est un peu confus dans ma tête parce que tu me dis pas tout, mais je le comprends qu'il y a des choses que tu veux garder pour toi. Donc à ce que je comprends c'est vers cet âge-là que tu as commencé plus ou moins à vriller.
- Moi : Plus ou moins alors. C'était les premières mauvaises fréquentations à qui j'avais eu affaire à l'époque. Tu sais j'en ai jamais parlé de ça, tu es le premier au courant parce que c'est vraiment chaud là ce que je suis en train de te dire, malgré que je ne rentre pas dans les détails.
- Nouredy : J'imagine bien, ça à l'air de t'avoir complètement chambouler.
- Moi : Ouais clairement je ne vais pas le cacher, j'y pense encore beaucoup et c'est vraiment lourd. Hassoul, je ne pourrais pas dire non plus que ce soit ça qui met réellement fait devenir ce que je suis. C'était plus les débuts ça, c'était l'avant-goût de ce qui allait se passer par la suite. Parce qu'à cette époque, à part avoir fait de sales choses, je n'avais pas encore vraiment touché à la drogue ou autre. C'était plus des taffes de temps en temps, pas de quoi me retourner la santé.
- Nouredy : Ouais bon je comprends ton point de vue, mais quand même tu y touchais.
- Moi : Ouais non clairement je le nie pas que j'y touchais, mais je dis ça dans le sens où c'était carrément lège par rapport à maintenant où c'est complètement l'opposer.
- Nouredy : Ah oui je comprends mieux là. Mais du coup c'est à quel moment pour toi où quand tu as touché à ça tu en pouvais plus. Tu en voulais à chaque fois.
- Moi : Pendant les poses en cours. J'avais un frérot Allahi rahmo qui vendait de la drogue avec un gars et un jour il m'avait fait goûter heja, et j'étais persuadé d'en avoir jamais goûter vu l'état dans lequel ça m'avait mis. C'était clair que c'était une première fois. J'y avais pris goût donc à chaque fois je lui demandais de m'en ramener, et je payais ça avec les sous que je trouvais à la casa et ce jour-là, la machine s'était mise en marche.
- Nouredy : Akhi moi mes mots ils sortent comme je les pense et j'ai cru comprendre que tu étais pareil donc normalement il n'y aura pas de problème de ce côté-là. Ton frérot qui est décédé Rabi yarahmo, c'était à cause de ce milieu ?
- Moi : Ouais c'est ça, il s'est fait tuer pendant qu'il allait réapp de l'autre côté des frontières.
- Nouredy : Et ce n'est pas là que tu te dis alhamdulillah ya Rabi ? Tu aurais pu y passer toi aussi, parce que à ce que j'ai compris tu vends à ton compte.
- Moi : Alhamdulillah. Lui il m'avait fait connaître un gars, Abdel, mais aussi un groupe de trafiquant dans le 93. Ça avait été difficile de se faire une place chez eux parce qu'il me voyait comme un ennemi mais petit à petit j'avais réussi à m'y faire malgré que j'en ai reçu des coups et pas qu'avec les poings. J'ai failli y passer de nombreuses fois mais alhamdulillah je suis toujours présent. Quand j'ai fait partie de leur groupe c'est là que ça a complètement grillé dans mon crâne.
- Nouredy : J'imagine, à cause de celui qui est décédé ?
- Moi : Non parce que quand j'avais vraiment commencé à me faire une place chez eux, mon frérot était déjà décédé. C'est plus Abdel, le leader du groupe. Il était énormément sur moi ce gars et il était vraiment très violent avec moi, autant dans ses paroles que ses gestes. J'avais fini par devenir comme lui, enfin c'est lui qui me disait «Emir il faut que tu sois comme ça dans la vie. Il faut que tu mettes les barrières et que tu leurs fassent comprendre les choses cash» J'avais fini par devenir comme ça, clairement, et c'est de là que c'est partie.
- Nouredy : Donc c'est à cause de ce mec et de ces fréquentations que tu es devenu comme ça, mais le premier a été «ton frérot» qui est décédé, parce que c'est lui qui te les a fait connaître. Il est devenu quoi Abdel ?
- Moi : En effet. Abdel j'avais fini par m'éloigné de lui, malgré que ça ne m'avait pas fait arrêter ce milieu. J'avais juste pris mes distances, je les revu il y a quelques mois et il était dans un état catastrophique à cause de la drogue, mais j'y prête plus attention. J'ai fait mon chemin moi.
- Nouredy : Et lui il a causé ces dégâts sur toi le plus normalement possible.
- Moi : Malheureusement.
- Nouredy : Et actuellement tu n'arrives plus à t'arrêter. Ta santé en a pris un gros coup à seulement vingt ans, tu devenus accro à quelque chose qui te fous la santé en l'air toujours un peu plus et tu as risqué ta vie je ne sais combien de fois en traînant avec des gens bizarres.

C'était la première fois que j'avais parlé de ça à quelqu'un. Je m'étais vraiment lâché ce jour-là et j'avais sorti des choses que j'aurais jamais pensé sortir un jour, malgré que je n'étais pas rentré dans les détails, et que je ne rentrerais jamais dans ces détails parce que c'est beaucoup trop énorme ces choses-là et je m'en veux..

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