The nights

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Alix venait de sortir du lycée. Avec un sourire, elle enfila ses écouteurs, récupéra ses rollers dans son sac et les chaussa rapidement avant de s'élancer dans la rue en direction du lycée de ses meilleurs amis.

When face to face with all our fears, learned our lessons trough the tears...

Un immense sourire vînt éclairer le visage de la rousse. Cette chanson faisait incontestablement partie de ses préférées, si dynamique et porteuse.

S'engageant dans un passage en pente, elle repensa dans une pirouette aux difficultés de sa seconde. Séparée de tous ses amis, seule sportive du lycée, elle s'était retrouvée brebis galeuse mais avait tenu bon malgré les méchancetés et les remarques. Oui, elle avait pleuré pour apprendre le prix de l'unicité, mais elle l'avait montré brillamment aux autres et depuis septembre, ils s'étaient rangés.

Parce qu'elle vivait.

He said "One day, you'll leave this world behind, so live a life you will remember"...

Prenant son élan pour faire un looping avant d'arriver au quai en contrebas, la jeune fille hocha la tête. Sa mère lui avait toujours donné le conseil d'être elle-même, malgré les autres, de laisser couler le feu qui battait dans ses veines, de se créer des journées ordinaires dignes de mémoire, et elle obéissait à la lettre.

Explosive et impulsive, elle avait aussi démontré une capacité d'écoute fascinante. La plupart du temps elle s'attirait les foudres des profs pour son manque d'attention mais elle s'assurait de bons résultats, et sortait dès qu'elle pouvait utiliser le mobilier urbain comme un terrain de rollers ou comme une toile géante, créant ses propres œuvres à la bombe de peinture. Et chaque jour de bonheur se gravait ainsi en elle.

Prenant les détours pour arriver au point de rendez-vous avec Kim et Ondine, elle repensait aux difficultés que la nageuse et elle avaient eu à s'entendre, notamment parce que la première craignait qu'Alix ne lui « vole » leur ami. La plus petite avait fini par réussir à détendre la situation quand elle avait fini par comprendre, expliquant que quoi qu'il arrive, le garçon ne pourrait jamais être qu'un ami pour elle, qu'elle ne tombait pas amoureuse. Après cela, elles s'étaient découvert de nombreux points communs et s'étaient rapprochées, au grand plaisir de Kim.

 He said "Go venture far beyond the shores, don't forsake this life of yours"...

Roulant à côté de l'escalier qui remontait des quais, la rolleuse s'élança dans un saut périlleux. Chaque jour elle explorait et repoussait les limites de l'équilibre, de la gravité et de l'habileté. Parce que refaire les mêmes figures sans cesse, c'était comme s'enfermer dans une cage et elle avait besoin de s'élancer et de voler, de ne jamais s'arrêter. Kim et Ondine étaient les seuls à vraiment comprendre son besoin de mouvement et d'excitation, son ennui en cours.

Elle était vraiment heureuse de les avoir, la vie n'aurait pas été aussi pétillante sans eux.

One day, you'll leave this world behind, so live a life you will remember...

Elle remontait la pente de la rue, le lycée en haut d'une côte semblait toujours à la fois la narguer et l'encourager, même quand elle prenait les rues détournées pour ne pas monter droit.

Mais la musique l'encourageait à filer directement vers le haut de la butte, alors, avec un sourire, elle s'élança, traversant la rue en coup de vent, portée par les notes enthousiastes qui résonnaient dans sa tête.

Chaque geste dessinait comme une trace de lumière, elle savait qu'elle vivait trop rapidement pour les autres, que sur ses rollers, elle filait vite et produisait un courant d'air qui laissait les passants bouche bée. Heureusement, à cette heure, il n'y avait pas encore grand-monde et elle pouvait prendre tout l'espace qu'elle voulait, sans déranger personne.

Son sourire éclairait autour d'elle, ses lunettes de soleil réfléchissant la lumière au-dessus de son front. Elle savait qu'il lui restait encore un peu de temps avant la sortie de ses amis, alors elle s'élança dans un dernier tour, dans le pâté de maison décoré de ses fresques.

En musique, elle profitait de la journée, du soleil, de la beauté étonnante du quartier. Elle vivait.

Et elle s'en rendait compte sur les dernières notes.

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 682 Mots.

 J'avais dit que j'mettais un truc positif pour pas rester dans la déprime après "Heaven", je crois que j'ai tenu ma promesse. Bon, y a un petit micro-bout négatif au début mais je dois faire avec les paroles aussi.

 Ca fait quelques mois que j'avais l'idée parce que cette chanson s'associe parfaitement avec Alix dans ma tête. Vous êtes pas d'accord ?

 Aussi, oui, comme j'ai finalement intégré le point suivant laquelle ma sportive préférée est aro, j'ai plus (moins) de problème avec Ondine. Donc elles sont amies.

 Pour l'anecdote, j'ai écrit l'OS ce midi. Donc j'étais au milieu de la pelouse du parc Monceau, avec mon tél en partage de co vers mon ordi, mes écouteurs Bluetooth connectés à l'ordinateur, à écrire dans mes notes. J'ai écrit pendant genre vingt-cinq minutes, et ma batterie est passée de 48% à 12%. Je ne fais plus ça.

 Sinon j'espère que ça vous a plu, que c'était bien écrit, que vous avez survécu au saut dans le temps par rapport à la série (je peux pas écrire Alix au présent, me demandez pas pourquoi), dites-moi vos impression,

 Bises,

 Jeanne.

 (19/09/2022, 17h15)

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