Semblables

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29 octobre 2016.

Kagami ouvrit la fenêtre avec un soupir. Depuis trois jours, elle n'était pas sortie. Sa chambre était fermée à clé.

Mais comme si elle était responsable.

Ce n'était quand même pas sa faute si le fou de cousin d'Adrien s'était incrusté au bal des diamants et avait commencé à faire disparaître tout le monde, si ? Elle n'avait même pas compris la moitié de ce que Félix leur avait raconté. Mais elle était quand même punie, avec son souvenir dans la tête, la manière dont il lui avait glissé qu'elle pouvait se rebeller, qu'elle n'avait pas à être un pantin dans les mains de sa mère, son regard confiant quand il leur avait promis la liberté, malgré la colère avec laquelle l'escrimeuse l'avait confronté, l'étrange tendresse avec laquelle le garçon se comportait, la douleur dans ses yeux...

Félix Fathom Graham de Family.

Il y avait une certaine sauvagerie qui émanait de lui, et une grande crainte, une solitude sans nom.

Après encore une minute d'hésitation, elle envoya à Adrien le message qui attendait dans son téléphone depuis des heures.

« Hey, Adrien, ça va ? Je me demandais si tu pouvais me donner le numéro de ton cousin, j'aimerais bien lui parler. »

Deux minutes après, l'appareil vibrait de la réponse. Son ami était enfermé comme elle, mais il n'avait pas arrêté de discuter avec Marinette et ses amis, ça rendait la captivité moins pesante. Et, dans un second message, il avait partagé le numéro de Félix, informant que le Londonien était prévenu de la transmission. La bleutée hocha la tête, répondit qu'elle s'ennuyait à mourir dans sa chambre, mais Marinette l'avait appelée deux ou trois fois, et certains de leurs amis s'ingéniaient à la distraire.

La réponse d'Adrien la fit sourire, presque malgré elle.

« Ils peuvent pas nous garder enfermés pour toujours, va. On trouvera bien une solution, on est tous ensemble.

— Oui, t'as raison. »

Elle lui souhaita une bonne nuit, inspira profondément et envoya un message à Félix, nerveuse, un simple « Hi, it's Kagami. I have a few questions. »

Puis elle reposa le téléphone sur la table à côté de sa fenêtre et sortit sur le balcon. Ça au moins, elle y avait toujours accès. Par réflexe, elle passa un doigt sur son cou, là où aurait été son Miraculous. Elle savait qu'avec Longg, elle se serait enfuie, elle aurait été se promener dans la ville, ne revenant que le soir. Sa mère aurait sans doute été folle de rage, c'était peut-être une bonne chose qu'elle n'ait pas ses pouvoirs. L'air frais du soir apaisait ses idées, l'obscurité la laissait se calmer. Là, dans ce petit bout d'extérieur auquel elle avait encore droit, ses pensées cessaient de tourner en rond. Elle restait là, à fredonner une chanson entendue quelques jours auparavant, attendant une réponse.

De toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire qu'attendre. Tous les livres sur ses étagères avaient été lus. Elle avait déjà fini un carnet de croquis, et elle essayait de les économiser. Alors elle se racontait des histoires, elle essayait de respirer et de se détendre alors que la pièce devenait oppressante, elle visualisait ce que ses amis pouvaient être en train de faire. Eux, au moins, ils étaient libres. Ils se retrouvaient peut-être au parc, ils discutaient, jouaient ensemble, se lançaient des défis. Par instants elle était jalouse, mais ça ne durait qu'un instant. Au fond, l'idée qu'ils soient heureux, qu'ils pensent à elle de temps à autres la consolait. Leur liberté et leurs messages lui donnaient un aperçu d'une vie à peu près normale. Sans objectif absurdement impossible de perfection permanente.

Soudain, le téléphone vibra bruyamment sur la table, ramenant son attention au moment présent. Là, sur l'écran, il y avait un message du Londonien, une réponse simple en deux mots. « Ask away. »

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⏰ Last updated: Apr 07 ⏰

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