Départ

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« Adrien ? Avez-vous défait votre valise ?

— Non. Pourquoi ? Père nous renvoie en voyage ?

— Lui, non. Mais... Il me semble préférable que nous partions.

— Pourquoi ? Nathalie, que se passe-t-il ?

— Je... J'ai longtemps voulu croire que votre père se remettrait de la mort d'Émilie. Mais il ne s'en remet pas, à tel point qu'il a inconsciemment bloqué les souvenirs, et il ressent son absence de manière douloureuse. Cependant, à force de vouloir oublier cette douleur, par différents moyens, il en a perdu de vue la cause, et comme il ne sait plus pourquoi il souffre, la douleur se transforme en colère. Et c'est dangereux.

— Il... Est-ce que Père vous a fait du mal ? Vous n'avez pas l'air bien...

— Non, pour l'instant, il ne m'a pas blessée. Mais j'ai l'impression qu'il le pourrait. Il devient fou. Je ne peux bien sûr pas vous obliger à venir avec moi, mais il m'est impossible de rester ici.

— Et le Gorille ?

— Il va devenir dingue s'il apprend la folie de votre père. Gabriel a sorti Dario d'une mafia qu'il ne supportait pas, il y a vingt ans. Il saura que, si nous sommes partis, nous avons de très bonnes raisons. Il peut se défendre, et il sait que je n'ai pas besoin de protection. Que vous savez veiller sur vous-même.

— Vous êtes sûre ?

— Ce n'est pas un exosquelette ni une pauvre maladie qui m'empêcheront de combattre, ne vous inquiétez pas. Que pensez-vous de ma proposition ?

— Je viens avec vous.

— Bien. Soyez prêt d'ici vingt minutes.

— Vous... ?

— Est-ce que vous m'avez déjà vu faire quelque chose sans avoir organisé ?

— Vous avez raison. J'arrive. »

Nathalie sortit de la pièce, un sourire nostalgique aux lèvres. Le manoir lui manquait déjà, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix. L'esprit de Gabriel était complètement détruit par le pouvoir, le seul amalgame du Papillombre l'avait fragilisé à tel point que la folie n'avait eu besoin que d'une phrase pour s'emparer complètement de lui.

La brune ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'il ne revienne, un jour, que l'homme qu'elle aimait ne ressuscite, mais elle n'y croyait pas. Et elle sentait le danger de cette folie peser sur elle, encore plus palpable que lorsqu'elle s'était emparée du Miraculous du Paon.

Elle emmenait Adrien dans sa fuite parce qu'elle savait qu'il ne pouvait pas voir la perte de Gabriel, l'adolescent ne le supporterait pas. Elle devait le protéger, à tout prix.

************

Six semaines plus tard.

Les héros venaient de mettre fin à un combat difficile. Ladybug se tourna vers son partenaire, inquiète. Depuis quelques temps, à l'issue des combats, Chat Noir oubliait de toper, oubliait de la saluer, était plus sombre.

« Chaton ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Ne t'inquiètes pas, ma Lady, je vais bien.

— Chat ! Tu peux pas me mentir comme ça ! Tu me dois une vérité, je t'ai parlé de Chat Blanc, ajouta-t-elle, taquine.

— Tout s'écroule. Je t'ai dit que j'avais quitté la maison, avec l'amie et assistante de mon père. Je savais que ça lui faisait très mal de partir, et que, si elle jugeait qu'il valait mieux s'en aller, c'était vraiment la meilleure chose à faire. On a tenu tous les deux, un temps, mais depuis quinze jours elle a vraiment craqué. Elle essaye de le cacher, mais je sais que la tristesse et la douleur ont pris le pas sur la détermination et la force qu'elle affiche toujours, elle est détruite, je vois bien qu'elle culpabilise beaucoup pour des choses que je ne sais pas, mais elle refuse de se confier. Je m'inquiète énormément pour elle, je voudrais l'aider, et elle n'est pas d'accord. C'est lourd...

OS MiraculousWhere stories live. Discover now