seven (OS Musical)

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Avril 1994.

Laure, perchée dans un arbre, écoutait une chanson mélancolique dans l'air.

I hit my peak at seven... feet, in the swing... over the creek...

La nostalgie qui se dégageait de la mélodie résonnait très fortement en elle, alors qu'elle repensait à son ami, son amour d'enfance, celui qui la rassurait et qu'elle rassurait. Avec Gabriel, elle aurait pu tout faire.

Et il pouvait tout faire... Avec elle... Elle se rappelait de ses sourires, si beaux, si sincères.

Tout était si magnifique quand ils étaient ensemble...

Sweet tea in the summer, cross your heart, won't tell no other, and though I can't recall your face, I've still got love for you...

Sept ans qu'elle ne l'avait pas vu, deux ans qu'elle avait l'ordre de ne plus s'approcher de lui, son visage devenait flou, mais elle l'aimait toujours, même si elle savait que son cœur à lui avait tourné.

Douloureuse séparation, due à un malencontreux accident de la route, un jour qu'elle maudissait en permanence, qui l'avait coupée de sa vie d'avant. Tout était mort, même si elle s'accrochait encore à son ancien nom.

And I've been meaning to tell you... I think your house is haunted, your dad is always mad and that must be why...

Le vers la frappa en plein cœur, la replongeant dans les argumentations pour inviter Gabriel à la maison, la brisure dans ses yeux, les plaies sur les poignets qu'il lui avait montrées un jour.

L'explication qu'elle s'était inventée, qui résonnait tant avec la chanson, faisant couler ses larmes, oui, la maison de son ami était hantée, hantée par le souvenir impossible d'une mère décédée...

Picture me... In the weeds... Before I learned civility... I used to scream, ferociously...

Oui, elle criait et tempêtait souvent, quand elle était enfant, quand elle l'avait rencontré, ayant sept ans et demi.

Le vers ramenait à sa mémoire la manière dont elle grondait la bande d'André, avec autorité et force, leur faisant bien comprendre à quel point ils étaient ridicules et stupides.

Cris de joie lors des après-midis libres passés à jouer à chat ou à cache-cache dans les hautes herbes autour de sa maison isolée, aussi.

Cris d'enfants qui jaillissaient comme d'une source. Elle était heureuse...

For you... Pack your dolls and a sweater, we'll move to India forever...

L'envie de fuir avec lui et d'explorer le monde, d'aller loin, avec peu, seulement quelques jouets qui comptaient pour eux, et leur don merveilleux d'imagination. Un don qui transformait les bleus en blessures héroïques de chevaliers magiciens, les champs en mers ou en contrées lointaines.

Dans la musique qui continuait de l'entourer, Laure se disait qu'elle aurait bien aimé retourner en enfance, une fois, quand elle l'aimait, qu'il l'aimait et que leurs jeux et leurs dessins leur suffisaient.

C'était si beau alors.

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 451 Mots.

 Outch. J'avais pas prévu d'avoir autant mal au coeur en l'écrivant. Je savais que ce ne serait pas franchement agréable, mais... Pas à ce point...

 Donc.

 folklore est mon album préféré des "écoutables". Chaque chanson est terriblement inspirante, et absolument magnifiquement poétique. Oui, j'ai envie d'écrire sur chacune, je ne sais pas si je pourrais le faire vu comme cet album me retourne, surtout the lakes. Lâchez tout, revenez lire la fin de cette note plus tard, et allez l'écouter. Je... suis juste incapable de ne pas écrire quand je l'entends. J'ai tout le temps un projet, un texte, une idée à développer... Et si j'écoute the lakes, c'est impossible de juste écouter, cette chanson active mon inspiration d'une manière invraisemblable...

 Enfin bref.

 seven était un "must" compte tenu du passé de Gabriel dans ma version. Et je suis vraiment contente du résultat. Et quand je dis inspirant : même Happier (mon record de vitesse jusqu'à présent) m'avait pris 15 minutes. Là, ça devait être... Cinq minutes ?

 Ce qui me prend du temps, c'est la NDA..

 J'espère que ça vous a plu, que vous n'êtes pas trop en train de pleurer, que c'est beau... Dites-moi tout,

 Bises,

 Jeanne

  (10/01/2023, 00h04)


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