Artistes

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Nathaniel poussa un soupir. Ses crayons étaient étalés en bazar sur la table du salon de Marc. Il jeta un regard aux différentes feuilles de brouillon dispersées autour de lui. Il n'y arrivait pas.

La scène que Marc avait scénarisée lui posait largement problème. Ce n'était qu'un bête combat assez classique. Sauf que le méchant était un métamorphe, qui changeait constamment de forme. Et Nathaniel ne parvenait pas à dessiner ses transformations de manière fluide.

« Ça va, Nath ? Tu as un problème, demanda Marc en revenant de la cuisine où il avait été cherché une carafe de jus d'orange.

— Je suis désolé, je n'y arrive pas. J'ai un problème avec les transformations, elles ne sont pas assez fluides.

— C'est pas grave, Nath, déclara Marc en s'approchant et en regardant le travail de son interlocuteur.

» Mais elles sont très belles tes planches, chou. Faut que t'arrêtes de te dénigrer...

— Dixit celui qui ose dire que ses textes sont nuls s'il y a une faute d'inattention, rît le roux, tu n'es pas bien placé pour parler.

» Et en plus, je pourrais dessiner un truc absolument moche et raté, tu trouverais quand même ça plus beau que les tableaux du Louvre. Je me trompe ?

— Mmm... Sans doute pas. Mais tu fais pareil, à comparer mes textes à du Hugo !

— Ça, fît Nathaniel en se levant, c'est parce que tu es génial en tout mais que tu veux pas le reconnaître !

— Toi-même, répondît Marc en serrant son camarade dans ses bras, toi-même. »

L'illustrateur s'écarta. Il croisa le regard de l'écrivain, retînt le rire qui lui monta aux lèvres.

C'était tellement agréable, tous ses moments qu'ils avaient ensemble, leurs rires, leurs taquineries, leurs jeux. Nathaniel savait que Marc pensait la même chose. Ils étaient juste heureux ensemble, l'un avec l'autre, se guidant et complétant leurs phrases, riant de rien.

C'était si bien de s'être enfin trouvés.

Marc sourît, déposa un baiser aux coins des lèvres de Nathaniel, puis saisît une des feuilles, prenant un air sévère d'inspecteur des travaux finis qui fît éclater son interlocuteur.

« Bien, bien, Monsieur Kurtzberg. Voyons voir cela...

» Mais si, c'est bien fait, regarde ! Il suffit de corriger le tracé du bras de panda à la fin de la transformation, et ça rend parfaitement. »

Nath vînt s'appuyer sur Marc, regardant avec lui les planches qu'il avait dessinées, la tête sur l'épaule de son partenaire.

Lui pointait les défauts de conception et de tracé de ces transformations problématiques, tandis que l'autre lui en pointait les qualités avec un sourire confiant.

Quand ils eurent inspecté toutes les feuilles, discutant de ce qui avait de la valeur plus que du défaut, en sélectionnant quelques-unes qui avaient seulement besoin d'une courte reprise, de quelques tracés correcteurs, ils les reposèrent.

« Franchement, je me demande bien comment tu faisais avant de m'avoir à côté pour te faire accepter tes dessins !

— Comme toi avec tes textes. Je les gardais pour moi. Mais c'est bien mieux de les partager et de les montrer.

— C'est sûr. Nos productions elles ne sont pas faites pour rester à moisir dans un tiroir ! Surtout qu'à nous deux on arrive à faire des trucs vraiment bien !

— Oui, c'est vrai. Faudra qu'on remercie Marinette, un de ces quatre, quand même.

— Effectivement, répondît Marc un ton plus froid.

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant