Say Don't Go

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Octobre 2016.

Nathalie regardait Gabriel avec inquiétude, tentant d'occulter la musique dans ses oreille, qui venait la déconcentrer, la forcer à penser, la sortir des tâches automatiques.

Oh no... I'm unarmed, the waiting is a sadness, fading into madness...

La brune serra les dents. L'attente du miracle de la victoire au milieu de leur désespoir se transformait en effet en folie chez Gabriel, la laissant désarmée. Elle ne voulait pas entendre une autre voix dire ses pensées, sa détresse, car alors elle aurait été obligée d'y faire face et...

Halfway out the door, but it won't close, I'm holding out hope for you to say "Don't Go"...

Un coup au cœur, voilà ce qu'étaient ces phrases, des coups pour la tuer, décrivant son envie de fuite, son cœur détruit, son corps blessé, mais son entêtement, son espoir qu'il ait encore besoin d'elle, qu'il lui demande simplement de rester.

Trois tout petits mots de sa part, et elle resterait, pour toujours, malgré sa peur, malgré la désapprobation, malgré l'angoisse, malgré les questions sans réponse, il suffisait qu'il le lui demande.

Les yeux fermés, Nathalie tentait de reprendre sa respiration et d'oublier les vers, mais la mélodie se faisait terriblement obsédante, terrifiante, répétant les mots dont elle avait besoin, l'arrachant à son travail, la détruisant plus encore que le déséquilibre où ils se tenaient tous les deux.

Avec un soupir inaudible, elle rouvrît les yeux, redirigeant son regard vers les e-mails auxquels elle répondait depuis ce qui semblait des heures, essayant de s'absorber dans sa tâche, de ne pas faire attention à son cœur désordonné. D'oublier seulement ce qui sonnait autour d'elle.

And I'm yours but you're not mine... Oh no, oh no, you're not there...

Pourquoi les mots devaient-ils être si juste ? Cette fois elle était sûre que sa déglutition avait été audible, mais il était perdu, il n'entendait pas. Elle lui appartenait, elle le savait, même quand sa raison luttait, quand son cœur s'effrayait, il pouvait faire d'elle ce qu'il voulait, mais lui n'était pas présent, elle ne pouvait avoir son attention, ses pensées étaient ailleurs. Sur la magie surtout, et éventuellement sur Émilie, mais pas sur elle...

I would stay forever if you say "Don't Go"... Why'd you have to lead me on? Why'd you have to twist the knife? Walk away and leave me bleeding, bleeding?

S'il avait seulement entendu les mots qui résonnaient, s'il avait compris comme elle voulait les crier, peut-être aurait-il prononcé cette minuscule phrase qui lui aurait permis de continuer à se brûler les ailes sans souffrir une seconde, mais Gabriel jonglait avec elle, son cœur et son âme, il retournait le couteau dans la plaie, il s'éloignait dans la folie, disant vouloir les sauver tous les trois, mais ne désirant que le pouvoir pur, il l'avait éloignée de sa chasse pour la protéger, mais Nathalie savait que la blessure portée à son être ne cesserait jamais, jamais de saigner, qu'elle ne pourrait pas se refermer, ni cicatriser.

Why'd you have to make me want you? Why'd you have to give me nothing back? Why'd you have to make me love you?

Pourquoi s'était-il montré si déterminé et si fort pour s'effacer au pouvoir ?

Pourquoi avait-il semblé si parfait pour devenir aussi fou ?

Pourquoi avait-il tant manifesté d'inquiétude et de peine pour finir par l'utiliser seulement comme une excuse ?

Pourquoi avoir paru si dubitatif et conscient du danger si c'était pour y tomber si profondément ?

Elle n'avait aucune réponse et son cœur battait désespérément de cette incertitude sans fin, si inhabituelle.

La brune ferma les yeux, laissant une larme couler en silence sur sa joue tandis que la chanson exposait le désarroi de son âme parfaitement.

I would stay forever if you say "Don't go"... But you won't, but you won't...

Dans les dernières phrase, elle laissa son monde exploser dans ses yeux, les larmes prenant le dessus pour exposer son désarroi.

Non.

Il ne le dirait pas.

Jusqu'au bout, ils souffriraient de leur silence. 

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 647 Mots.

 ... On sent que je ne veux pas le laisser moisir dans mon tél, n'est-ce pas ? Je sais, j'aurais au moins pu attendre genre... Le matin. Mais non.

 Je l'ai écrit tout à l'heure, en attendant qu'il soit l'heure de publier "Reviens-moi", parce qu'il avait été une évidence absolue quand j'ai entendu la chanson, que je navigue à vue.

 Mais aux commentaires envers Gabriel, notamment le fait d'utiliser le fait de sauver tout le monde comme excuse, je crois qu'on sent mon visionnage de "Prétention" cet après-midi. Et l'envie de baffer Gabriel a été très, très, très forte. Genre, plus qu'après Réplique. Grr l'attitude avec Adrien. Et aaaargh sa perception du monde tellement cynique que j'en ai tremblé. Et pourtant je suis assez cynique. Sur plein de sujets. Mais.... Pas vraiment l'humanité. Enfin. Ugh, c'est compliqué. Je crois en l'humain, pas trop en l'humanité, pour moi, tu peux changer un peu les choses avec tes rêves, au moins à ton échelle, et si tu agrandis ton échelle (sans te perdre c'est pas facile), tu peux changer plus. Le problème, c'est que... Um. Sur toute l'humanité, t'en as forcément qui changent en mal, qui sont des graines de chaos.

 Après cette parenthèse un brin trop philosophique pour l'heure, je vous salue.

 J'espère que l'OS vous a plu, que vous m'en voulez pas pour la double notif, que ça se suivait,

 Dites-moi tout,

 Bises,

 Jeanne

  (31/10/2023, 00h16)

OS MiraculousWhere stories live. Discover now