Espérer

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Kikou ! Juste pour dire que ça se passe dans le monde montré avec le Spécial Paris. Oh, et, vague évocation d'auto-mutilation au tout début, ça passe vite, mais si vous êtes pas en bon mood, ne lisez pas maintenant.

Bonne lecture ^^

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Nathalie poussa la porte du manoir Agreste, le cœur serré. Cela faisait des années qu'elle était une amie proche du couple, malgré l'impossibilité de partager de réels sentiments positifs, à cause du Suprême qui régnait impitoyablement sur la vie de tous. Avec Émilie et Gabriel, elle avait découvert que la guerre permanente qu'elle menait contre elle-même depuis l'accident qui lui avait coûté sa mère n'était pas la seule chose à exister. Ils lui avaient appris la confiance, le sourire, la tendresse. Tant de choses oubliées dans la nuit permanente.

Mais maintenant... Ils avaient trahi le maître du monde, consciemment, sachant tout ce que ça pourrait leur coûter. Sachant qu'ils mettaient tout leur entourage en danger. Et ils avaient payé... si cher. Le Suprême avait assassiné Émilie, sauvagement. Et l'obscurité ambiante s'infiltrait à nouveau...

En ouvrant la porte du bureau où elle avait pris l'habitude de travailler avec ses amis, la brune étouffa un cri. Gabriel, les mains en sang, le regard absent, la souffrance pure inscrite sur son visage.

« Gabriel ! Que... Vous a-t-il...

— Non. Pas directement. Mais... Je...

— Gabriel, murmura la brune, des larmes perlant au bord de ses yeux, s'asseyant à côté de lui, Gabriel... Ne... Ne faites pas ça. Je... je comprends. Sans elle, c'est comme si le soleil s'était éteint une nouvelle fois. Mais... nous ne pouvons pas renoncer. Nous n'en avons pas le droit. En l'exécutant, il a prouvé que sa cause était mauvaise. Il veut nous détruire. Il a compris qu'elle était l'origine de notre rébellion, alors il l'a retirée du tableau, en pensant nous blesser assez pour que nous repassions sous son contrôle. Nous ne pouvons pas le laisser gagner. Il faut garder espoir. Quel qu'en soit le prix. Nous ne renoncerons pas. Vous me le promettez ?

— Je... Je ne sais pas si je saurais tenir cette promesse. Et j'ai si peur...

— C'est normal d'avoir peur. Quand on a peur, ça veut dire que quelque chose va se passer. Que le monde est sur le point de changer. Notre monde ne peut pas évoluer en mal, Gabriel, déclara-t-elle en se relevant et en lui tendant la main, ça ne peut pas être pire. Mais nous allons le changer en bien. Nous ferons de ce monde celui dans lequel elle voulait vivre, celui qu'elle nous a appris à voir. Nous allons résister.

— Merci, Nathalie, sourît-il en saisissant sa main et en se relevant, merci. Vous êtes incroyablement forte, et si précieuse. Merci.

— Ce n'est rien, Gabriel. Ce n'est rien.

— Comment faites-vous cela ?

— Faire quoi...? Oh. Croire ? La foi dans le monde se choisit. Chaque jour. Et pendant très longtemps, j'ai arrêté de croire, je croyais quand j'étais enfant, ma mère m'a élevée dans une bulle de douceur et d'amour, des denrées qui avaient déjà presque disparu. Mais elle s'en rappelait, et elle m'a élevée en sécurité, jusqu'à sa mort, dans un accident de voiture quand j'avais onze ans. J'ai essayé de m'accrocher, mais l'orphelinat était un enfer, personne ne se souriait, personne ne s'encourageait, c'était la lutte permanente pour l'attention des surveillants, qui nous méprisaient et nous traitaient horriblement mal. Et en essayant d'être gentille, compatissante et attentive, j'étais vue comme la fille bizarre, alors j'ai arrêté, je me suis enfermée, j'ai arrêté de sourire, de rêver, je suis devenue aussi cruelle et insensible qu'ils le voulaient, une véritable sans-cœur. J'étais une horreur. Puis vous m'avez embauchée. J'ai rencontré Émilie. Et elle a remis ce sourire sur mon visage, cette foi dans mon cœur. Elle m'a montré qu'on pouvait toujours changer, influencer le monde autour de nous. Alors pour répandre son héritage, je serai prête à tout. C'est ce qu'elle voudrait.

OS MiraculousWhere stories live. Discover now