Echange

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« Père ! Père ! Réveillez-vous ! »

Adrien tambourinait sur la porte de son père, le cœur filant à mille à l'heure. Ne percevant aucune réaction de l'autre côté, il poussa la porte. L'urgence ne laissait pas de place aux convenances.

Déglutissant, l'adolescent traversa l'immense pièce en courant, et déposa la main sur l'épaule de son père, l'appelant encore.

« Père, s'il vous plaît... Levez-vous...

— Adrien ? Que se passe-t-il, s'étonna l'adulte en se redressant comme un ressort.

— Il y a le feu, Père. Nous devons partir.

— Bien... Va chercher Nathalie, répondit Gabriel, attendez-moi dehors, je m'habille.

— Oui, Père... »

Le regard du jeune homme s'était figé sur le dos découvert de l'adulte, traversé de longues cicatrices pâles, vestiges de blessures anciennes cela se devinait.

« Ne regarde pas. Fais ce que je t'ai dit.

— Qu'est-ce que...?

— Ce n'est rien. Ce n'est plus rien, ça n'a aucune importance. Va. »

Adrien hocha la tête, sortît de la pièce et rejoignit Nathalie, déjà prête dans la cour avant du manoir, s'étant réveillée au premier filet de fumée. À vrai dire, le blond doutait qu'elle ait dormi un tant soit peu, malgré l'heure tardive.

Gabriel, lui, saisit une chemise, glissa dans la poche le Miraculous du Papillon, considérant qu'il n'avait ni le temps de récupérer les autres, ni l'espace pour les cacher. Alors il se précipita dehors, la respiration bloquée pour ne pas inhaler trop de fumée. Il ne comprenait pas comment la chaleur, plus étouffante à chaque pas, avait pu ne pas le réveiller.

Arrivé dans la cour, il poussa un soupir de soulagement en voyant qu'Adrien et Nathalie étaient indemnes. Et ce soupir devint un sourire quand il s'aperçût que cette dernière portait un sac manifestement plein d'affaires.

« Nathalie, vous arrive-t-il d'être prise au dépourvu par une situation, s'étonna-t-il avec un brin d'amusement.

— Depuis que vous avez décidé de m'envoyer au bout du monde sur ce qui ressemblait pour le moins à un coup de tête, j'ai décidé de parer à l'imprévu en étant toujours prête.

— Euh... Sans vouloir déranger, est-ce que vous comptez regarder le manoir brûler jusqu'au bout ou...?

— J'ai déjà appelé les pompiers, répondit Nathalie, je ne sais pas pourquoi ils tardent à venir.

— Adrien, tu as bien refermé toutes les portes ?

— Oui. Je sais, elles sont presque toutes coupe-feu, mais... Ça c'est propagé. Je crois que le feu s'est déclaré dans votre bureau.

— Et la porte du bureau est la seule qui ne soit pas ignifugée, avec celles des chambres, murmura Gabriel, soudain plus pâle.

— Ça va aller, Gabriel, souffla Nathalie en lui prenant la main, l'incendie va être éteint. Ne vous inquiétez pas.

— Je sais que les portes sont ignifugées mais... C'est bizarre... Le feu n'avance pas, ne grandit pas... Est-ce que... Ça pourrait être une illusion ?

— Ça avait l'air d'une illusion, demanda Gabriel.

— Pourquoi le Papillon ferait-il cela ?

— Pas forcément le Papillon mais... Je me disais que le kwami pourrait... Non, laissez tomber, ça n'a aucun sens.

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant