OS Miraculous

Discussion

Le lendemain de « Réunion », le soir.

« Plagg ? Il y a un problème ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette, aujourd'hui.

— Ça va Adrien, j'ai juste plus beaucoup d'énergie... Créer n'est pas naturel pour moi.

— Oh, c'est le... Truc, que tu m'as donné qui te met comme ça ?! Tu n'aurais pas dû... Tiens, du camembert, pour te remettre en forme !

— Ça s'appelle un kwagatama, Adrien. Merci pour le camembert, mais la nourriture suffira pas. Il faut juste du temps. Sucrette m'a dit qu'on s'habituait, et que je réagis comme ça parce que je n'en fais jamais. Ou presque.

— Qu'est-ce que c'est que le kwagatama, en fait ?

— Tu l'as vu hier, ça permet de communiquer avec les porteurs passés. C'est un objet offert par les kwamis à leur porteur en marque de confiance et d'amitié. Tikki en a donné à quasiment toutes ses porteuses, les autres ont quelques conditions avant de le donner...

— Et toi ?

— J'ai eu peu de porteurs, Adrien. Moins que les autres, en tout cas, car il arrivait souvent que les gardiens aient peur de mon pouvoir. Et le pouvoir de destruction n'est pas toujours bien utilisé, tu t'en doutes. Souvent, les hommes sont cruels, et un kwami ne peut pas les changer.

— Raconte-moi tes porteurs, Plagg ! Tu sais tellement de moi, j'aimerais bien te connaître aussi !

— Bien, c'est légitime. Mais si tu pouvais éviter de me donner des ordres, c'est pas agréable...

— C'est noté, mais j'aimerais bien que tu ne fasses pas trop traîner les choses... »

Plagg hocha la tête, s'installa confortablement sur le bureau et commença à parler, quelques tranches de camembert à ses côtés en guise de provisions.

Il raconta d'abord l'avant des Miraculous, les jeux des kwamis invisibles à travers les forêts et les grands espaces désertiques, les rires en milieu des lézards géants, le premier accident ayant provoqué les débris d'étoiles et la colère de la terre, la méfiance des autres, la timidité face aux premiers grands mammifères et la curiosité irrépressible des esprits face aux humains. La rencontre avec le grand mage, la création des bijoux, l'étrange sensation d'être prisonniers mais aussi libres de ne plus craindre tout à fait leurs pouvoirs. Les spectacles dont ils étaient acteurs au creux des nuits nomades, les rires, toujours teintés de crainte.

Les premiers porteurs au fil des écritures, les conquêtes, le voyage jusqu'en Inde avec Alexandre. Le plus noble des premières générations de porteurs pour le kwami de la Destruction, fidèle, mais un peu trop colérique et ayant un vrai problème avec l'alcool, les aventures transformé la nuit. Le don du premier kwagatama noir pour le consoler et le rassurer après sa pire colère, qui lui avait fait tuer son ami de cœur. La fin de l'aventure et une dispersion trop longue, brisée par un porteur de Barkk, les tortures sans fin des premiers siècles du christianisme, dont certains porteurs avaient survécu grâce à Trixx, Sass et Fluff.

La fin étrange de l'Antiquité, où les tendances s'étaient étonnamment inversées, les chassés devenant chasseurs, portant les pouvoirs comme des armes contre leurs anciens persécuteurs, Plagg restant bouche bée d'horreur face aux incohérences, obéissant à contre-cœur à des humains à l'âme noire, voyant Tikki lutter avec leurs femmes et leurs filles.

Le voyage sans fin vers l'Himalaya, les luttes bizarres entre toutes ces différentes cultures qui changeait tellement de Rome et de la Grèce Antique auxquelles les créatures magiques s'étaient habituées. L'arrivée des douze boîtes au Tibet, et l'apparition des castes de porteurs, vers la fin du septième siècle.

L'étrange retour dans une Europe bouleversée d'évolutions, passée au Moyen-Âge, les conflits de chevaliers, la distribution des autres kwamis au fil des générations, de maître à écuyer, la bague se transmettant elle aussi, mais le chat ne faisant jamais assez confiance jusqu'à la guerre la plus longue de cette époque, et sa présence en Angleterre, où le roi l'avait confié à un chevalier différent des autres, leur relation profondément amicale, l'offrande un soir de pluie, et son renoncement pour une chevalière de France, qui les avait profondément affectés.

Les erreurs, et ce souvenir brûlant d'un porteur assez fort et assez proche, assez noble pour renoncer à son pouvoir, veillant sur lui quand tous les autres kwamis s'éloignaient par peur, quand il était perdu de détresse face aux abus des porteurs sur ses amis, au milieu de sa perte de contrôle de 1755.

La Révolution française qui les avait tous jetés dans une tourmente extraordinaire, les assassinats des porteurs, seul Wayzz réussissant à protéger le sien.

Le retour dans une Asie différente de celle connue au temps du premier Temple, et les guerres de territoires qui rappelaient aux kwamis l'époque médiévale mais en beaucoup plus dangereux. Leurs pouvoirs n'étaient que rarement sollicités à ce moment-là, et Plagg n'eût qu'une occasion au long du dix-neuvième siècle, mais une relation extraordinaire se tissa entre son porteur éphémère et lui, une relation encore plus puissante que la précédente, l'offrande se faisant plus que naturellement.

Le vingtième siècle, le moment le plus troublé. Avec l'effondrement du temple au tout début, la fuite de Fu, se poursuivant d'un bout de l'Europe à l'autre, leur fuite, les deux années d'usage au début des années quatre-vingt. Le retour dans la boîte, l'attente, la crainte, les regards de travers alors qu'il présentait la profondeur du monde interne à ses camarades, le nouveau millénaire dont Wayzz leur rapportait des échos. Plagg raconta longuement le dernier siècle, car la fuite avait été un moment extraordinaire pour lui. Le kwami de la Protection n'était quasiment jamais avec eux, les conflits fusaient de partout.

Adrien n'interrompît pas une seule fois son ami durant son long monologue. C'était fascinant. Plagg n'était pas souvent sérieux, mais le jeune homme ressentait sa concentration jusque dans son propre cœur. Cette histoire, ce trajet lui rappelait sa propre vie, ses propres peurs. Et, contemplant le cadeau que son kwami lui avait offert, il comprenait d'où venaient l'apparente légèreté, la loyauté, la combativité, même l'amour du fromage de la créature.

Des millénaires de puissance, d'effroi, d'erreurs, de doutes, de rejet, de discussions, d'acceptation, de décision.

À des échelles différentes, ils avaient eu une vie semblable.

Maintenant que le kwami s'était tu, le blond ne savait que dire, alors il le prit simplement entre ses mains et le serra contre son cœur, réconfortant et réconforté. La force et la magie brillaient profondément en lui grâce à cet échange infini. Ils étaient amis.

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 1068 Mots.

 Joyeux anniversaire @Edaline04 ! Désolée de la petitesse de ton OS, j'étais vraiment pas inspirée. Du tout. Et je croyais qu'écrire sur Chloé était compliqué ?! Purée, mais Plagg c'est un niveau...

 J'espère que ça t'a plu quand même, que j'ai pas fait TROP n'importe quoi, que c'était agréable... Bonne journée d'anniversaire !

 Bises,

 Jeanne.

 PS: et les autres, vous en avez pensé quoi ? C'était bien ? Dites-moi tout !

 (04/11/2022, 00h40)