Au fond, elle était reconnaissante à Adrien de la défendre en essayant d'obliger son père à reconnaître les sentiments, et en même temps elle était agacée de le voir continuer à nier ceux de Marinette. Dont Nathalie était certaine qu'ils étaient réciproques. Mais elle ne s'en mêlait pas.

« Comment vous faites pour supporter ça, demanda le jeune homme en roulant les yeux, toutes ces bêtises qu'il dit ?

— Je sais que c'est faux, répondît-elle en haussant les épaules.

» Mais votre père a raison concernant Marinette. »

Adrien leva les yeux au ciel. On ne le lâcherait donc jamais avec ça. Il n'était pas amoureux de Marinette, enfin ! Et elle ne l'aimait pas d'amour, c'était impossible.

Nathalie poussa un profond soupir en voyant Adrien lever les yeux au ciel, puis se diriger vers le bureau de Gabriel, avant de renoncer. Elle rappela seulement à l'adolescent qu'il avait un shooting à dix-neuf heures au Trocadéro, et attendît qu'il soit hors de vue pour descendre l'escalier et sortir du manoir.

Elle traversa les rues, se guidant à l'instinct, faisant des détours. Le but final était la boulangerie Dupain-Cheng, mais elle avait envie de se promener, de profiter du soleil, du vent doux de ce mois de mars.

Elle passa devant la boutique d'André et lui prît une glace aux couleurs de Gabriel, qu'il lui tendit en la taquinant sur le fait que toute la ville devait être au courant, au vue de la régularité de ses passages.

« Je ne sais pas si toute la ville est au courant, répondit-elle en haussant les épaules, mais j'aimerais bien que lui accepte de s'en rendre compte. Enfin il le « sait » d'une certaine manière, je lui ai avoué à demi-mots. Mais il ne l'accepte pas, malgré les efforts d'Adrien.

— Vous devriez lui dire. Directement. »

Elle hocha la tête. Oui, elle devrait. Elle finirait bien par le faire, de toute façon, elle n'avait pas le choix. C'était ça ou vivre définitivement dans l'illusion que Gabriel voulait donner au monde et qu'elle n'aimait pas.

Elle salua le glacier et continua sa route, sa glace à la main, perdue dans ses pensées.

Elle était quasiment certaine que ses sentiments étaient réciproques. L'attitude de Gabriel, ses regards, ses gestes, sa douceur parfois ne mentaient pas. Mais il ne l'acceptait pas, il niait toujours ses sentiments, ceux de son amie, il prétendait encore qu'il ne s'était pas remis de la mort d'Émilie.

Nathalie ne savait pas exactement ce que le styliste avait admis auprès de son fils quand, un mois auparavant, ils avaient échangé leurs identités secrètes. Elle savait qu'il ne cherchait plus à ressusciter sa femme, Adrien l'avait hurlé dans le manoir. Mais il était inconcevable qu'il ait reconnu de quelconques sentiments autres qu'amicaux à l'égard de son assistante.

Au fil de ses pensées, elle était arrivée devant la boulangerie Dupain-Cheng. Alors qu'elle hésitait à entrer, Marinette sortit. Elle se dirigeait vers la place des Vosges, quand elle aperçut Nathalie. Elle lui sourît, la salua, et l'invita à venir avec elle.

Alors qu'elles commençaient à marcher, le jeune fille déclara qu'elle avait quelque chose à offrir à Adrien, mais elle n'était pas sûre de réussir à le lui donner au collège...

« Ne t'inquiètes pas, tu peux passer quand tu veux, je t'ouvrirai. Et je n'interviendrai pas.

— Merci Madame !

— De rien. J'espère qu'Adrien finira par admettre... Tu es vraiment une bonne personne, tu mérites d'être heureuse.

— Vous aussi, Madame.

OS MiraculousWhere stories live. Discover now