C'est juste un ami

Depuis le début
                                    

Adrien et elle étaient amoureux. Mais Gabriel Agreste ne voulait pas entendre parler d'une relation autre qu'amicale entre son apprentie et son fils. Ce qui lui donnait l'air de vouloir volontairement les faire souffrir.

Marinette chassa cette pensée. Demain, elle y penserait. Demain elle agirait. Mais pour l'instant, elle voulait profiter de la soirée avec son amie, se vider l'esprit un peu. Oublier les problèmes une soirée.

Alya comprenait parfaitement cette volonté, et accepta d'un regard de ne plus aborder le sujet.

Elles s'occupèrent du dîner ensemble, mirent la table, écoutèrent les jumeaux raconter leur journée, leurs rêves, leurs jeux. Après le repas, elles couchèrent les enfants et enchaînèrent les parties de jeux de société, discutèrent, regardèrent un film. Elles s'échappèrent.

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Au même moment, au manoir Agreste.

Adrien s'assît à table avec un soupir. Les repas en famille lui étaient extrêmement pesants, mais il n'avait pas la possibilité d'y échapper. Contraint de rester au manoir, n'ayant pas pu prendre son indépendance, il devait continuer de se plier aux règles de son père.

Or, depuis la naissance d'Aurore, le dîner était sacré et toute la famille devait y assister.

Aurore... Adrien regarda sa demi-sœur avec un sourire nostalgique. Elle était tellement mignonne, enfantine, joyeuse. Tout ce dont la vie avait décidé de le priver.

Mais voir Aurore, au-delà de sa propre enfance, cela le faisait penser à Emma et Hugo. Ses enfants. Qu'il n'avait pas la possibilité de voir en tant que père, auprès desquels il ne pouvait pas être présent, desquels il ne pouvait pas s'occuper.

« Papa, Adrien a beaucoup de peine. Je lui fais de la peine. Est-ce qu'il pourrait être seul ce soir ?

— Pourquoi, Aurore chérie ?

— Il pense à Hugo et Emma. Tu sais, Papa, c'est très triste pour Adrien qu'il ne puisse pas les voir. Ça fait longtemps.

» Je sais que c'est à cause d'Émilie. Que tu veux garder Adrien et Marinette loin l'un de l'autre pour qu'ils ne se rapprochent pas trop. Parce que tu as peur qu'il n'arrive malheur à l'un ou à l'autre et que celui qui reste ait à souffrir ce que tu as enduré après sa mort.

» Mais là, ils souffrent tellement tous les jours que c'est pire.

» Et puis, ce sont des battants. Depuis treize ans, ils n'ont jamais perdu un combat !

— Aurore a raison, sourît Nathalie, tu devrais l'écouter Gabriel. »

Le styliste hocha la tête. Il se demandait comment une enfant de six ans pouvait comprendre tout cela, deviner si facilement ce qui se passait dans l'esprit des autres.

Il se tourna vers son fils, qui fixait son assiette avec attention. Gabriel sentît son cœur se serrer. Adrien le détestait. S'il avait pardonné facilement le Papillon, il ne digérait pas l'interdiction de relation avec son amoureuse.

Et c'était normal, après tout. Gabriel essaya d'imaginer ce qu'aurait été sa vie s'il n'avait pas eu le droit de fréquenter Émilie officiellement, s'il n'avait pu voir Adrien grandir, si sa première femme avait été forcée de dire qu'il n'était qu'un ami.

Et il se rendît très vite compte de l'horreur de ce qu'il imposait à son fils.

« Vas-y, Adrien. »

L'air interloqué du garçon déchira le cœur de son père.

« Vas-y. Je n'ai pas le droit de t'en empêcher.

OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant