100 façons de dire "Je t'aime"

Je pensais justement à toi

Sirius sourit, et croisa les bras, certain que la suite des paroles de sa petite cousine allait grandement lui plaire.

- Plus j'essaie de lui parler, plus il me fuit ! Je croyais qu'il m'aimait bien, mais...

Sirius ricana, amusé.

- Ce cher Remus est particulièrement têtu...

- Tu as une solution ?

Le sourire de Sirius devint diabolique.

- Oui. Ne lui laisse pas le choix. Et ne lui laisse pas un instant de répit...

Soudain bien plus joyeuse, Tonks se leva d'un bond et se jeta au cou de Sirius. Au moment même où Remus entrait dans la cuisine.

Le loup-garou se figea. Sirius crut voir l'espace d'une seconde une lueur de rage passer dans les yeux dorés de son ami, mais il se reprit rapidement pour redevenir l'adorable professeur qu'il connaissait. L'animagus se demanda si la scène était due au hasard ou si Tonks avait hérité de quelques gènes Serpentard de son côté Black...

Remus les salua poliment et s'installa à côté de Sirius. Tonks l'ignora subtilement, et déclara qu'elle devait partir en adressant un clin d'œil à son cousin.

Une fois la jeune femme partie, Sirius nota l'air sombre de son ami, qui regardait le fond de sa tasse de café d'un air absent.

Il sourit, amusé, et entama la conversation comme s'il ne s'était rien passé.

A la suite de cette matinée, Tonks ne laissa plus une seconde à Remus.

Dès qu'ils se retrouvaient au même endroit, la jeune femme se trouvait en permanence dans le champ de vision du loup-garou. Elle multipliait également les contacts avec lui, trouvant le moindre prétexte pour se retrouver proche de lui. Elle alla même jusqu'à simuler une chute pour tomber dans ses bras.

Au départ, Remus avait l'air légèrement embarrassé. Mais au bout de quelques jours de ce traitement, il rougissait et sursautait dès qu'elle entrait dans la pièce. A plusieurs reprises, Sirius avait surpris Remus la chercher du regard et il avait su que ce n'était qu'une question de temps pour qu'il ne finisse par accepter ses sentiments.

Il fallut à Tonks un mois entier pour faire craquer Remus. Sirius s'était rendu compte de l'agitation de son ami et s'était légèrement inquiété, craignant qu'il ne décide de fuir.

Quelques instants plus tard, ne trouvant plus ni Remus ni Tonks, il était parti à leur recherche. Et il les avait trouvé dans la bibliothèque, ensemble. Échangeant un baiser torride.

Souriant, il était parti sur la pointe des pieds et les avait laissé tranquille.

Le lendemain du baiser, Sirius avait été réveillé par des cris. Craignant une attaque de Mangemorts, il était descendu en courant pour tomber sur une scène apocalyptique.

Remus et Tonks se faisaient face dans la cuisine, vociférant. Le si calme Moony était hors de lui, et Sirius craignit un instant qu'il ne se transforme.

Quant à Tonks, ses yeux lançaient des éclairs et ses cheveux changeaient de couleur à une vitesse folle, lui donnant un début de mal de tête.

Son arrivée dans la cuisine entraîna un lourd silence. Puis les cris reprirent. Sauf que sa cousine et son ami le prenaient à parti.

Il lui fallu quelques minutes pour comprendre quel était le problème.

Remus venait de rejeter Tonks violemment, estimant que la jeune femme méritait mieux qu'un loup garou. Tonks était furieuse parce qu'elle affirmait être capable de prendre ses propres décisions.

Sirius ferma les yeux un instant, puis leur hurla de se taire. Il lança un léger regard d'encouragement à sa cousine, avant de se tourner vers son ami.

- Remus. Te souviens-tu de la dernière soirée que nous avons passé avec James ? Juste avant qu'il ne soit tué ?

Remus pâlit brusquement et recula d'un pas comme sonné. Bien sûr qu'il devait s'en souvenir. Cette fois-là, Peter n'était pas venu. Ils étaient tous les trois. Et James, contemplant son fils endormi leur avait dit de ne pas chercher d'excuses pour fuir le bonheur, parce que c'était ce qu'il y avait de plus précieux.

Les mots de James prenaient un tout autre sens quand on savait que moins d'une semaine plus tard, lui et sa femme étaient assassinés.

Satisfait de voir Remus subitement calmé, il sourit à Tonks.

- Prends soin de lui, cousine.

Puis, tranquillement, il attrapa un paquet de biscuit sur la table et quitta la pièce.