Bonus 10 : Pansy et Neville

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Pansy avait eu beaucoup de mal à reprendre pied après la mort de ses parents.

Elle s'était sentie coupable, horriblement coupable, parce que c'était elle qui les avait persuadé de tourner le dos au Seigneur des ténèbres.

Elle avait réussi à les convaincre, mais elle savait que ses parents avaient fait ça pour elle, parce qu'ils avaient compris que Harry Potter finirait par l'emporter un jour ou l'autre.

Elle devait avouer qu'elle pouvait remercier Potter et sa bande de Gryffondor pour le soutien qu'ils lui avaient apporté, sans rien demander en échange. Les Serpentard n'avaient pas pour habitude de montrer leurs sentiments de cette façon. Elle avait le soutien silencieux de ses amis, et elle savait que si elle le demandait, ils l'aideraient.

Mais les Lions n'attendaient pas qu'elle ait besoin. Ils l'entouraient, lui montrant en permanence qu'elle n'était pas seule. Comme Harry le lui avait promis.

La jeune fille avait eu l'impression de nager en plein cauchemar, et elle se laissait porter, incapable de prendre des décisions par elle-même.

Souvent, elle s'isolait et les Gryffondor se rassemblaient autour d'elle, présents en lui laissant le calme nécessaire.

Parmi eux, il y avait Neville Longdubas.

Elle l'avait souvent traité de tous les noms, elle s'était moquée de lui et de son air malhabile.

Il était timide, maladroit, et peu puissant.

Pourtant, à sa grande surprise, elle se rendait compte que seule le jeune homme parvenait à l'apaiser. Il trouvait les mots justes, et il savait quand se taire.

Le jeune homme sursautait quand elle parlait trop fort, ou se montrait trop brusque. Il était une calamité en potions et avait une peur panique du professeur Rogue.

Il rougissait pour un rien, et était définitivement tête en l'air.

Mais Neville avait perdu ses parents lui aussi. Les siens n'étaient pas morts, mais ils étaient enfermés dans leur folie, dans leur propre corps. Ils étaient comme morts. Pire encore, parce qu'il y avait toujours un espoir, une attente que les choses ne s'améliorent.

Pansy pensait parfois égoïstement qu'elle était soulagée que ses parents avaient été tués d'un Avada et pas torturés à en devenir fous. Elle n'aurait pas pu vivre avec ce poids sur les épaules...

Neville lui avait parlé de vengeance. De son rêve de tuer Bellatrix Lestrange, celle qui avait jeté les Doloris sur ses parents, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils disparaissent au fond de leur esprit.

Il lui avait révélé qu'il brûlait d'envie d'avoir la possibilité de l'anéantir, mais qu'il avait peur de se perdre en chemin.

Grâce à lui, elle avait compris que la vengeance ne résoudrait pas son mal-être et ses problèmes. Elle avait longuement réfléchi, méditant les paroles du maladroit Gryffondor.

Puis, elle avait été voir Nymphadora Tonks.

Elle avait passé des heures à argumenter. Elle lui avait expliqué posément ce qu'elle voulait et pourquoi.

Et finalement, elle avait convaincu Tonks.

Ce n'était pas juste une histoire de vengeance. Il y avait un peu d'envie de voir l'assassin de ses parents payer, bien sûr. Elle n'aurait pas été honnête si elle avait nié.

Mais elle voulait plus. Elle était décidée. Déterminée.

C'était ainsi que Tonks avait commencé à l'entraîner, comme une combattante.

Pansy avait découvert que l'exercice lui permettait d'oublier ses problèmes et elle se jetait avec bonheur dans l'action.

Lorsque Millicent l'avait traînée à la fête voulue par Harry et organisée en commun, elle avait levé les yeux au ciel. Heureusement, Blaise et Ron avaient eu l'excellente idée d'amener de la bièraubeurre.

Elle avait soupiré en voyant l'air bêtement heureux de Harry, se sentant attendrie par celui qui devait tous les sauver.

Et puis, elle avait vu Neville rire et discuter, sans se préoccuper d'elle. Et elle était restée dans son coin, maussade, à boire sans parler à personne.

Lorsque la musique s'était mise en route et que certains s'étaient mis à danser, elle avait hésité. Puis, elle avait posé sa bouteille d'un air décidé et s'était rendue devant Neville, l'air agressif.

Elle lui avait tendu la main et après une légère hésitation Neville l'avait prise.

Ils s'étaient mis au milieu de la salle et Pansy s'était laissé guider par Neville pour danser.

Elle avait ignoré les regards des autres, profitant de l'étreinte de ce garçon qui était devenu son ami. Et contre lui, elle retrouvait le sourire, se sentait parfaitement à l'aise.

Après l'initiative de Pansy, ils étaient restés ensemble, ignorant les autres. Ils s'étaient installés dans un coin et avaient discuté.

En rentrant à son dortoir, Pansy se demandait à quel moment le doux Neville Longdubas avait pris une telle importance pour elle.

Si quelqu'un lui avait dit qu'elle s'attacherait autant au jeune homme, elle aurait probablement usé de la violence.

Pourtant, quand elle parlait avec Neville, elle se disait souvent qu'il aurait plu à sa mère. Et elle ne pensait pas ça à cause de la pureté de son sang.

Sa mère aurait aimé un jeune homme qui puisse pondérer les éclats de sa fille. Elle s'était bien souvent plaint de son caractère emporté et Pansy savait que sa mère aurait jugé Neville parfait pour l'obliger à être plus calme.

Pansy sourit doucement en se rappelant que Harry l'avait invitée à passer ses vacances Square Grimmaud. Elle avait entendu les histoires de Blaise et de Drago et elle savait que ses amis s'étaient bien amusés.

Elle avait accepté immédiatement, et elle avait entendu Neville demander aussitôt à être invité.

Il avait même avoué à Harry avoir déjà écrit à sa terrible grand-mère, pour rester avec eux...

Pansy s'était sentie bêtement heureuse que Neville vienne, parce qu'elle aimait passer du temps avec lui, et que les vacances lui auraient parues interminables s'il n'avait pas été là.

Face à son sourire rêveur, Blaise avait ricané. Mais Pansy s'en moquait.

Elle avait fixé Drago puis Blaise avant de leur demander d'un ton innocent pourquoi ils n'avaient pas pensé bien plus tôt à se rapprocher des lions. Et elle avait ajouté que les lions et les serpents se mariaient si bien que ça aurait été dommage de louper ce genre de croisements.

Le rire de Blaise s'était coincé dans sa gorge et il avait semblé extrêmement gêné. Pansy espérait bien qu'il avait imaginé le genre de croisement qu'il pourrait opérer avec sa rouquine.

Quand à Drago, il avait recraché la gorgée qu'il était en train de boire et était devenu écarlate.

Victorieuse, Pansy leur avait fait un petit signe de la main avant de les laisser pour aller préparer tranquillement la valise qu'elle prendrait pour les vacances.

100 façons de dire "Je t'aime"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant