Bonus 16 : L'attente de Ginny

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D'aussi loin qu'elle se souvienne, Ginny avait toujours rêvé à propos de Harry Potter.

Il était un héros, et il avait presque le même âge qu'elle.

Elle avait lu toutes les histoires le concernant. Elle avait confectionné un album dans lequel elle collait tous les articles de journaux le concernant.

Elle s'était essayé au dessin, parce qu'elle n'avait aucune photo de lui. Alors, elle s'était entraînée, d'après la description que les livres faisaient du bébé qui avait disparu.

Elle avait trouvé dans les affaires de ses parents une photo où les parents de Harry apparaissaient, de l'époque où ils étaient dans l'Ordre du Phénix. Et elle s'était demandée s'il ressemblerait plus à sa mère ou à son père.

Elle attendait avec excitation son entrée à Poudlard, parce qu'il y serait. Elle ferait ses études en même temps que Harry Potter, le héros du monde sorcier. Il avait disparu étant bébé, mais elle était certaine qu'il reviendrait. Et il se devait d'aller à Poudlard.

Elle imaginait régulièrement leur rencontre. Quand elle se demandait si elle oserait l'aborder, son ventre se contractait et ses joues rougissaient. Elle avait hâte.

Quand elle accompagna son frère à la gare et qu'il rencontra ce drôle de garçon, elle lui jeta à peine un regard, essayant de trouver son idole dans la foule.

Ron l'ignorait pour discuter avec le garçon, qui semblait être seul et ne rien connaître du monde magique.

Ce n'est que lorsqu'il grimpa dans le train qu'elle se rendit compte de qui il était.

Dans ses rêves les plus fous, Ginny Weasley n'avait jamais imaginé quelque chose d'aussi incroyable.

Harry Potter était rapidement devenu le meilleur ami de son frère. Elle allait côtoyer Harry Potter, parce qu'il viendrait leur rendre visite, ou qu'elle le verrait avec son frère.

Il était à Gryffondor, et tous les Weasley allaient à Gryffondor. Il était donc dans sa future maison.

Quand Ginny était enfin arrivée à Poudlard, elle n'avait pas pu quitter son idole des yeux. Elle était timide, bien trop timide, mais elle était près de lui.

Elle était amoureuse, et dans son esprit, Harry un jour la verrait.

Quand il était venu la sauver, son cœur avait menacé d'exploser dans sa poitrine.

Il l'avait sauvée, se mettant en danger. Il avait affronté un monstre au péril de sa propre vie, pour la sauver, elle, Ginny Weasley.

Il l'avait prise dans ses bras, en larmes, la suppliant de ne pas mourir.

Jamais elle n'avait été plus heureuse.

Mais au fil du temps, elle se rendit compte qu'il s'éloignait de nouveau. Il était gentil avec elle, lui parlait amicalement et ne fuyait jamais sa présence. Mais il la regardait comme une amie.

Elle rougissait toujours en le voyant, elle parlait peu en sa présence. Et malgré l'indifférence de Harry son amour grandissait, l'étouffant presque parfois.

Elle avait appris à le connaître, elle savait qu'il avait besoin d'amour et qu'il rêvait d'une famille. Une nuit, alors que la lune éclairait sa chambre, elle s'était jurée de lui offrir cette famille.

Elle l'entourerait d'amour, et lui offrirait tous les enfants qu'il voudrait. Il deviendrait un Weasley officiellement, et son meilleur ami deviendrait un frère par les liens de leur mariage...

Pourtant, son rêve avait dérapé.

Harry ne la regardait pas comme elle l'espérait.

Lorsque les choses changèrent, elle se lia d'amitié avec Blaise. Un drôle de Serpentard, avec qui elle s'entendait bien.

Il aimait parier au moins autant qu'elle, et il adorait les commérages.

Elle passait du temps avec lui pour oublier l'indifférence de Harry. Il lui faisait toujours oublier ses pensées noires, et il arrivait à lui remonter le moral même lorsqu'elle était au bord des larmes. Il l'écoutait, et elle se sentait apaisée de pouvoir confier à quelqu'un ses rêves et ses espoirs sans que cette personne ne se moque.

Elle avait compris que Blaise ne la regardait pas tout à fait comme une amie. Mais elle ne pouvait pas s'éloigner de lui, parce que sa présence lui faisait du bien.

Elle se sentait mieux en sa présence, elle oubliait ses déceptions et ses doutes.

Elle savait que la question d'apparence innocente de Blaise était bien plus qu'une simple question. Il lui demandait toujours ce qu'elle ferait lorsqu'elle prendrait conscience que Harry ne la regarderait jamais comme elle le voulait.

Elle lui répondait toujours qu'elle attendrait. Elle était prête à attendre Harry aussi longtemps qu'il le faudrait.

Blaise souriait, un peu triste, puis changeait de sujet, la distrayant.

Un jour, en arrivant à la bibliothèque, elle avait surpris Harry , Drago et Pansy en train de parler de Blaise.

- Blaise est triste.

Le commentaire de Pansy avait inquiété Ginny, et elle s'était immobilisée. Elle avait entendu Harry glousser.

- Il n'est pas triste, il est rêveur.

Pansy avait grogné, prête à défendre son point de vue. Mais Drago l'avait coupé avant qu'elle ne parle.

- Il est amoureux.

Ginny s'était figée, stupéfaite.

Puis, silencieusement, elle avait fait demi-tour.

Elle était rentrée dans son dortoir, pensive.

Une drôle de sensation lui tordait l'estomac, à la pensée que Blaise puisse être tombé amoureux d'une fille. La première chose qu'elle pensa c'est qu'ils ne pourraient plus passer du temps tous les deux. Et étrangement, cette pensée lui fit mal.

Elle fronça les sourcils, perturbée. Elle ne s'était jamais sentie jalouse quand Harry disparaissait elle ne savait où. Agacée, peut être. Envieuse, sûrement. Mais certainement pas jalouse.

Alors, pourquoi serait-elle jalouse de son ami ?

Il lui fallut près de deux jours pour trouver la solution, et encore, uniquement grâce à un commentaire de Hermione.

La lionne pestait à propos de Ron qui était incapable d'ignorer Lavande quand elle se trémoussait sous son nez.

Hermione était jalouse de Lavande parce qu'elle aimait Ron.

Et elle, Ginny Weasley, était jalouse d'une fille inconnue parce qu'elle appréciait bien plus qu'elle ne croyait Blaise Zabini.

Elle n'était pas tout à fait prête à dire qu'elle l'aimait. Mais elle pouvait faire autre chose : elle pouvait le laisser essayer de la convaincre.

Quand elle entra le lendemain matin dans la Grande Salle, elle se glissa aux côtés de Blaise. Elle le salua comme à son habitude, puis elle le fixa dans les yeux, jusqu'à ce qu'il soit intrigué.

Avec un grand sourire, elle prononça les mots qu'elle avait imaginé dans la nuit, "J'en ai assez d'attendre".

Le sourire ravi de Blaise, ses yeux pétillants de joie avaient fait battre son cœur plus vite.

Elle avait répondu à son sourire, soudain bêtement heureuse.

D'un pas dansant, elle avait rejoint la table des Gryffondor, et s'était installée face à lui, pour pouvoir le regarder. Et son sourire tout au long du repas lui avait réchauffé le cœur comme jamais.

100 façons de dire "Je t'aime"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant