100 façons de dire "Je t'aime"

Bonus 6 : Tonks et Remus

Remus Lupin était un homme placide malgré sa condition de loup-garou.

Pourtant, il lui arrivait de perdre son calme. C'était rare, et peu de gens pouvaient se vanter d'avoir vu l'homme calme et effacé s'énerver.

Il y avait cependant une chose qui le faisait sortir de ses gonds. Ou plus exactement il y avait quelqu'un.

Nymphadora Tonks.

La jeune Auror métamorphomage avait le don pour lui faire perdre son calme.

Au début, il avait fait en sorte de l'éviter.

La jeune fille avait développé une espèce de fascination à son égard et Remus avait fui.

Il avait pris l'habitude de ne pas se lier aux gens. Depuis la mort de James et l'emprisonnement de Sirius, il n'avait jamais chercher à remplacer ses amis perdus.

Il était devenu cet homme discret et solitaire. Désespérant solitaire.

L'évasion de Sirius, sa liberté retrouvée, n'avait rien changé, pas plus que l'arrivée du fils de James dans sa vie. Il restait un solitaire.

Face à Tonks, il s'était senti en danger.

La jeune fille était joyeuse et enthousiaste. Elle était en permanence en mouvement, vive comme un feu follet. Et elle l'attirait comme la flamme attire le papillon de nuit.

Sa joie de vivre, son rire... Tonks n'était pas le genre de fille à passer inaperçue.

Remus se demandait souvent si elle avait senti qu'il était attiré par elle. Il ne savait pas pourquoi un jour elle s'était tournée vers lui pour le fixer de ses yeux violets. Elle l'avait observé attentivement avant de lui sourire.

C'est à cet instant qu'il avait été perdu...

La jeune métamorphomage s'était mis en tête de le séduire.

Elle le suivait partout, trouvait toujours une excuse pour lui parler.

Elle changeait de forme pour trouver ce qu'il préférait, et elle riait quand il se trouvait déstabilisé.

Elle ne perdait jamais une occasion de le frôler, ou de le toucher. Elle prenait sa main, lui posait la main sur l'épaule ou même se jetait dans ses bras.

Et le pauvre Remus Lupin souffrait mille morts. Il faisait son possible pour rester de marbre, mais il n'avait jamais eu l'habitude de cacher ses sentiments.

Alors il se retranchait derrière le monstre en lui, mettant en avant le danger qu'il représentait.

Il était le Grand méchant loup, et elle était le petit chaperon rouge des moldus.

Inlassablement, il la repoussait, et même la fuyait. Mais dès qu'elle arrivait dans son champ de vision, il n'arrivait pas à la quitter des yeux.

Il surprenait parfois les regards narquois des membres de l'ordre du Phénix, et surtout de son ami Sirius.

Personne n'était dupe du jeu de séduction qui se jouait devant eux, et Sirius avait lancé les paris pour savoir qui de Tonks ou de Remus allait remporter la victoire.

La tension entre ces deux là devenait étouffant, au point que Sirius dut se résoudre à aller parler à Remus.

Le loup-garou était d'humeur grognon, et en voyant Sirius, il grogna, agacé.

Son ami, loin de s'en vexer se mit à rire.

- J'ai l'impression que tu sais déjà de quoi nous allons parler, Moony...

Ce dernier grogna à nouveau. Sirius gloussa encore une fois.

- Tonks est une fille adorable. Et je ne dis pas ça parce qu'elle est ma petite cousine...

- Patmol !

Sirius haussa les épaules avec un léger sourire.

- Ose me dire qu'elle n'est pas charmante...

Remus rougit violemment pour le plus grand plaisir de Sirius. Celui-ci, se pencha alors vers son ami.

- Bien. Tu lui plaît et visiblement, elle te plaît. Donc... quel est ton problème ?

Les yeux de Remus étincelèrent de colère.

- Dois-je te rappeler pourquoi tu me surnommes Moony ? Dois-je te rappeler ce que je suis ?

- Si tu parles de ton petit problème de fourrure...

- Quoi d'autre, espèce d'idiot ?

Sirius gonfla les joues.

- Moony, tu es quelqu'un de bien, et tu contrôles la situation. Tonks est au courant et ça ne la fait pas fuir... Que te faut-il de plus ?

- Et si je perdais le contrôle ? Et si...

- Et si quoi ? Tu t'interdis de vivre depuis toujours !

Remus montra les dents.

- Je suis dangereux Patmol !

Sirius soupira, soudain triste.

- Tu es mon ami, Moony. Je te fais confiance totalement, au point que je pourrais te confier ma vie. James et Lily aussi croyaient en toi. Harry t'adore. Pourquoi ne le vois-tu pas ?

Remus se redressa et s'apprêta à quitter la pièce. Mais Sirius le rattrapa par le bras.

- Moony... N'oublies pas ce que James te disait. Il faut profiter de la vie avant qu'il ne soit trop tard.

Remus eut un geste de recul comme s'il venait d'être frappé, puis il s'enfuit à toutes jambes.

Sirius resta sur place et s'assit dans un fauteuil, les yeux dans le vagues. Il sursauta quand une main se posa sur son épaule.

- Tonks ! Tu m'as fait peur !

La jeune Auror se mit à rire.

- D'après ce que m'a raconté maman de ta jeunesse tu n'es pas spécialement du style à t'effrayer pour un rien.

Sirius sourit.

La jeune femme s'installa face à son petit cousin.

- J'ai entendu ta conversation avec Remus.

- Oh. ça...

Tonks haussa les épaules.

- Il... Il ne s'intéresse pas à moi.

Sirius gloussa.

- Oh que si. Sinon il ne serait pas autant perturbé. Tu lui plaît, mais il refuse de l'avouer.

Tonks haussa un sourcil, perplexe.

- Ce n'est pas l'impression qu'il me donne.

- Tonks, Remus est persuadé que parce qu'il est un loup-garou il n'a pas le droit au bonheur. Donc, il lutte contre son attirance.

Tonks se laissa aller en arrière dans son fauteuil, réfléchissant. Sirius l'observa, un léger sourire aux lèvres.

Puis, la jeune femme se redressa.

- Selon toi... je ne devrais pas baisser les bras ?

Sirius eut un léger sourire.

- Absolument pas. Tu vas devoir le pousser dans ses retranchements mais... Si c'est ce que tu veux vraiment, je t'aiderai.

Le sourire de Tonks fut un véritable rayon de soleil pour Sirius.