J'aime ton rire

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Depuis qu'ils avaient échangé leur premier baiser dans la salle sur demande - et à la demande de Luna - Théo et la Serdaigle étaient inséparables.

Le Serpentard veillait jalousement sur elle, et personne n'avait plus aucuns doutes sur l'allégeance de Théo. Il suivrait la jolie blonde à l'air rêveur quels qu'en soient les risques.

Harry était ravi de leur relation. Luna était adorable et il devait avouer avec le recul qu'elle n'aurait pas pu rêver mieux que Théodore Nott.

Le garçon autrefois solitaire acceptait ses excentricités sans broncher ni se moquer d'elle. Il la couvait du regard et la suivait partout où elle allait.

Leurs caractères opposés s'accordaient à merveille. Luna apportait de la lumière et de la joie au côté sombre de Théo, et le calme du jeune homme modérait l'enthousiasme parfois débordant de la Serdaigle. La jeune fille était tête en l'air mais Théo veillait à ce qu'elle soit toujours en sécurité.

Beaucoup d'élèves de Poudlard observaient l'étrange couple, mais personne n'osait rien dire. Le Survivant en personne semblait ne rien trouver à y redire et Théodore Nott dégageait pour beaucoup une aura effrayante.

Théo s'ouvrait petit à petit au monde. Il découvrait la sensation d'avoir des amis, qui s'inquiétaient pour lui ou lui offraient son aide. Il découvrait la joie d'avoir trouvé son âme sœur, là où jamais il n'aurait pensé la trouver.

Son père ne lui faisait plus peur, pas plus que Crabbe et Goyle qui tentaient régulièrement de l'intimider... Mais Harry veillait au grain et Albus Dumbledore en personne avait placé le jeune Nott sous sa protection.

Drago avait chuchoté à Harry pendant le cours de potions que Voldemort avait probablement demandé aux deux gorilles de se montrer discrets pour qu'ils ne soient pas renvoyés de Poudlard.

Avec la désertion des enfants de ses fidèles, Voldemort se trouvait sérieusement en manque de main d'oeuvre au sein de l'établissement. Et Severus Rogue devait être trop précieux aux yeux du Seigneur des ténèbres pour l'utiliser afin de punir quelques enfants de Mangemorts récalcitrants. Harry soupçonnait le professeur de potions d'avoir refusé de porter atteinte à l'intégrité des enfants sous sa responsabilité.

L'année s'écoulait doucement, et les deux camps campaient sur leurs positions. Les attaques de Mangemorts ne semblaient avoir lieu que pour rappeler au monde sorcier qu'une guerre grondait. Le Ministère ignorait les événements avec une mauvaise foi évidente.

Dumbledore pour sa part, rappelait à ses étudiants de se montrer prudents. Il rappelait régulièrement à Harry et Drago qu'ils étaient des cibles de choix pour Voldemort.

Par prudence, leur petit groupe avait décidé de mettre en place une règle simple : personne ne devait se balader seul dans les couloirs. Bien entendu, deux d'entre eux ne respectaient jamais leurs propres règles : Harry et Drago, qui continuaient leurs petites rencontres nocturnes dans les couloirs du château.

Ils se retrouvaient à des fréquences variables, mais au minimum une fois par semaine. Souvent, ils se voyaient chaque soir. Ils n'avaient pas vraiment changé leurs habitudes. Lors de certaines de leurs rencontres, ils ne parlaient pas, se contentant de rester face à face ou côte à côte selon leur humeur.

D'autres soirs, ils discutaient de leur journée, commentaient les réactions de leurs amis ou des autres élèves.

Ils riaient à propos des paris de Blaise et de Ginny, se demandant souvent comment ils pourraient les piéger à leur propre jeu. Souvent, Drago faisait rougir Harry en lui racontant comment Blaise ne pensait qu'à s'isoler avec la jolie rousse pour des activités qui n'étaient pas enseignées à Poudlard. Harry jurait que Ginevra Weasley était encore une enfant timide tandis que Drago haussait un sourcil moqueur face à cette description bien loin du caractère de la volcanique Gryffondor.

Ils commentaient les réactions de Théo face à Luna, trouvant adorable sa façon de regarder la blonde étrange. Luna lui avait fait confiance tout de suite et sans réserve et Harry pensait que c'était juste ce qui manquait au jeune homme pour oublier sa peur et trouver le courage de faire ses propres choix. Drago ne lui répondait jamais, se contentant de regarder Harry d'un air indéfinissable.

Ils s'amusaient de la façon souvent brutale de Pansy de tenter de séduire le pauvre Neville. Drago jurait que Pansy avait toujours été une fille décidée, prête à tout pour obtenir ce qu'elle voulait. Harry assurait que Neville n'était pas aussi froussard qu'il le semblait au premier abord. Mais aussi bien le Gryffondor que le Serpentard s'accordaient à dire que c'était le couple le plus étrange et le plus mal assorti qu'ils aient jamais vus. Drago semblait septique sur leurs capacités à aller au-delà de leurs différences, tandis que Harry - en incorrigible romantique - pariait sur leur amour naissant pour abattre tous les obstacles.

Drago aimait par dessus tout se moquer de Ron et de son aveuglement chronique concernant les sentiments d'Hermione.

Harry essayait de défendre son meilleur ami, essayant de lui trouver des excuses, mais finissait le plus souvent au bord du fou rire devant les imitations idiotes de Drago. Et parfois, Harry avouait que Ron - bien qu'il puisse être un stratège totalement brillant - se montrait désespérément obtus lorsqu'il s'agissait de sentiments amoureux, en particuliers des siens.

Drago avait surpris un échange entre Blaise et Ginny où les deux tourtereaux pariaient sur le temps que mettrait Ron avant de dire quelque chose qui provoquerait la colère d'Hermione.

En riant presque aux larmes, il raconta à Harry que Ginny - sa propre sœur - avait estimé qu'il ne faudrait guère plus d'une journée au rouquin pour se montrer assez maladroit pour entraîner la colère de la lionne.

En voyant Drago rire d'aussi bon cœur, Harry avait souri et presque malgré lui, les mots étaient sortis de sa bouche.

- J'aime ton rire.

Drago se calma, gardant un sourire un peu hésitant, les yeux pétillants. Les deux garçons s'observèrent un long moment, légèrement indécis. Puis Harry balaya l'air de sa main en un geste nonchalant avant d'expliquer sa phrase étrange.

- Avant... Avant tu ne riais pas et tes sourires étaient juste moqueurs ou... méchants.

Le blond se rembrunit, n'aimant pas se rappeler de son comportement passé.

- Il faut croire que j'étais stupide, n'est-ce-pas ?

Harry pencha légèrement la tête en l'observant attentivement. Doucement, il lui répondit.

- Pas stupide. Juste perdu.

100 façons de dire "Je t'aime"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant