100 façons de dire "Je t'aime"

Je te raccompagne chez toi

Harry attendait la visite de Sirius, impatient. Ils ne s'étaient pas vus depuis de longs mois et parfois, les lettres n'étaient pas suffisantes pour pouvoir parler de tout.

Harry avait besoin de se blottir dans les bras de Sirius, et de se sentir réconforté.

Il était toujours entouré, de beaucoup de personnes qui ne voulaient que son bien. Des gens qui donnaient des conseils sur sa façon de vivre, parce qu'il était trop précieux pour être blessé ou pour pouvoir être laissé sans surveillance.

Toutes ces personnes n'étaient pas de sa famille et ne voyaient en lui que le Sauveur. Il était leur arme de guerre pour mettre fin à une guerre qui durait depuis beaucoup trop longtemps.

Il y avait bien sûr l'exception de Molly Weasley, qui le traitait comme un fils. Mais malgré sa gentillesse et toute la tendresse qu'elle pouvait lui apporter, elle n'était pas vraiment de sa famille. Elle était la mère de son meilleur ami, et même si Molly le considérait comme un autre de ses enfants, Harry ne pouvait pas se confier à elle.

L'étreinte de Molly était parfois comme celle d'une mère, mais une mère de laquelle il n'aurait pas été si proche. Il osait espérait que si sa mère n'avait pas été tuée, il aurait eu une relation bien plus proche avec elle. Il espérait qu'il aurait pu lui confier ses secrets et ses doutes, parler de ses inquiétudes et peut être de ses premiers émois.

Sirius était le seul adulte duquel il se sentait proche de cette façon. Il était son parrain, mais il le considérait tout autant comme un grand frère. Sirius était un adulte mais qui le comprenait aussi bien que ses amis.

Sirius n'aimait pas qu'il soit considéré comme une arme. Il n'aimait pas plus qu'il ne puisse pas vivre une vie d'adolescent ordinaire.

Il aurait préféré que son filleul ait une adolescence normale et insouciante. Il aurait aimé lui apprendre à être un maraudeur, imprudent au possible.

Il aurait voulu ne pas avoir à s'inquiéter à chaque instant pour le fils de James et Lily. Mais il semblait que Harry ait un don certain pour se retrouver dans des situations où sa vie était directement menacée.

Ces points étaient sujet à dispute entre Sirius, Remus et Dumbledore. Le vieil homme ne démordait pas du rôle essentiel de Harry et voulait qu'il soit enfermé pour sa sécurité. Sirius et Rémus hurlaient leur frustration de voir le fils de leur meilleur ami traité ainsi, alors qu'il mériterait beaucoup plus.

Les deux anciens maraudeurs venaient donc à tour de rôle voir Harry, s'assurer qu'il tenait le coup. Lui remonter le moral en lui parlant de ses parents et des maraudeurs.

Rémus était toujours plus raisonnable que Sirius. Après tout, il était professeur de Défense contre les force du mal, et il prenait son poste particulièrement à cœur.

Sirius ricanait et se moquait de lui et de son sérieux soudain, alors qu'à son époque il avait fait partie des pires canailles de Poudlard...

Quand Sirius Black débarqua dans la chambre d'Harry, il fut agréablement surpris. Son filleul était pour une fois détendu et joyeux. Il parlait d'un ton taquin qu'il ne lui avait encore jamais vu.

Il sursauta en voyant l'autre garçon face à Harry. Les yeux gris et les cheveux blonds ne le trompèrent pas : il se trouvait face au fils de Lucius Malefoy.

Les deux garçons discutaient amicalement, et étaient seuls.

Sirius cligna lentement des yeux essayant de comprendre ce qui se passait.

- Harry ? Tu as le fils Malefoy dans ta chambre.

Loin de s'en formaliser, Harry se mit à rire.

- Malefoy, tu ne connais pas Sirius ton... cousin je crois ?

- Petit cousin, Potter. Et non, on ne s'est jamais rencontré.

Sirius ouvrit la bouche et la referma brutalement, plus perturbé qu'il ne voulait l'admettre.

Harry fit mine de ne pas voir sa détresse.

- Rémus ne devrait pas tarder. Il est à Poudlard et il m'a dit que tu lui manquais.

Sirius acquiesça lentement et examina Harry d'un air perdu. Il se laissa tomber sur une chaise, incapable de formuler une pensée cohérente.

Quelqu'un frappa à la porte et avant d'avoir pu réaliser, Sirius se trouva pris dans l'étreinte solide de Lunard. Ce bon vieux Lunard, qui sentait la forêt et le grand air, et qui était capable de le réconforter quelques soient la situation.

- Harry. Monsieur Malefoy.

Drago étira ses lèvres mince en un léger sourire.

Sirius se tourna vers Rémus.

- Lunard. Il y a un Malefoy dans cette pièce.

- Il se trouve qu'il est ami avec notre Harry, Patmol.

Sirius émit un couinement perturbé.

Rémus rit et s'excusa auprès des deux adolescents.

- Sirius est moins théâtral habituellement, mais... il s'est souvent battu avec Lucius. Ils n'ont jamais réussi à s'entendre vraiment.

Drago regardait les deux hommes avec fascination, semblant se rendre compte qu'ils avaient connu son père adolescent.

Harry se leva pour enlacer Sirius, et l'homme rendit son étreinte à son filleul. Ils purent échanger des nouvelles, et même si Sirius jetait des regards méfiants à Drago de temps à autre, il s'était suffisamment décrispé pour donner des nouvelles de l'ordre.

Leur entrevue dura peu de temps, ils étaient toujours pressés par la sécurité. Sirius était toujours un fugitif aux yeux de la loi, après tout... Mais Harry souriait largement et ses yeux verts pétillaient de joie quand Sirius se leva.

Drago observa son petit cousin et nota qu'il avait l'air plus joyeux et plus détendu qu'en arrivant - avant de l'avoir vu dans la pièce. Il eut un instant de jalousie en pensant à son propre parrain, qui bien qu'il soit protecteur ne possédait pas cette chaleur.

Il salua poliment les deux hommes qui s'apprêtaient à partir et se laissa aller dans le fauteuil qu'il occupait, remerciant mentalement Harry de l'avoir inclus dans sa vie. Même si les étreintes et embrassades ne lui étaient pas destinées, il était traité correctement. Bien mieux qu'il ne l'aurait espéré.

Il observa Harry enlacer Sirius avec affection à nouveau, et entendit le professeur Lupin parler à son ami.

- Allez Patmol. Viens. Je te raccompagne chez toi.

Les deux hommes disparurent et Harry revint s'asseoir face à lui, les yeux légèrement humides.

Drago aurait pu faire une remarque sur le sentimentalisme trop développé des Gryffondor mais à la place, il choisit de repartir sur la conversation qu'ils avaient avant l'arrivée de Sirius et de Remus.

- Et donc, tu me disais être certain de me battre cette saison encore, Potter ?

Harry lui adressa un sourire soulagé, et le Serpentard sentit une chaleur inhabituelle envahir son cœur.