100 façons de dire "Je t'aime"

Tu peux emprunter le mien

Noël passé, les huit étudiants en vacances Square Grimmaud n'avaient plus aucune excuse pour retarder davantage le début de leurs devoirs de vacances.

D'autant plus qu'ils avaient un professeur à demeure et que Severus Rogue ne manquait jamais une occasion de leur rappeler ce qu'ils avaient à faire dans sa matière.

Ils n'avaient pas vraiment envie de penser à la rentrée et aux cours, mais Hermione semblait décidée à personnellement vérifier qu'ils allaient tous travailler sérieusement. La jeune fille trouva une alliée inattendue en Pansy.

Séparément les deux filles étaient déjà effrayantes. Pansy n'avait aucun scrupules à user de coups bas pour en arriver à ses fins, tandis qu'Hermione était d'une détermination sans faille.

Ensemble, elles incarnaient le cauchemar de leurs camarades.

C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous dans la bibliothèque pour un après-midi studieux.

Ron et Blaise, tous les deux gourmands, avaient essayé à plusieurs reprises de s'éclipser mais ils avaient été rattrapés sans pitié à chaque fois, Hermione et Pansy prenant un air sévère qui entraîna un fou rire chez Ginny.

Neville avait eu un léger sourire mais il semblait fasciné par l'autorité dont pouvait faire preuve Pansy.

Face à son air énamouré, Harry et Drago avaient échangé un regard stupéfait avant de se sourire d'un air hésitant. Ils n'avaient pas encore décidé si l'attirance manifeste du timide Neville envers la dominatrice Pansy était quelque chose de marrant ou d'effrayant.

Sirius passait régulièrement les voir sous couvert de vérifier qu'ils travaillaient sérieusement. Mais après sa quatrième visite, Hermione commença à le regarder d'un air soupçonneux.

A son cinquième tour, elle l'attendait de pied ferme, mains plantées sur les hanches, l'air furieux.

Ron et Harry, habitués à ses colères - et surtout habitués à être la cible de ses colères - souriaient, attendant l'explosion imminente.

- Sirius Black ! Je peux t'aider ? Tu as peut être un vieux devoir de potions à terminer ?

Sirius sourit d'un air nerveux, démasqué.

- Je...

- Je pense que nous n'avons pas besoin que tu surveilles notre travail, Sirius.

Sirius haussa les épaules et quitta la pièce, heureux de s'en être tiré à si bon compte. Ron le regarda partir étonné.

- Hermione ? C'est tout ?

La jeune fille haussa un sourcil, attendant plus de précisions.

- D'habitude, quand tu râles après nous tu es moins... accommodante !

Hermione plissa les yeux et Ron avala soudain sa salive, regrettant soudainement de ne pas s'être tu.

- Peut être que contrairement à toi, Sirius sait quand abandonner au lieu d'insister jusqu'à me rendre folle de rage ?

Les joues écarlates, Ron se passionna soudain pour son parchemin, miraculeusement inspiré.

Ginny gloussa, tout en continuant de travailler.

Molly les appela pour venir prendre une collation et se changer un peu les idées. Ron et Blaise furent les premiers à sortir de la pièce, ignorant les regards mauvais de Pansy et d'Hermione.

Neville, Ginny, Pansy et Hermione les suivirent en discutant joyeusement quelques instants plus tard.

Harry et Drago restèrent à leur place, posant leur plumes et s'étirant avec un soupir las.

- Nous n'aurions jamais du les laisser ensemble ces deux là.

- Hermione et Pansy ? Non.

- Tu crois qu'elles ont répété leur petit numéro de terreurs ?

- Malefoy, Hermione ne répète jamais...

Drago étouffa un léger rire.

- La question principale serait plutôt de savoir quand vont-elles nous libérer...

- Quand ? Je dirais... Quand nous aurons fini tous les devoirs à faire.

- Tant qu'elles n'ont pas l'idée de nous faire prendre de l'avance...

- Malheureux ! Ne dis pas ça devant Hermione, elle pourrait te prendre au mot !

Les deux garçons se turent pour laisser place à un silence confortable. Ils savaient qu'ils avaient un bon moment de tranquillité, le temps que Ron et Blaise ne soient repus.

- Potter ?

- Hum ?

- Comment tu supportes tout ça ?

- Tout ça ? Je ne comprends pas...

- Le fait que... Qu'il essaie de te tuer ?

Harry prit un long moment pour réfléchir.

- Et bien... Je n'y ai jamais pensé. J'y suis habitué je pense.

- Ça ne te gêne pas ?

- Si bien sûr. Je suis surtout en colère parce qu'il m'a pris mes parents et qu'il gâche ma vie.

Drago se balança sur sa chaise, pensif.

- En quelque sorte, il m'a volé mes parents aussi. Enfin... Je crois. Peut être que mon père était juste mauvais à la base...

- Tu devrais en parler à Severus. Ce sont tes parents qui l'ont choisi comme parrain.

Drago émit un rire sans joie.

- Tout nous opposait hein ? Blond et Brun, Serpentard et Gryffondor, parents partisans et opposants de Tu-sais-qui... Même nos parrains se détestent...

- Si tu veux en venir là, je peux te dire que nous avons beaucoup de points communs. Nous sommes tous les deux passionnés de Quiddich, nous sommes attrapeurs, nous sommes des garçons, nés la même année. Nous sommes fils uniques, nous avons Sirius en commun. Ho, et nous sommes tous les deux des sorciers. Sans compter que j'aurais pu être à Serpentard si je ne m'y étais pas opposé si farouchement. Et tout ça sans chercher...

- Potter tu es un indécrottable optimiste.

- C'est mal ?

- Je n'ai pas encore décidé...

Harry soupira.

- Tu veux un truc à grignoter ?

Drago secoua la tête en signe de négation. Harry se pencha vers lui et posa sa main sur la sienne.

- Malefoy... Arrête de te torturer avec ça.

- Comment ?

- Et bien... Étant la cible d'un taré depuis plus longtemps que toi, je suis un genre d'expert, tu vois... Et en tant qu'expert je peux t'affirmer que si tu n'arrêtes pas de te torturer avec ça, ils ont à moitié gagné.

Drago gloussa.

- Un expert. Potter... Je sais que tu essaies de me remonter le moral ou quelque chose comme ça. Mais, tu aurais pu trouver mieux, non ?

Harry sourit, mais il redevint vite grave.

- Je ne plaisante pas Malefoy. Je n'essaie pas de te remonter le moral.

- Mes propres parents ont...

- Je sais. Parle avec Severus.

Le blond hocha la tête.

En entendant leurs camarades revenir, ils se remirent au travail.

- Je n'ai plus d'encre...

Drago tourna la tête vers Harry au moment où leurs amis entraient, et il lui tendit son encrier.

- Tu peux emprunter le mien.