Je suis désolée pour votre perte

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Les jours passaient, monotones.

L'étrange amitié Serpentard - Gryffondor avait fini par ne plus attiser la curiosité. Surtout depuis que Harry furieux avait menacé un Serdaigle de lui jeter un sort après que ce dernier se soit proposé pour le "débarrasser de la vermine".

Celui-qui-avait-survécu était entré dans une rage noire et ses hurlements avaient résonné dans le hall de Poudlard.

Suite à cet incident, il avait arpenté les couloirs d'un pas rageur pendant quelques jours et personne n'était plus venu le voir pour lui poser des questions sur son subit rapprochement avec Drago.

Le Serpentard ne pouvait s'empêcher d'être satisfait de la tournure des événements. Qu'Harry le défende avec autant d'enthousiasme avait changé le regard des autres sur lui. Il n'était plus Drago Malefoy fils de Mangemort, il était devenu Drago ami d'Harry Potter.

Quelques mois auparavant, il aurait probablement mal prit cet état de fait. Mais les quelques jours de vacances Square Grimmaud avait soudé l'amitié du petit groupe.

Un mois passa pendant lequel les seuls événements avaient été les matchs de Quiddich. Si Harry et Drago étaient devenus amis au quotidien, pendant les matchs ils avaient gardé leur rivalité d'antan et donnaient le meilleur d'eux-même pour battre l'autre.

Quand ils jouaient face à face, ils offraient aux spectateur un spectacle particulièrement captivant. Ils ne se faisaient pas de cadeaux, déployant tous leurs talents en vol pour se poursuivre à la recherche du vif d'or.

Les deux garçons avaient des réflexes parfaits et une rage de vaincre toujours renouvelée. Harry se trouvait souvent en difficultés, attrapant en général le vif d'or de peu, d'une courte avance.

Drago avait cessé de se mettre en colère à chaque fois qu'il perdait, surtout depuis qu'on le complimentait sur ses performances de vol. Harry était le seul Attrapeur qu'il n'arrivait pas à battre... Être second ne lui posait plus vraiment problème, il n'avait plus des obligations d'excellence données par son père.

Drago était tout à ses pensées sur le Quiddich quand Millicent débarqua, rouge et essoufflée. Elle avait l'air au bord des larmes, et Drago se prépara à entendre une litanie de plaintes concernant la méchanceté des élèves de Poudlard qui se moquaient d'elle parce qu'elle était laide.

Au lieu de ça, après avoir récupéré suffisamment de souffle pour parler, elle finit par lui dire ce qui l'avait mis dans un état de panique pareil.

- Pansy. Elle a disparu.

- Comment ça disparu ?

- Elle a reçu un hibou, et après avoir lu la lettre, elle s'est enfermée dans sa chambre.

Mais comme elle n'en sortait pas après plusieurs heure, Millicent s'était décidé à ouvrir la porte, quitte à subir le courroux de Pansy.

La chambre était vide et tout ceux qui étaient présents dans la salle commune à ce moment là juraient de ne pas l'avoir vue partir.

Millicent se mit à pleurer, espérant que son amie n'avait rien.

Drago, inquiet à son tour, attrapa Millicent par la main et l'entraîna le plus rapidement possible vers la tour des Gryffondor.

Ils rencontrèrent Ron devant le tableau de la Grosse Dame et Drago lui fit un résumé du problème. Le jeune homme les entraîna à sa suite dans la salle commune des Gryffondor où Harry discutait avec Hermione.

Harry, les voyant, s'approcha, surpris de la situation. Voir des Serpentard chez les lions était inédit.

Il s'approcha d'eux et à voix basse, Drago lui expliqua la situation.

Harry s'engouffra dans son dortoir et revint avec un parchemin à la main.

Avec surprise, Drago se rendit compte que c'était un plan de l'école. Mieux encore, le parchemin en question affichait le passage des élèves ou professeurs.

Harry sans un mot examina la carte puis eut une exclamation.

- Là !

Il invita les deux Serpentard à le suivre et quitta rapidement la salle commune des Gryffondor. Grâce à la carte des Maraudeurs, le trajet fut court et direct.

Pansy s'était réfugiée dans un couloir désert du troisième étage.

Elle avait les yeux rouge et l'air fatigué, mais semblait calme.

Assise le long du mur, elle regardait dans le vague.

Drago se pencha aussitôt vers elle, soucieux.

- Pansy ?

Elle ne réagit pas. Millicent s'approcha à son tour, mais resta silencieuse. Harry pour sa part s'assit à côté d'elle. Elle lui jeta un bref coup d'œil.

- Ça ne va pas.

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Pourtant la jeune fille hocha la tête, les larmes aux yeux.

- On peut t'aider ?

Elle renifla et tourna la tête vers Harry.

- C'est trop tard maintenant.

Un grattement de gorge les fit tous sursauter.

MacGonagall se tenait devant eux, l'air sévère.

- Et bien ? Que se passe-t-il ici ?

- Madame c'est...

- Monsieur Potter. N'essayez pas de trouver une excuse. Vous n'avez rien à faire dans cette partie du château !

Alors que personne ne faisait attention à elle, Pansy leva la tête et prit la parole.

- Mes parents sont morts.

MacGonagall blêmit, tandis qu'Harry passait un bras autour des épaules de Pansy pour l'attirer vers lui. Il devinait sans peine ce qui s'était passé.

Pansy, indifférente aux réactions suscitées, continua.

- Pendant les vacances, je suis rentrée chez eux et je les ai convaincu de trahir Vous-Savez-Qui. Je leur ai dit que je voulais un autre avenir, que je ne voulais plus vivre dans la peur. Ma mère m'a avoué qu'elle ne suivait ses idéaux stupides que parce qu'elle avait peur pour nos vies. Ils... Ils se sont disputés avec mon père. Mais il a fini par reconnaître qu'il était dans l'erreur.

Elle soupira.

- Il était prêt à jouer les espions à conditions que ma mère et moi puissions être protégées.

Elle étouffa un sanglot.

- J'ai reçu un hibou du Ministère. Un hibou officiel. Ils ont été tué tous les deux.

MacGonagall fit un pas en avant.

- Miss Parkinson. Je suis désolée pour votre perte. Tellement désolée.

La jeune fille hocha la tête d'un air absent.

- Qu'est ce que je vais devenir ?

Drago l'enlaça également, la serrant entre lui et Harry. Les deux amis échangèrent un regard et ce fut Harry qui répondit.

- Tu n'es pas seule, Pansy. 

100 façons de dire "Je t'aime"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant