CHAPITRE IX - LE REQUIN, L'OURS ET LE SERPENT

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Des hamacs y étaient en effet tendus : trois dans les quartiers des garçons, deux dans ceux des filles. Les sanitaires étaient quant à eux communs. Lorsque les affaires furent installées et les membres du groupe rassemblés, Myr donna ses instructions.

- Jeunes gens, nous voguerons pour une durée de quinze jours minimum, afin que vous vous habituiez à la vie en mer, ou plutôt devrais-je dire « à la survie en mer ». Nous allons sortir du Paradis en passant par Calm Belt, puis nous ferons un tour dans East Blue. Cette mer est souvent considérée comme la moins dangereuse, c'est pourquoi je veux que nous nous y rendions en premier.

Tandis qu'il annonçait leur trajet, il avait pointé les différents points qu'il évoquait sur une grande carte. Les jeunes gens avaient suivi, scrupuleusement, la route choisie, et étaient prêts à partir, tremblants d'excitation. Alors que tous levaient les yeux vers lui, attendant les ordres, il leur gueula :

- Mais qu'attendez-vous, moussaillons ? Levez l'ancre, et que ça saute !

...

Comme sur une scène de théâtre, chacun se précipita à son poste. Jorge à la barre, Jun en cuisine, Haru dans le nid-de-pie. Zell fut chargé de déballer les caisses de munitions et de nourriture. Mais Arthur, lui, se retrouvait seul avec Peck : en tant que second du vice-amiral, il ne savait tout simplement pas quoi faire. Myr s'approcha de lui et lui mit la main sur l'épaule.

- Comment vas-tu, mon garçon ?

- Bien. J'attends de prendre la mer depuis longtemps ! Mais je ne sais pas vraiment quoi faire pour me rendre utile...

Myr réfléchit un instant.

- Tu n'as qu'à aider Jun en cuisine. Faire à manger pour six personne n'est pas une mince affaire, elle aura sans doute besoin d'un commis.

Arthur acquiesça et se dirigea vers la cuisine. La grosse voix du vice-amiral le rappela soudainement.

- Nous venons de prendre la mer, et j'ai pour le moment peu de tâches à te confier, mais n'imagine pas que le poste de second est insignifiant. En mission, c'est toi qui devra coordonner tes camarades afin qu'ils suivent mes ordres au mieux, tu seras le pivot de cette équipe. Je compte sur toi pour apprendre à les connaître, à les apprivoiser comme tu l'as fait pour Zell. Compris ?

Encore une fois, la consigne donnée par Myr était simple, mais correspondait à un exercice de fond essentiel : se rapprocher de la très froide Jun pour l'intégrer à la dynamique d'équipe et renforcer leurs chances de succès sur le terrain.

Il poussa donc la lourde porte de la cuisine, la boule au ventre à l'idée de faire face à la cassante cuisinière.

- Qu'est-ce que tu veux, monsieur le second ?

Elle l'avait apostrophé sans même lever la tête de son plan de travail. Tenant un couteau dans la main droite, elle découpait en tranches fines un oignon blanc. Sa vitesse d'exécution était impressionnante, si bien que l'on ne discernait même pas le mouvement vertical de la lame.

- Comment as-tu su que c'était moi ?

- J'ai un excellent odorat, et j'ai déjà mémorisé vos odeurs à tous les cinq. La tienne est la plus étrange, on dirait un mélange de savon à l'amande et d'or...

Arthur rougit. Il se sentait nu face à cette analyse exacte : le savon à l'amande était son préféré, et Excalibur était attachée à sa ceinture. La jeune femme se retourna lentement et pointa vers lui son couteau, l'œil mauvais :

- Et je ne veux pas de ce verplume dans ma cuisine. J'y fais à manger, un animal n'a rien à faire ici.

Peck laissa échapper un petit piaillement de déception.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant