CHAPITRE XLIV- LE CAPRICORNE ET LE POISSON

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- Comme ça, ça devrait aller ! déclara Jun en contemplant le travail accompli.

Avec l'aide de la forte Igana, elle avait réussi à enrouler les chaînes de granit marin, qui les avaient retenues durant tout le voyage, autour de Soles et Leo. Aucun d'eux ne possédait les pouvoirs d'un fruit du démon, mais ces entraves étaient si résistantes qu'il leur serait impossible de s'en libérer, surtout que le cadenas était toujours verrouillé. Emmy, qui tournait de l'œil dès qu'elle approchait du granit, préférait garder ses distances et sonder la caverne.

Les yeux fermés, la main tendue, elle oscillait de droite à gauche comme une boussole cherchant son cap. Enfin, elle pointa son index dans une direction :

- C'est par là. Je sens la présence de la stèle par là-bas.

Emmy l'ignorait encore, mais la stèle avait été réduite en poussière par Hélio, qui s'était emparé du médaillon dissimulé en son cœur. Ce médaillon, la jeune femme pouvait en revanche toujours le percevoir grâce à ses pouvoirs : il était lié à la stèle, puisqu'il était son essence même.

- Tu es sûre ? lui demanda Jun avec une infinie délicatesse.

La jeune femme n'était pas habituée à la violence des combats, et semblait secouée par les récents événements. Cependant, elle acquiesça fermement.

- Bon, souffla Jun. On va emmener ces deux vauriens avec nous. L'objectif est de foncer le plus vite possible à la fontaine pour empêche l'autre cinglé d'exécuter son plan. On y retrouvera sans doute les autres.

Elle hissa Soles sur son dos avec difficulté. Il n'était pas très lourd, mais les plaies infligées par Léo étaient profondes et encore ouvertes. Igana se chargea quant à elle de porter le pirate. Elle se regardèrent toutes les trois en silence, puis filèrent vers le tunnel ou Haru avait disparue un moment auparavant.

Jun était affaiblie, mais aussi très anxieuse. Si elle était la première à atteindre la fontaine, elle devrait affronter Hélio elle-même, et elle savait très bien qu'elle n'était pas de taille. Tout comme ses autres camarades, d'ailleurs. Seuls Arthur et Myr avaient une chance.

...

Quelques secondes, Myr, Leroy, Pisces et Caprico s'étaient regardés, muets, en chien de faïence. La tension était palpable dans l'air.

Puis, ils s'étaient jetés les uns sur les autres comme des bêtes.
Myr avait isolé Pisces dans un coin, tandis que Leroy tenait tête à Caprico. Les deux vice-amiraux tentaient de dépasser leurs adversaires pour rejoindre Hélio au plus vite, mais les pirates, fidèles à leur maître, leur barraient la route.

Caprico était extrêmement vif, et ses coups, maîtrisés à la perfection, étaient les fruits d'un entraînement régulier et exigeant. Leroy était un homme mesuré et raisonné, qui ne paniquait jamais, mais face aux incessants assauts du capricorne, il était parfois pris au dépourvu.

- Hoof Kung Fu : la chèvre ! s'écria Caprico.

L'animal contracta tous ses muscles, saillants sous son costume, et balança une attaque d'une puissance inouïe à son adversaire. Il projeta ses pattes vers l'avant, et une gigantesque onde de choc ravagea tout sur son passage, projetant des étincelles électriques dans les airs. Leroy fut frappé de plein fouet, et toute la partie supérieure de son corps fut arrachée, si bien qu'il sembla se désintégrer sous les yeux de son ennemi. Pourtant, Myr demeurait imperturbable. Caprico releva la tête en signe de victoire, ferma les yeux et jubila :

- C'est donc ça, la puissance d'un vice-amiral ? Quelle déception ... Il n'aurait pas dû me sous-estimêêêr, bêla-t-il.

- Je ne sous-estime jamais mes adversaires, pirate. J'évalue simplement leur puissance avant de contre-attaquer, déclara une voix d'outre-tombe.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant