MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE VI - L'AUTRE PIRATE

Tous se tenaient prêts à agir. Arthur serrait Excalibur contre lui, Peck tremblant sur son épaule. Beru, Leonce et Sergio tentaient, tant bien que mal, de dissimuler leur peur. Tous les regards étaient concentrés sur le pirate, à l'affut de la moindre réaction. Tous étaient prêts à bondir à la moindre alerte. Les vibrations du fourgon sur la route irrégulière semblaient traduire la tension de la situation.

Soudain, une détonation retentit. Elle fut suivie de cris, puis du fracas des lames. Les chevaux accélérèrent et tous se retrouvèrent plaqués contre les parois du fourgon. Arthur se leva et tambourina sur le métal :

- Capitaine ? Capitaine, répondez ! Que se passe-t-il ?

L'angoisse se lisait dans les yeux de ses trois camarades. Le visage du pirate, qui était resté impénétrable jusque-là, se tordit dans un rictus terrifiant, l'ombre d'un sourire.

- Enfin, les voilà ! s'écria-t-il.

Arthur jeta un œil par la fenêtre du fourgon. Une épaisse fumée recouvrait la route pavée. Les cris et détonations persistaient, au loin, mais aucun membre de la trente-deuxième brigade n'était visible à l'horizon.

- Zell ! cria-t-il. Ça va ? Que se passe-t-il ?!

Mais il n'eut comme réponse que le bruit des fusils et des épées. C'était la première fois qu'il s'inquiétait pour Zell. Il ne lui portait aucune affection, mais ils restaient des camarades, et son combat de la veille contre Hector lui avait bien montré que, même dans l'adversité, il était capable de trouver des points communs avec les autres recrues.

Il entendit ensuite le capitaine pousser un cri  : avant de comprendre ce qu'il se passait, une nouvelle détonation eut lieu, bien plus forte cette fois. Le fourgon se souleva dans les airs, les chevaux hennirent et s'agitèrent.

...

Lorsque Arthur ouvrit les yeux, plusieurs minutes après le choc, Peck lui picorait le nez avec insistance pour le réveiller, et il eut du mal à réagir malgré la gravité de la situation. Il était allongé sur la route pavée, en plein milieu de Yagura. Face à lui, le fourgon, comme éventré par la déflagration, gisait sur le côté. Le capitaine Joseph et Sergio semblaient inconscients, et le corps de Leonce adoptait un angle bizarre qui ne laissait rien présager de bon. Beru, un peu plus loin, luttait contre deux pirates. Avec ses allures de jeune singe, il bondissait dans tous les sens, assénant des coups en veux-tu en voilà. L'un des pirates s'effondra après avoir été frappé de plein fouet, tandis que l'autre tentait d'abattre le jeune soldat à bout portant. Arthur récupéra Excalibur, qui avait été projetée à ses côtés, rassembla ses esprits et inspecta le fourgon en vitesse : Fog avait disparu. La route était fendue en deux par un gigantesque cratère, et des flammes sauvages commençaient à ravager les bâtiments autour. Des civils criaient, pleuraient, tandis que des pirates se jetaient sur eux. Face à cet innommable tableau, qu'Arthur s'était toujours juré de prévenir, il dégaina sa lame d'un mouvement rageur et fondit sur l'ennemi.

L'épée d'or fendit la fumée noire comme un éclair, zigzaguant entre les pirates, les tranchants comme du beurre. Alors qu'ils s'effondraient lentement, Arthur essuya sa lame sur sa cape poussiéreuse pour en ôter le sang : il s'était arrangé pour neutraliser ces criminels sans les tuer. La mort ne faisait pas partie de son idée de justice. Alors qu'il observait les débris, à la recherche de blessés, Peck s'affola.

- Qu'y a-t-il ?!

Avant qu'il ne puisse se retourner, un coup d'une puissance formidable le frappa dans le dos. Il s'écrasa dans les décombres, qui lui écorchèrent les genoux et les paumes. Il se retourna, Excalibur à la main, et guetta les flammes. Une gigantesque silhouette en émergea, à la chevelure aussi flamboyante que les braises qui grignotaient le bois et la pierre tout autour : Arthur faisait face à Fog, dont le visage gardait ce rictus terrifiant, ce sourire qu'il avait lorsque le fourgon avait été détruit. Beru se précipita vers eux, les poings serrés, et s'interposa tandis qu'Arthur se relevait avec difficulté.