MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE CXXV - ARTHUR ET HECTOR

Deux officiers furent projetés dans les airs et s'écrasèrent sur le pavé dur et froid de l'esplanade du G2. Malgré leur expérience du combat, les attaques des Powathis étaient trop inhabituelles pour leur permettre de réagir. Agiles et rapides, ils combattaient tous comme des virtuoses. Mais le plus fort d'entre eux était leur chef, le « Lion Rouge » Kegaro. Il lui suffisait de jeter un œil à ses ennemis pour déceler leur point faible de son fluide de l'observation, puis de les éliminer avec son fluide de l'armement. Il tourbillonnait comme une furie, ses coups frappant ses adversaires de manière aussi vive et puissante que la foudre. Tous ceux qui se dressaient sur sa route étaient fatalement écrasés. Son frère Mugaro n'était pas en reste et combattait férocement à ses côtés. Les autres survivants ne se laissaient pas impressionner par la supériorité numériques de leurs ennemis et luttaient sans relâche. Kegaro était extrêmement fier d'eux.

Pourtant, des signes de fatigue commençaient à apparaître : les survivants Powathis n'avaient quasiment pas mangé depuis qu'on les avait enfermés dans leurs cellules exiguës. Nombreux avaient vu leurs amis et leur famille périr sous leurs yeux. Ils étaient épuisés, lassés de se battre. Kuku fut le premier à tomber. Ses vieux genoux tremblaient, et malgré sa détermination, il n'avait plus la force de sa jeunesse. Essoufflé et transpirant, il tremblait comme s'il était pris de fièvre. Alors que les officiers se ruaient sur lui pour le tailler en pièces, que Kegaro se précipitait pour l'aider à se relever, un tir retentit dans le chaos et imposa le silence. Kuku trembla quelques secondes encore avant de s'effondrer complètement sur le sol, comme un chien blessé. Son visage gardait la marque de sa douleur et de son épuisement.

Le cri de fureur de Kegaro raisonna dans l'air saturé de fumée tandis qu'il se jetait aux côtés du vieux sage. Son corps était toujours chaud, mais il n'était plus là. Et le chef n'avait pas besoin de chercher le coupable : il sentait déjà son aura abjecte approcher dans la foule de soldats.

- Vous avez vu cette précision ? s'esclaffa Bang en balançant son fusil à son second. Mieux qu'une chasse aux perdrix. Ah !

Le Dragon de Feu avait été ralenti par les tirs de Zell, mais il n'avait pas dit son dernier mot pour autant : il s'était acharné à se frayer un chemin jusqu'aux survivants Powathis, prêt à mettre fin à leur misérable existence de ses propres mains. Kegaro contenait sa colère. S'il avait ouvert la bouche pour parler, il se aurait sans doute laisser exploser sa rage. Sur les grosses lèvres de Bang apparaissaient un sourire vicieux.

- Messieurs, ces misérables sont à votre merci ! s'écria-t-il à ses hommes. Vous avez dix minutes. Quand vous aurez fini, je ne veux plus qu'il reste quoi que ce soit d'eux !

Des cris de bêtes se firent entendre dans le cercle d'officiers. Les hommes de Bang étaient réputés pour être les plus brutaux et cruels de toute la Marine. Certains disaient même qu'il les recrutait pour cela. Alors qu'il les toisait avec mépris, Kegaro se leva pour leur faire face. Il aurait voulu brûler le corps de son vieil ami dans la tradition powath. Au lieu de ça, il ne pouvait qu'abandonner son cadavre sur le pavé froid et humide de cette forteresse maudite. Il n'avait jamais été aussi dégouté, aussi furieux. Il était prêt à se battre jusqu'au bout, jusqu'à la mort. Mais il perçut un cri strident malgré la tension qui l'assourdissait.

- Angel twister !

Un tourbillon se forma autour des prisonniers en fuite, repoussant leurs assaillants.

- C'est une blague ?! grommela Bang en empêchant sa casquette de s'envoler de son crâne dégarni. Encore cette sale catin !

Jane se posa juste devant Kegaro et il eut un mouvement de recul. De nouveau, il se demanda dans quel camp elle était, car les allégeances de la jeune femme n'était pas encore tout à fait claires pour lui... Mais sans lui laisser le temps de répondre, elle lui tendit le trousseau.