CHAPITRE CVI - LES VÉRITABLES AMBITIONS DE L'ÉQUIPE A

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La bataille avait pris fin. Les prisonniers étaient regroupés au centre du campement, gardés par des dizaines de soldats à l'affut du moindre bruissement dans la jungle sombre. Quelques éclaireurs inspectaient les environs à la lumière de leur torches, mais l'ordre avait été donné de ne pas aller trop loin : les forces Sud attendraient l'aube pour reprendre leur avancée. Pour l'heure, les officiers devaient faire le point et se reposer.

Les blessures du contre-amiral Kabber étaient plus graves que prévu : malgré sa force et les pouvoirs conférés par son pilofruit, il n'avait pas été de taille contre le lion rouge dont la Garra l'avait lacéré. Son manteau blanc d'officier, déchiré de toutes parts, était à présent teinté de rouge. Alors qu'il boitait jusqu'à sa tente pour y dormir, il beugla :

- Humpf ! Ces sauvages ne payent rien pour attendre... Pour l'heure, je veux me reposer. Le premier qui osera me déranger sera lourdement sanctionné !

Alors qu'il croisait Arthur et ses deux compagnons, Kabber s'appuya lourdement sur l'épaule du jeune soldat.

- Ah... Commodore ! Je compte sur vous pour prévenir l'amiral de la capture de ce lion rouge, d'accord ? Moi, je vais me coucher. Nous nous verrons à l'aube.

Et tandis qu'il disparaissait dans l'ombre de sa tente, Arthur jeta un regard complice à Zell et Lola. Tout était parfait. Sans Kabber dans les pattes, ils avaient toute la nuit pour mettre en place la suite de leur plan.

Le lion rouge avait été enchaîné au centre du camp, au milieu des autres prisonniers. Cinq soldats se chargeaient de le maintenir à bonne distance de ses hommes. Arthur s'approcha lentement et, à son passage, les guerriers Powathis se mirent à siffler de manière menaçante. Mais d'un regard cinglant, il les fit taire et ils se recroquevillèrent comme des lions blessés.

- Je souhaite voir le prisonnier, annonça Arthur d'une voix claire.

- Eh bien... Vous le voyez, ricana l'un des gardes sans s'écarter.

Arthur prit un instant pour le regarder avec mépris. Il tenta de s'avancer légèrement, mais le soldat lui barra le passage de sa lance.

- Désolé, commodore, mais je ne reçois d'ordres que du contre-amiral Kabber. Et ses derniers ordres étaient « ne laissez personne s'approcher du lion rouge ».

Arthur lui répondit par un sourire narquois.

- Je vois... Mais le contre-amiral n'a-t-il pas dit ensuite « Le premier qui osera me déranger sera lourdement sanctionné ? ».

Le soldat cessa de sourire et lui jeta un regard penaud.

- Euh... bafouilla-t-il, pris au dépourvu. Si mais...

- Je souhaite seulement interroger ce prisonnier avec mes hommes. Vous pourrez faire votre rapport au contre-amiral à l'aube, si vous le souhaitez.

Avant même que le garde ne puisse répondre, Zell le bouscula et s'avança vers le lion rouge endormi.

- Les clés ? souffla-t-il aux gardes avec un regard de tueur.

Le garde sursauta comme un enfant et bafouilla quelques paroles incompréhensibles, mais Arthur posa calmement sa main sur son épaule.

- Le colonel Madeira vous a demandé quelque chose, je crois. Il vaudrait mieux ne pas l'énerver, il peut être très désagréable quand il est de mauvaise humeur...

Lentement, le garde tira de sa poche un trousseau qu'il donna délicatement à Zell, comme s'il faisait face à une bête sauvage prête à lui bondir dessus à tout instant. Le charpentier libéra le chef Powath, le hissa sur ses épaules et l'entraîna avec lui.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant