CHAPITRE LXVI - CÉLÉBRATION

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Arthur passa trois jours à l'infirmerie de Marineford. Pendant sa convalescence, ses camarades se succédèrent à son chevet, mais pas uniquement : Pinsch, le médecin de l'équipe B, vint régulièrement le visiter pour s'assurer de la stabilité de son état de santé, de même que les vice-amiraux Leroy et Wilelm qui le félicitèrent pour sa pugnacité.

À l'aube du troisième jour, Arthur fut réveillé par l'arrivée d'un visiteur surprenant : l'amiral en chef Seikou. Le vieil homme laissa sa garde à l'entrée de l'infirmerie et avança lentement dans la chambre pour se positionner face au lit d'Arthur. Il le fixa en silence pendant plusieurs longues secondes, du haut de son mètre soixante, puis son visage ridé se fendit d'un sourire d'enfant.

- Le chevalier d'or... Un bien beau surnom. Il m'en rappelle un autre, bien plus ancien.
- Vraiment ? demanda Arthur, intimidé par la prestance du vieil homme. Quel était-il ?
- Gorutaka, le faucon doré. Comme toi, cet amiral légendaire se battait avec la vivacité et la grâce d'un rapace...
- Gorutaka ? répéta Arthur, rêveur. Je n'en ai jamais entendu parlé... Pourquoi les livres ne le mentionne pas ?
- Cette figure de la Marine est plutôt... controversée ! ricana Seikou. Mon prédécesseur a souhaité que cette page de notre histoire soit oubliée. Quand Gorutaka nous a quittés il y a une vingtaine d'année, son nom a été rayé des livres et monuments...
À la surprise d'Arthur, Seikou s'approcha de lui et saisit son visage dans le creux de ses deux mains, de sorte que ses petits yeux d'un bleu éclatant semblaient transpercer les siens. Son sourire n'en fut que plus grand.
- Je connais ces yeux. Quand on a vécu aussi longtemps que moi, on peut reconnaître cette lueur dans le regard de ceux qui en sont animés.
L'amiral en chef tourna les talons et retourna vers la porte.
- Je te félicite pour tes victoires successives et pour ton impressionnante volonté. Cette génération est si talentueuse que je n'aurai plus à me faire de souci : la Marine sera entre de bonnes mains à ma mort.

Sur le pas de la porte, il s'arrêta pour observer Excalibur, accrochée par la sangle de son fourreau au porte-manteau. Puis, sans rien ajouté, il quitta la pièce et retrouva sa garde personnelle. En le voyant si souriant, son assistant lui demanda la raison de son amusement.
- Myr se met le doigt dans l'œil s'il croit que je n'ai pas compris son petit jeu, ricana-t-il. Vraiment... Il restera le plus indiscipliné de mes élèves !

...

L'après-midi même, Myr revint chercher Arthur, qui se sentait beaucoup mieux. Après s'être assuré que son élève pouvait se tenir debout, sur ses deux jambes, le maître lui annonça la raison de sa venue : les seize recrues ayant participé au tournoi allaient devoir suivre une évaluation médicale complète pour vérifier qu'ils n'avaient pas de traumatismes profonds. L'équipe avait donc rendez-vous avec le docteur Ugatta, au premier laboratoire de l'aile médicale.

Toujours accroché à sa perfusion, Arthur suivit son mentor jusqu'au point de rendez-vous. Avant que ses amis puissent l'accueillir chaleureusement, le jeune homme aperçut, à l'autre bout du couloir, son rival Hector. Il était sans doute venu, lui aussi, pour suivre cet examen avec son équipe. Ils se toisèrent un instant en silence, leurs regards s'affrontant avec dureté, puis Hector pénétra dans le laboratoire sans dire un mot. Sans pouvoir expliquer pourquoi, Arthur se mit à sourire. Peut-être était-ce dû à un excès de fierté ? Après tout, il avait vaincu son rival de toujours, et la satisfaction provoquée par cette victoire était si grande que seul son état de santé encore fragile l'empêchait de bondir au plafond.

Arthur pénétra lui-même dans le laboratoire n°1, et un petit homme lui sauta aussitôt dessus.

- Bienvenue, commandant ! s'écria-t-il d'une voix enjouée en redressant ses lunettes sur son grand nez. Asseyez vous aux côtés de vos camarades et gardez votre perfusion, je vous prie. Il n'y en aura pas pour longtemps.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant