CHAPITRE CIII - JUSQU'À LA FIN

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Hana aimait se réfugier dans les hauteurs de la vieille ville de Marineford. Elle y avait vue sur la baie, les navires, le lever et le coucher du soleil. Le plus souvent, elle y allait seule, sans son équipe. Elle les adorait, bien entendu, ils étaient sa famille de substitution. Pour autant, elle aimait se perdre dans ses pensées et dans l'immensité du paysage. Mais ce soir-là, alors que le soleil se noyait dans la mer, projetant des rayons rosés dans le ciel déjà sombre, un bruit derrière elle la tira de sa rêverie.

- Je t'ai entendu, dit-elle sans être aucunement apeurée. Tu peux sortir de ta cachette, tu sais ?

- Eh bien ! s'écria Arthur en sortant de l'ombre. Tes sens sont aiguisés... As-tu déjà éveillé ton fluide de l'observation ?

La jeune fille, sans détourner le regard du soleil, sourit tristement.

- Pas encore. Je m'exerce tous les jours, pourtant... Je rêve parfois d'être née Kuja comme ton amie Haru pour pouvoir sentir l'aura de toute chose.

Le visage d'Arthur rayonnait de fierté tandis qu'il s'approchait de sa camarade.

- Elle est brillante, c'est vrai. Pourtant, tu n'as rien à lui envier ! Tu viens souvent ici ? demanda-t-il en s'asseyant à ses côtés.

- De plus en plus depuis la mort de mon maître. C'est lui qui m'avait fait découvrir cet endroit. J'ai l'impression de sentir sa présence à mes côtés quand j'y reviens, chaque jour.

Arthur jeta un coup d'œil discret à Hana. Il n'avait pas imaginé qu'elle aborde le sujet tabou aussi rapidement.

- Il te manque, n'est-ce pas ?

- Le mot est faible, souffla-t-elle. Il était mon mentor, mon ami, mon père. Moi qui suis orpheline, je l'aimais plus que quiconque en ce monde. Depuis sa perte, j'ai l'impression qu'il ne reste rien de moi sur cette terre.

Elle se tourna vers lui et, pour la première fois depuis qu'il l'avait rejoint, le regarda. Ses grands yeux gris brillaient des mille feux du soleil couchant. Elle était sublime. Par certains aspects, elle lui rappelait sa mère, dont il ne connaissait que le portrait photographié.

- J'imagine qu'il en va de même pour tes amis et toi, n'est-ce pas ?

Arthur hocha doucement la tête alors que son cœur se serrait à nouveau. Il avait envie de lui parler de Myr, de la lettre, de toutes ces choses qu'il avait apprises sur lui. D'Edouard aussi. Alors qu'il ouvrait la bouche, il sentit une présence derrière lui, qu'il reconnut en un instant.

- Petit rendez-vous devant le soleil couchant, les nazes ? C'est touchant... Vous ne m'en voulez pas de venir vous tenir la chandelle ?

Arthur demeurait calme, mais la tension vibrait dans l'air, entre ces trois jeunes héros, alors que Hector venait rejoindre ses rivaux face à la mer.

- Je voulais juste vous dire que... souffla-t-il sans même les regarder. Je suis désolé. Voilà.

Arthur fut pris d'une irrépressible envie de rire. Alors qu'il retenait son sourire naissant, Hana pouffa et se cacha dans ses longs cheveux, déclenchant leur hilarité commune. Hector, visiblement blessé dans son égo, s'empourpra et tourna les talons.

- C'est bien la peine d'être sympa... Puisque c'est comme ça, vous n'avez qu'à aller vous faire foutre !

- Attends ! souffla Hana en le retenant par l'épaule, étouffant un nouvel éclat de rire. Ça nous a simplement surpris, venant de toi. Mais sache que je suis sincèrement touchée.

Hector, l'œil mauvais, tourna légèrement la tête vers Arthur, comme s'il attendait des excuses. Le jeune soldat se contenta d'acquiescer avec un sourire, après quoi Hector soupira pour exulter son agacement et sa fatigue.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant