MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE LXIV - ORIGAMI

Arthur et Zell se tenaient droits, côte à côte, dans l'arène de sable. Sur leur droite, eux aussi en ligne, Hana et Hector. Ils étaient les quatre prodiges sélectionnés pour cette demi-finale, l'avenir de la Marine dont les doyens pouvaient être fiers. Les quatre jeunes recrues fixaient le grand mur de pierre face à eux, muets. Soudain, une image apparut et s'anima : leurs quatre portraits dansèrent et se placèrent deux à deux, face à face.

10h – Madeira Zell VS Hana

15h – Arthur VS Hector

L'annonce était faite. Alors que les deux partenaires de l'équipe A regagnaient leur loge, ignorant les commentaires de Bang et les applaudissement du public, un sourire traversa leur visage.

Jun, Jorge et Haru les accueillir chaleureusement : cette avant-dernière étape allait être particulièrement rude pour eux deux, mais personne ne prit la peine de demander « ça va aller ? ». Ils savaient tous que ça irait, que leurs camarades brilleraient et les rendraient fiers. Ils étaient tous devenus terriblement puissants, mais Zell et Arthur se trouveraient toujours légèrement au-dessus d'eux. Ils étaient leurs inamovibles repères, les sentinelles de la justice et de la paix. Mais pour l'heure, ils devaient prouver leur force au reste du monde. Zell s'avança dans l'arène. Il était prêt.

...

Avant que le gong sonne, pendant la présentation de Bang, le jeune homme prit le temps d'observer son adversaire en détail. Elle était très belle, avec ses longs cheveux cendrés bouclant sur sa poitrine. Son visage, fin et délicat, ne traduisait que sérénité. Sur ses épaules, un manteau d'officier était déjà jeté, malgré son jeune âge : cette allure était généralement celle des plus haut-gradés. Sa puissance était établie, Zell savait à quoi s'attendre. Le combat serait rude, mais il connaissait le point faible de son adversaire. Haru l'avait percé à jour et lui avait révélé. Il aimait tellement cette jeune femme, si brillante...

Lorsque le gong retentit, il ne laissa pas à Hana le luxe d'agir en premier : alors qu'il se ruait vers elle, ses ciseaux à bois dans la main gauche, il balança de la droite son cordage noué en une grande boucle, comme un lasso. D'un gracieux mouvement, Hana glissa sur le sable fin pour esquiver la corde, tandis que Zell déboulait comme un taureau excité. Il tenta de la trancher de ses ciseaux, mais elle esquiva avec aisance, sans se douter de la rapidité de son adversaire : vif et agile, il lui balança en plein visage un coup de pied acrobatique qui lui éclata le visage. Son corps décapité vacilla légèrement mais tint debout, tandis que Zell jubilait :

- C'est ça, reconstitue-toi ! Je sais bien que mes coups ne peuvent te vaincre, mais ils peuvent au moins te neutraliser un instant.

Tandis que la tête de Hana se reconstituait lentement, dans un tourbillon de pétales blancs, Zell fit de nouveau tourbillonner son lasso au-dessus de sa tête. Cette fois-ci, il ne la manqua pas :

- Corda : as de guía !

Aussitôt, l'emprise de la corde s'affirma sur le corps de Hana, elle se resserra si vivement et brutalement qu'elle lui coup la respiration.

- Attaquer mon visage, cibler mes yeux, pour me neutraliser... murmura-t-elle une fois reconstituée. Je reconnais bien là le génie de cette chère Haru, mais il en faudra plus pour m'achever.

- T'as encore rien vu ! s'écria Zell.

Jusque-là, Hana se contentait d'être plutôt passive, son fruit du démon l'autorisant à laisser son adversaire l'attaquer sans pour autant prendre le risque d'être blessée. Cela lui permettait de jauger ses capacités, de l'analyser dans le plus grand des calmes. Mais les défaites successives de Jorge et Haru face à elle avaient permis l'équipe A de progresser : en analysant son style de combat, sa manière de se reconstituer après un choc, ils étaient parvenus à déterminer son point faible. Aujourd'hui, Zell était fort de leurs connaissances accumulées, et il était le seul à prétendre avoir une chance face à elle. Tandis qu'elle s'apprêtait à défaire ses liens, à trancher la corde qui limitait ses mouvement, Zell tira de sa poche une petite fiole. Elle comprit aussitôt son stratagème, et, pour la première fois, paniqua. Hana était très rapide, mais cette fois, Zell le fut encore plus : d'un habile mouvement du bras, il lui jeta la fiole dessus, tout entière, et le verre se fracassa contre la hanche de la jeune femme, répandant son contenu sur son corps.