MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE CLXXV - COUP DE FOUDRE

La neige noire de Winheim crissa sous les semelles du contre-amiral Dirk lorsqu'il posa le pied à terre. Sous son masque respiratoire, sa bouche était tordue vers le bas, comme elle l'était la plupart du temps. Il était réputé pour être hautain, grincheux et peu sympathique, et rien en ce jour ne venait entraver sa mauvaise humeur habituelle. D'abord affilié à la 102e branche, en East Blue, il avait été en charge d'affaires mineures la plus grande partie de sa vie. Il avait espéré que cela change, lorsque le Léviathan était devenu amiral en chef, mais ça n'avait pas été le cas. Comme cette incapacité à évoluer le rendait encore plus désagréable, il maugréa quelques mots peu intelligibles dans son masque et s'avança vers le point de rencontre. Qu'on le charge de s'occuper de telles transactions lui donnait des envies de meurtre et savoir qu'il n'aurait jamais le courage de s'en plaindre à ses supérieurs ne le frustrait que davantage.

- Dépêchez-vous, gueula-t-il à son groupe, on va pas se cailler les miches ici longtemps ! On récupère ce fruit, on leur file le fric et on se tire.

Et sur ces mots chaleureux de leur supérieur, les soldats s'enfoncèrent avec courage dans le blizzard noir de Winheim.

...
- Quel con, ce type...

En voyant Dirk recoiffer ses cheveux gominés, en reconnaissant son visage gras et gris, Arthur ne put s'empêcher de grimacer. Il l'avait rencontré près de deux ans plus tôt, quand celui-ci était venu récupérer la dépouille de Zeem Slayer sur l'île des cyclopes. Il lui avait paru désagréable et hautain, et sa simple vision en ce jour lui fit le même effet.

- Ce gars n'est qu'un contre-amiral de seconde zone, dit-il à son groupe en rangeant sa longue-vue. Il ne devrait pas poser problème.

- Parfait, conclut Morgane en observant le paysage opposé. J'aperçois quant à moi les trafiquants. Plus nombreux, mais peu armés. Ils doivent compter sur la taille de leur groupe pour impressionner l'ennemi.

- Tu vois le fruit du démon ?

- Non, mais je vois un coffre dans le bras de celui qui marche en tête. Ce doit être leur chef.

Arthur acquiesça doucement, puis se tourna vers Lamri, dont les grandes ailes d'aigle protégeaient le corps chevalin du froid. Le chevalier avait une idée.

- Tu dis que cet animal est le plus rapide du monde, pas vrai ?

- C'est le cas. Aucun oiseau ne peut l'égaler en vol, pas plus qu'il ne peut être dépassé sur terre par une bête de course.

Elle caressa sa robe blanche avec un sourire et il hennit de plaisir.

- Mademoiselle Morgane ? appela timidement Hataro. Est-ce un cheval, ou un aigle ?

- Les deux ! répondit-elle fièrement. Lamri est un cheval pur-sang, mais il a mangé le fruit du condor. Depuis, il est à la fois inégalable sur terre et dans les airs.

Tandis que l'enfant laissait échapper un souffle d'admiration, au plus grand amusement de son père et de Jane, Arthur s'approcha de la bête pour l'observer. L'animal hybride était grand et pouvait aisément porter deux cavaliers.

- La rencontre aura lieu dans quelques minutes, prévint Morgane en voyant avec ses jumelles les deux groupes se rapprocher.

- Très bien, souffla Arthur en essayant de détendre ses muscles noués par la pression. Tâchons de régler cette affaire le plus vite possible. Comme Lamri est selon toi très rapide, nous allons monter sur son dos et voler jusqu'à eux ensemble. Nous leur arracherons le coffre des mains au passage et nous reviendrons, toujours en volant, jusqu'à vous.

Il se tourna vers ses trois amis.

- Quand vous nous verrez revenir, vous tirerez la fusée verte pour prévenir les chevaliers restés sur la plage de préparer les navires au plus vite.