MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE CXXVII - UN MILLIER DE LANCES

Au signal de la main crispée de leur créateur, les mille lances de Leroy s'étaient tournées vers le navire volant, qu'elles prenaient désormais pour cible. Il lui suffisait de donner l'ordre pour qu'elles le percent de toutes parts.

Arthur, Jun et Haru demeuraient à l'affut sur la rambarde de bois, prêts à bondir à tout moment. Ils étaient tous les trois mal en point, épuisés par les combats qui s'étaient enchaînés depuis la bataille de Mukata. Leurs pansements, bandages et plâtres étaient autant de preuves de leurs luttes farouches. Mais pour l'heure, ils devaient faire leur possible pour protéger le navire : Zell, Jorge et Jane étaient occupés à maintenir sa trajectoire tandis que Kegaro préparait ses hommes à un éventuel combat rapproché. Tous demeuraient fébriles, jusqu'à ce que Leroy donne l'assaut. Ce fut un bref signal de la main, presque imperceptible. Pourtant les lances, guidées par leur créateur, le perçurent immédiatement et, comme animées de sa volonté, fusèrent en nombre sur les rescapés.

- Maintenant ! cria Arthur en s'élançant dans le ciel avec le Pas de lune.

Aussitôt, Jun et Haru le suivirent. Ils se hissèrent tous les trois dans les airs, comme leur maître leur avait appris, pour se placer entre l'attaque ennemie et le navire à défendre. Face au millier de lances aiguisées de Leroy, ils ne semblaient être que de minuscules insectes. Mais leur moral ne faiblissait pas. Arthur lança un regard entendu à ses deux amies et ensemble, ils crièrent :

- Pied ouragan – L'étoile à six branches !

Leurs jambes frappèrent l'éther d'un mouvement commun, traçant trois grandes lames d'air dans le ciel qui se rassemblèrent en une étoile brillante. Leur attaque percuta celle de Leroy, dans un fracas assourdissant, et une onde de choc souffla les nuages, pulvérisant les lances et dissipant les lames d'air.

Face à l'échec de sa tentative , Leroy se crispa. « Ces sales gamins ! pesta-t-il. Vois-tu d'où tu es, Myr, comment ils se servent de tes enseignements ? ». De nouveau, ses ailes battirent l'air pour le hisser jusqu'au navire, mais un éclair d'or traversa le ciel : fusant à toute vitesse avec son Pas de lune, Arthur fonçait sur son adversaire, lame à la main.

- Après autant d'efforts, lui cria l'amiral, tu comptes te sacrifier aussi bêtement ? Ne sois pas stupide, Arthur. Tu n'as pas le niveau pour t'opposer à moi !

Mais cela, le chevalier d'or ne le savait que trop peu. Son ambition n'étaient aucunement de vaincre Leroy, pas même de l'égaler. En réalité, il n'avait pas de but, aucune idée de ce qu'il faisait. Contre l'avis de Haru et Jun, il allait improviser. Il lui fallait trouver une idée pour se débarrasser de leur poursuivant.

Alors, pointant sa lame d'or vers l'avant, il cria :

- Falcon flight !

Léger, vif et puissant comme un rapace, il transperça l'air et percuta l'amiral de plein fouet. Mais celui-ci, bien trop rapide, avait prévu le coup : de ses ailes, deux grands appendices d'argile avait grandis, comme deux mains protectrices. Couvertes de fluide, elles le protégeaient désormais, telles un bouclier immuable. La lame d'or crissait contre l'épaisse carapace noire, de petites étincelles flamboyant dans le ciel. Mais là où l'attaque d'Arthur était l'une de ses cartes maîtresses, l'atout qu'il gardait pour les adversaires les plus coriaces, Leroy ne déployait pas même un dixième de ses capacités. Alors qu'Arthur suait et soufflait, éprouvé par l'énergie qu'il déployait, l'amiral demeurait stoïque.

- Vois donc la différence de puissance qui nous sépare, mon enfant. Crois bien que cela me crève le cœur de devoir en arriver là.

Les deux appendices d'argile se changèrent en mains gigantesques qui se fermèrent sur Arthur. Aussitôt, la terre se rigidifia pour devenir aussi dure que la pierre. Mais le prodige n'avait pas dit son dernier mot : un éclair doré les transperça et les fendit tandis qu'il se libérait. Et alors qu'il revenait furieusement à la charge, hurlant comme un damné, Leroy se crispa.